RÉÉDITIONS MARVEL : TPBs, omnibus, masterworks, Epic…

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Être amateur de comic books et de super-héros s’accompagne bien souvent de petits plaisirs douteux, de la formation d’un goût d’esthète pervers qui se manifeste notamment (mais pas seulement) par le plaisir qu’on peut avoir à lire des histoires pas toujours reluisantes.
Mais bon, qu’est-ce que le « reluisant », hein ?

On a récemment débattu du travail de Mark Gruenwald à l’occasion d’une chronique consacrée à sa série fétiche Quasar. Et on en est venus à parler de ses Captain America, qui mélange le très bon (la saga de USAgent), l’excellent (« The Bloodstone Hunt » ou « Streets of Poison ») et le nettement moins réussi.
Et là, l’un des trucs qui revient le plus souvent, c’est « Capwolf », la dénomination donnée au personnage à l’occasion de la saga « Man and Wolf ». C’est un truc qui est revenu sur le devant de la scène, avec l’Americop et d’autres choses, dans les épisodes de Nick Spencer. Du coup, ça revient à l’esprit de tout le monde.
Et donc, il se trouve que je viens de relire la saga, disponible en TPB.

« Man and Wolf » intervient dans la série juste après le cross-over « Galactic Storm » et après la célébration du quatre centième numéro de la série. Steve Rogers, après avoir retrouvé Demolition Man, se met en quête de retrouver John Jameson, son pilote personnel.
Ce dernier est non seulement le fils de J. Jonah Jameson, le patron de presse bien connu des lecteurs de Spider-Man, mais également le Man-Wolf, un loup-garou « cosmique », on va dire (pour en savoir +).
La quête de Captain America le mènera aux côtés de Doctor Druid (que Roy Thomas avait ramené et rajeuni peu de temps avant) et face à Moonhunter et Nightshade, tout deux travaillant pour un certain Dredmund. Ce dernier tente de rassembler de nombreux loups-garous de l’univers Marvel, car il est à la recherche d’un lycanthrope capable de faire quelque chose de précis (vous saurez quoi si vous lisez).
L’ensemble a un côté Roy Thomas : on rassemble différents personnages autour d’un point commun thématique, ce qui permet en gros, et un peu artificiellement, de « faire le point ». Gruenwald n’est pas un virtuose de la narration, mais face à Thomas, c’est d’une légèreté à toute épreuve. D’ailleurs, le recueil se lit très vite : le premier épisode est assez bavard car le scénariste donne plein d’explications, mais les suivants sont entièrement dédiés à l’action.

L’aventure en elle-même est distrayante, la surprise finale est classique mais sympa (même si les visées et la méthode du méchant sont assez peu claires et que son obsession des lycanthropes semble d’un coup bien inutile quand il a capturé Druid…), mais le dessin de Rik Levins est raide et la narration pas fluide. Dessinée par Kieron Dwyer ou Ron Lim, l’histoire aurait été nettement plus réussie.
Ami lecteur, si tu es « jeune », si tu es sensible au « réalisme », si tu n’aimes pas les « vieilles » couleurs, ce n’est pas pour toi. Mais si tu apprécies le côté frappadingue des univers de justiciers en collant, ça peut te plaire.

Jim