RÉÉDITIONS MARVEL : TPBs, omnibus, masterworks, Epic…

Tout l’inverse :grimacing: (excepté l’opinion sur le Mandarin).

les plus mauvais pour moi c est iron Man 2… puis le 1er Thor.

J’ai préféré IM 3 à IM 2 (mais que je n’ai pas détesté pour autant)

Si on n’est pas saoulé par l’abbatage de Tony / Downey Jr. (mais ça vaut pour les autres films), je trouve que IM 2 fonctionne très bien comme récit sur le perso flirtant avec l’auto-destruction, tendance déjà ancrée auparavant, avant de remonter la pente (c’est aussi le seul film de la « phase 1 » qui ne soit pas un récit d’origine et rien que ça ça m’a fait un bien fou au moment de la sortie).

Par ailleurs je trouve un peu de mauvaise foi de réduire l’introduction de Black Window a une « bimbo » / femme objet « à posséder ». Le personnage joue de ses atouts charmes (qui ne sortent pas non plus de nulle part par rapport aux comics) pour orienter dans une certaine direction les pensées d’un Tony Stark qui ne demande que ça, mais dès qu’il faut rentrer dans l’action la façade s’efface derrière l’agent badass et ultra-efficace. On voit aussi Pepper / Gwyneth Paltrow prendre son envol par rapport au premier film où elle n’était guère qu’un love interest un peu sassy, alors que là elle prend les rênes quand Tony déconne.

Mickey Rourke joue… le seul rôle qu’il est encore capable de jouer, c’est-à-dire Mickey Rourke, ce qui suffit à faire de lui le meilleur méchant de la phase 1 en dehors de Loki (et encore, le Loki d’Avengers, parce que celui du premier Thor on l’aurait tous oublié si les choses en étaient restées là). Sam Rockwell fonctionne bien aussi en double, plus parodique que maléfique, de Stark.

Dans IM 3 le « traumatisme » de New York sert à justifier tout et son contraire dans (l’absence de) la caractérisation de Tony : le perso part dans tous les sens, et pas grand chose de ce qu’il fait n’en a (de sens, pour ceux qui suivent). Accessoirement, toute la séquence avec le gamin de la petite bourgade semble sortir droit d’un film des années 80.

Si on fait abstraction de ce qui concerne le Mandarin — bonne idée qui vient enrichir (l’antithèse du bâclage réducteur de Ronan pour les Gardiens de la Galaxie) un perso pas forcément très génial, ou en tout cas très daté, en le faisant entrer en résonnance avec l’actualité réelle et/ou fantasmée par les théories du complot —, l’A.I.M. est honteusement sous-exploité comme tout ce qui touche aux persos de Guy Pearce et Rebecca Hall, dont j’ai eu tout loisir d’oublier les noms (j’avais même oublié que c’était Rebecca Hall pour tout dire, dans mes souvenirs c’était Ellen Page, c’est dire si le perso m’a marqué !).

Et le combat final est un grand n’importe quoi avec l’Extremis qui a des effets complètement aléatoires en fonction des besoins du scénar d’une minute à l’autre : hop, là tu survis à une explosion ou une chute de quinze mètres, hop, là tu survis pas à un coup de poing dans le plexus…

Pour ce qui est du grand blond avec un marteau noir, Thor: the Dark World n’est pas parfait et il manque sans doute d’un petit quelque chose, ne serait-ce que dans la réalisation et le montage, pour atteindre le souffle qui lui aurait été nécessaire à devenir une grande réussite ; mais c’est celui des trois films consacrés au perso qui assume le plus sa dimension heroic fantasy / sword and planet, et le seul des trois films à tenter vraiment de donner dans l’épique, dimension évacuée dans le précédent et presque intégralement désarmorcée dans le suivant. Pour rester dans la comparaison, c’est aussi une amélioration sur tous les points du premier film (que j’ai réévalué à la hausse depuis quelques années par rapport à ma déception première, mais quand même), que ce soit sur la représentation d’Asgard, la complexité du personnage de Loki (Hiddleston transformant là l’essai d’Avengers, cf. ce que je disais plus haut), le traitement de … tous les personnages secondaires, en fait — sauf peut-être Stellan Skarsgård qui prend cher, mais j’aime bien —, l’utilisation de la musique — un des tout meilleurs scores du MCU soit dit en passant…

Seul vrai point noir pour moi, encore un méchant générique aux motivations tenant sur un ticket de métro parisien. C’était malheureusement le lot de presque tous les méchants des deux premières phases du MCU, mais Eccleston compte parmi les plus oubliables en Malekith.

