RÉÉDITIONS MARVEL : TPBs, omnibus, masterworks, Epic…

Profitant des soldes chez Pulps, j’ai pris le TPB New Avengers: Luke Cage - Town Without Pity.
Et c’est une surprise formidable.

Bon, je m’attendais à quelque chose de bien. C’est dessiné (en grande partie) par Eric Canete, dont j’adore le style vigoureux, cartoony et débridé qu’il développe depuis quelques années.

De plus, c’est écrit par John Arcudi, un scénariste au talent colossal mais hélas sous-estimé, sans doute parce qu’il est depuis longtemps associé à Dark Horse. Mais quand il fait des excursions dans les univers des deux gros éditeurs, il signe toujours des petites perles.

Là, c’est encore le cas : en trois épisodes, les auteurs retrouvent un ton musclé de polar âpre, avec vengeance, corruption, fidélité aux promesses, retour aux racines et bien entendu, baston (le combat contre Hammerhead, dans le premier épisode, est époustouflant).

C’est sec, aride, avec une économie de moyens assez saisissante, des dialogues courts et concis, une construction redoutablement efficace.

C’est Arcudi qui devrait écrire une série régulière sur Luke Cage. Il parvient à faire du polar musclé et social, avec l’énergie de Mickey Spillane et la dimension sordidement sociale de David Goodis, sans jamais tomber dans l’hommage lourdingue aux années 1970 et à la blaxploitation.
Trois épisodes palpitants.

Canete livre des planches renversantes. Quand il n’a pas le temps, il partage le dessin avec Pepe Larraz, qui navigue pour le coup dans les mêmes eaux. Larraz, c’est un Ron Frenz des années 2010 : il imite Pascual Ferry sur Thor, Coipel et Immonen sur Uncanny Avengers… et Canete ici. Pas de grande personnalité graphique, mais des planches toujours vivantes.

Le reste du TPB est composé d’un one-shot par Johnston et Chen (en très petite forme), racontant comment Daredevil et Cage organisent un match. C’est assez marrant, Foggy et Turk y tiennent un rôle amusant ; puis d’un récit court mettant en scène le couple Luke / Jessica très agréablement dessiné par Todd Nauck ; et enfin par la réédition du premier épisode de Cage, où interviennent Archie Goodwin, George Tuska et quelques autres.

Bref, un fourre-tout pas désagréable, mais dont le moment fort, c’est la mini-série d’ouverture. Un régal.

Jim