RÉÉDITIONS MARVEL : TPBs, omnibus, masterworks, Epic…

Petite friandise qui me tendait les bras sur le rayon de la librairie, je me suis emparé comme un éperdu du TPB regroupant les douze épisodes de Fantastic Four: The Greatest Comic Magazine, datés de février 2001 à janvier 2002.

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Le principe est tout simple : Erik Larsen se propose de raconter une année d’aventures du célèbre quatuor, située juste après le départ de Kirby. Et bien entendu, l’idée est de dessiner l’ensemble dans le style de l’époque, lettrage, couleurs et encrage compris.

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Les qualités de la mini-série sont aussi ses défauts : d’une part, la nostalgie est à double tranchant, on le sait tous. Ensuite, l’hommage amène toujours la comparaison, et celle-ci se fait souvent au détriment de l’admirateur. Enfin, à trop vouloir en faire, Larsen a nourri la critique. Par exemple, dans sa logique d’hommage, il a tenu à rassembler une équipe d’auteurs capables de « faire du Kirby », parmi lesquels Giffen ou Timm. Mais si chacun est capable de prouesses, on se doute que le voisinage des styles suscite quelques chocs esthétiques violents. En gros, tout traité par Giffen, par Timm ou par Larsen lui-même, ça aurait donné. Mais les changements de style crée des perte de vitesse assez dommageables au récit.

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Dans son Modern Masters, Bruce Timm évoque cette expérience, qui n’a pas laissé que de bons souvenirs aux intervenants à cause des délais et des distributions de séquences. Et il précise que Larsen et lui ont d’abord estimé qu’il était trop simple de demander à Ron Frenz de participer, car ils cherchaient davantage un hommage qu’une copie. Mais le résultat n’étant pas à la hauteur de leurs attentes, ils finissent par contacter Frenz qui participe à la série, et livre justement certaines des plus belles séquences.

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Dit comme ça, ce n’est pas engageant. Et pourtant, le script de Larsen, co-écrit avec Eric Stephenson, retrouve l’énergie roublarde et presque naïve des comics dont il s’inspire. Les deux auteurs et leur brochette d’illustrateurs multiplient les coups de théâtres, les situations étonnantes et les déchaînements de pouvoirs. Dans le cadre d’une grande saga de quête de pouvoir, les Quatre Fantastiques croisent Namor, M.O.D.O.K., Odin, et plein d’autres, l’histoire se concluant avec Galactus et Doom, dans un clin d’œil évident à une saga de Lee et Kirby où le souverain latvérien chipait son pouvoir cosmique au Surfeur, mais qui préfigure aussi les surenchères de Countdown chez DC ou de Secret Wars chez Marvel.

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Bref, ça explose, défourraille et déconne dans les grandes largeurs, c’est complètement exagéré et plein de couleurs, ça a le goût des comics de l’époque, et quand l’équipe trouve son équilibre, sur les derniers numéros, c’est très agréable à regarder. Une friandise que la réédition, d’abord en cartonné puis en souple, permet de ne pas oublier.

Jim