C’est vrai, mais je trouve que Stark était sur la gamme dans le premier ; et le final de Iron Man l’amenait à une forme de rédemption… sur laquelle il pisse directement dans le 2, avant de retrouver encore cette rédemption. Bon, je ne vais pas jeter la pierre à un type qui réussirait à remonter la pente après avoir chuté près du but, mais… dans le processus de construction du personnage, je trouve qu’on a quasiment deux fois le même propos, dans deux films qui se suivent. Dommage.

C’est vrai également, mais c’est quand même assez superficiel (on ne sait rien de Natasha, hormis que c’est une agente efficace et sexy). Et, comme je l’ai dit, le film se force trop à teaser le MCU à venir, ça en devient lassant.

J’aime beaucoup Rockwell/Hammer, oui. Rourke est trop basique dans sa démarche et sa proposition, ça m’a lassé dans son surjeu et la faiblesse de son personnage.
Et je trouve que Crâne Rouge est très bien, dans la phase 1 !

Oui, c’est pour ça que c’est bien. :smiley:
Sans rire, je trouve que Tony évolue très bien : le traumatisme d’Avengers est une bonne idée, elle justifie que le personnage s’enferme dans ses tics, ses manières que ses proches ne détectent pas, d’abord ; et quand ils s’en rendent compte, Tony est trop « loin » pour être ramené, soigné. L’idée qu’il se protège via ses armures, toujours plus nombreuses, toujours plus fortes, est pertinente aussi.
Dans Iron Man 3, on a un type traumatisé qui a passé son temps à se construire des armures et un château pour se protéger ; sauf qu’on lui enlève ces armures, et qu’on casse son château. Le type doit donc se reconstruire, nu et perdu, et retrouver qui il est. Un Mécano, avant tout.
J’aime beaucoup.

Oui, l’AIM est sacrifié. Mais la baston finale, j’adore ! Sûrement l’une des meilleures des films solos. Complètement fun et jouissive.

Peut-être ne suis-je pas assez sensible à l’Heroic Fantasy, mais je suis passé à côté. Faut dire que si le film assume se tourner vers ce domaine, il contrebalance beaucoup trop avec de l’humour bidon et lourd… et un focus trop important sur Jane Foster, hélas incarnée par une actrice qui se contrefiche de son rôle.

Petite friandise qui me tendait les bras sur le rayon de la librairie, je me suis emparé comme un éperdu du TPB regroupant les douze épisodes de Fantastic Four: The Greatest Comic Magazine, datés de février 2001 à janvier 2002.

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Le principe est tout simple : Erik Larsen se propose de raconter une année d’aventures du célèbre quatuor, située juste après le départ de Kirby. Et bien entendu, l’idée est de dessiner l’ensemble dans le style de l’époque, lettrage, couleurs et encrage compris.

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Les qualités de la mini-série sont aussi ses défauts : d’une part, la nostalgie est à double tranchant, on le sait tous. Ensuite, l’hommage amène toujours la comparaison, et celle-ci se fait souvent au détriment de l’admirateur. Enfin, à trop vouloir en faire, Larsen a nourri la critique. Par exemple, dans sa logique d’hommage, il a tenu à rassembler une équipe d’auteurs capables de « faire du Kirby », parmi lesquels Giffen ou Timm. Mais si chacun est capable de prouesses, on se doute que le voisinage des styles suscite quelques chocs esthétiques violents. En gros, tout traité par Giffen, par Timm ou par Larsen lui-même, ça aurait donné. Mais les changements de style crée des perte de vitesse assez dommageables au récit.

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Dans son Modern Masters, Bruce Timm évoque cette expérience, qui n’a pas laissé que de bons souvenirs aux intervenants à cause des délais et des distributions de séquences. Et il précise que Larsen et lui ont d’abord estimé qu’il était trop simple de demander à Ron Frenz de participer, car ils cherchaient davantage un hommage qu’une copie. Mais le résultat n’étant pas à la hauteur de leurs attentes, ils finissent par contacter Frenz qui participe à la série, et livre justement certaines des plus belles séquences.

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Dit comme ça, ce n’est pas engageant. Et pourtant, le script de Larsen, co-écrit avec Eric Stephenson, retrouve l’énergie roublarde et presque naïve des comics dont il s’inspire. Les deux auteurs et leur brochette d’illustrateurs multiplient les coups de théâtres, les situations étonnantes et les déchaînements de pouvoirs. Dans le cadre d’une grande saga de quête de pouvoir, les Quatre Fantastiques croisent Namor, M.O.D.O.K., Odin, et plein d’autres, l’histoire se concluant avec Galactus et Doom, dans un clin d’œil évident à une saga de Lee et Kirby où le souverain latvérien chipait son pouvoir cosmique au Surfeur, mais qui préfigure aussi les surenchères de Countdown chez DC ou de Secret Wars chez Marvel.

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Bref, ça explose, défourraille et déconne dans les grandes largeurs, c’est complètement exagéré et plein de couleurs, ça a le goût des comics de l’époque, et quand l’équipe trouve son équilibre, sur les derniers numéros, c’est très agréable à regarder. Une friandise que la réédition, d’abord en cartonné puis en souple, permet de ne pas oublier.

Jim

D’après Larsen, elle s’intercale entre les numéros #100 et #101 de la série régulière. Interview -Erik Larsen

Oui, effectivement, pas « après », mais « à la fin », tu as raison.

Jim

Si les noms d’Abnett et Lanning restent largement attachés à leur travail commun sur le pan cosmique de l’univers Marvel, qui fait toujours figure d’âge d’or, d’autres travaux que l’éditeur leur a confiés ont sans doute moins marqué les esprits – notamment leur passage, en 2011-2012, sur l’équipe des New Mutants. La publication récente d’un premier TPB collectant les épisodes écrits par eux (on peut raisonnablement en attendre deux autres) est l’occasion de se rafraîchir la mémoire, ou de corriger un oubli, ou une erreur d’appréciation pour ceux qui seraient passé à côté.

Il est vrai, cependant, que le run du duo, qui court des numéros 25 à 50 de la troisième itération à titre – en passant par un crossover avec Journey into Mystery entièrement co-écrit avec Kieron Gillen – s’apprécie peut-être surtout sur la durée… et que ses débuts, qui composent ce premier volume, ne furent pas nécessairement les plus immédiatement engageants. Il faut dire aussi que si le tandem avait pu jouir d’une grande liberté éditoriale du côté des étoiles, il n’en fut pas de même côté mutants, les premières volées d’épisodes, en particulier, se retrouvant tributaires des grands évènements en cours par ailleurs.

Après un premier épisode de transition qui sert essentiellement aux auteurs à ranger les jouets de leurs prédécesseurs, Zeb Wells et dans une moindre mesure Mike Carey (bref occupant du titre pour des tie-in à son évènement Age of X), ainsi qu’à définir leurs propres line-up et objectifs – ce qui se traduit, contrairement d’ailleurs à ce que pourrait laisser croire la couverture reprise pour le TPB, par la mise sur le banc de touche d’Illyana Raspoutine (Magik) et de Sam Guthrie (Cannonball), et par l’accession de Danielle Moonstar au rang de chef d’équipe –, le groupe est envoyé à la recherche de Nate Grey (X-Man) porté disparu. La courte enquête qui s’en suit intègre aussi les retombées de Civil War et de House of M. Une fois le cas bouclé, les auteurs ont à peine droit à un numéro de respiration avant de devoir livrer quatre épisodes de tie-in (#29-32) à l’évènement Fear Itself… puis d’enchaîner à gérer les retombées de Schism, qui divise les X-Men entre deux factions menées par Cyclope et Wolverine.

On le voit, le décollage du run se fait dans un environnement sévèrement balisé de tous côtés. Abnett et Lanning parviendront heureusement à s’affranchir de ces contraintes par la suite pour livrer un travail plus personnel, mais elles impactent assez lourdement leur début, même s’ils s’en tirent globalement avec les honneurs. Sur les épisodes de tie-in de Fear Itself par exemple, ils s’en sortent en plaçant leurs personnages sur un terrain parallèle, à part des grandes batailles en cours ; mais ils y trouvent également l’occasion de réactiver le passé de walkyrie de la déesse Hela de Dani Moonstar – un héritage de la fin des années 80 (sous la houlette de Chris Claremont puis Louise Simonson), « remis au goût du jour » l’année précédente par Gillen à l’occasion de l’évènement Siege. Cet aspect du personnage reviendra régulièrement par la suite au cours du run, au point que l’on peut y voir une façon pour nos deux compères de contourner la perte des pouvoirs mutants proprement dits dont Dani a été victime après House of M. – Cullen Bunn à son tour s’en souviendra, un peu plus tard, pour ses Fearless Defenders, et Matthew Rosenberg encore tout récemment à l’occasion de sa mini-série en cours tie-in à War of the Realms.

Incidemment, c’est dans ces épisodes qu’Abnett et Lanning choisissent de lancer la sous-intrigue la plus « légère » de leur run, qui se concrétise dans le dernier numéro du volume par un très réjouissant rendez-vous galant entre Magma et… Méphisto, qui met tout le monde sur les nerfs.

Par rapport au contenu de ce TPB, donc, le meilleur du run est à venir ; je pense notamment à l’arc du retour sur Paradise Island – qui conjugue atmosphère travaillée (option body horror, avec Leandro Fernandez au dessin), gestion intelligente de la continuité et trouvailles réjouissantes – ou au crossover avec Journey Into Mystery, deux séquences qu’on devrait retrouver dans le volume suivant (à paraître dès cet été)… mais globalement, comme dit plus haut, le run s’apprécie vraiment dans sa construction comme un tout avec des éléments qu’Abnett et Lanning sèment au fur et à mesure pour les faire « fleurir » – de façon plutôt explosive – dans la dernière ligne droite de la série.

Pourtant on aurait tort de ne voir dans cette première fournée d’épisodes qu’un prélude maladroit, car les auteurs y définissent déjà ce qui va être le grand thème de leur prestation : celui d’une équipe chargée par ses aînés de régler les problèmes que ceux-ci ont laissé traîner (tâches inachevées, problèmes en suspens et cadavres dans le placard…), alors que ses membres eux-mêmes portent chacun le poids de leur propre passé, plus ou moins traumatique ou en tout cas irrésolu, qui ne manquera pas de revenir les hanter.

j avais bien aimé même si hors de leur prestation cosmique… heroes for hire a ma préférence

Je me souviens de ces épisodes. Je ne sais plus si on a tout eu en VF, en revanche.
(ça démarre dans un appart’, c’est ça ?)

L’installation dans une maison à San Francisco, si c’est à ça que tu fais référence, c’est post Schism, donc à partir du huitième épisode du run.

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Oui, voilà. Merci.

On a tout eu, dans trois revues différentes (X-Men, puis X-Men Select et enfin dans une autre relance de X-Men)…

Qui me fait grave de l’œil.

Jim

De mon côté, j’ai déniché ce TPB lors de mon passage mensuel chez Pulps :

Alors c’est très sympa.

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Pour plusieurs raisons : déjà, en France, on n’a pas eu toutes les apparitions du personnage en dehors de sa première prestation et de ses aventures dans Avengers. Et notamment, on n’a pas eu les moments marquants de sa carrière, comme son choix de renoncer à l’appellation « Captain Marvel » au profit du fils de l’original, ce jeune égoïste de Genis. Une péripétie vécue dans Avengers Unplugged et donc compilée ici.

L’autre plaisir dans la découverte de ce sommaire foutraque, c’est d’en saisir la perspective historique. Grosso modo, ces épisodes couvrent une vingtaine d’années de parution, allant du début des années 1980, avec un style classique (en l’occurrence John Romita Junior encré par John Romita Senior), en passant par le trait de Sal Buscema ou de son frère John, puis par l’interprétation de Mark Bright, jusqu’aux délires à la Image mal maîtrisés. C’est un peu un résumé de l’évolution du support, un condensé des grandes tendances (grandes, mais pas meilleures).

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Pour plus de précision, je signale que le sommaire reprend le récit court écrit par Roger Stern et illustré par Kieron Dwyer dans Avengers Spotlight, les deux aventures concoctées par Dwayne McDuffie et Mark Bright (à quelques années d’écart), la première étant visiblement composé de deux chapitres courts (prévus pour une anthologie, sans doute) et la seconde opposant la belle héroïne à ces salopards de Sons of the Serpent, les deux Marvel Team-Up inédits écrits par David Michelinie et illustrés par un Greg Larocque assez inspiré, le tout saupoudré de quelques illustrations bien jolies sorties de Marvel Fanfare.

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Le recueil a les défauts des fourre-tout, à savoir une inégalité graphique criante, une disparité dans le sommaire qui nous conduit à lire des épisodes inscrits dans des récits plus longs, et la présence de récits qui, sans le prétexte d’un film à succès, auraient été oubliés, mais c’est peut-être aussi là que se situe son attrait, puisqu’il nous permet de redécouvrir l’histoire d’un personnage somme toute secondaire et de nous replonger dans l’environnement éditorial qui l’a vu naître et grandir.

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Jim

La réédition est en cours.

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C’est souvent comme ça : je parviens à compléter une période qui m’intéresse, et paf, réédition. L’univers conspire contre moi.

Jim

Du coup, histoire de savoir. Tu viens de compléter qu’elle période là ?

Ça m’est déjà arrivé aussi. Parfois, il vaut mieux attendre avant d’acheter un omnibus tout de suite, car le même contenu peut ressortir en tpb 1 ou 2 ans plus tard (les X-Men Classic/Vignettes par exemple).