RÉÉDITIONS MARVEL : TPBs, omnibus, masterworks, Epic…

A new look for Strange - but will it be his last? The Sorcerer Supreme has a youthful appearance, yet he’s still taking care of business - including Nightmare’s hunt for an heir! But long hair and dark glasses don’t suit a man as urbane as Stephen Strange. It’s time for a dapper new wardrobe and a new source of power: catastrophe magic! Which is fi tting, given what arch-foe Baron Mordo has in store. Mordo has had a profound impact on Strange’s life - and now the villain is plotting his death! Plus: In an award-winning classic, discover what disturbs Stephen! And a particularly Strange Tale unites the Sorcerer Supreme with the Thing and Human Torch!

COLLECTING: VOL. 13: STRANGE TALES (1994) 1; DOCTOR STRANGE, SORCERER SUPREME 76-90, ASHCAN EDITION; DOCTOR STRANGE: WHAT IS IT THAT DISTURBS YOU, STEPHEN?

  • Broché: 496 pages
  • Editeur : Marvel; Édition : 01 (17 octobre 2017)
  • Langue : Anglais
  • ISBN-10: 1302907891
  • ISBN-13: 978-1302907891
  • Dimensions du produit: 16,8 x 2,2 x 26 cm

J’ai enfin récupéré un exemplaire de ce tome de la collection « Epic », qui reprend une période de la vie éditoriale du personnage que je connais fort mal (la fin de la série lancée par Gillis puis Thomas). Ce recueil reprend les derniers épisodes de David Quinn (dont j’ai entendu la mauvaise réputation, que semble confirmer le survol rapide de ces chapitres).

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Puis il y a les épisodes de Warren Ellis. Plus précisément, Ellis signe un épisode complet, assez hallucinant par la manière dont le scénariste fait table rase de ce que son prédécesseur a fait, avec une ruse de Sioux imparable : Strange se matérialise sur Terre, hirsute, barbu, vêtu de haillons et ne sentant guère la rose. Il peste, sur le mode « non mais sérieux, ils ne savent même pas où est Greenwich Village ? Il va falloir que je fasse le reste à pied ? », avant d’entreprendre d’acheter des vêtements, de se raser et de prendre un bain au détergent afin de se débarrasser des parasites dont le long exil duquel il semble revenir l’avait gratifié. On comprend qu’il a passé un temps incalculables à lutter aux côtés des Vishanti, épuisant son pouvoir. Afin de le récompenser, les divinités ne l’ont fait vieillir que d’un an (explication qui permet de se débarrasser du look de jeune benêt que Quinn avait affublé au magicien), et l’ont remis dans sa continuité quatre mois plus tard (ce qui permettra de justifier que Wong en a un peu ras la casquette). L’astuce est ingénieuse en diable, et permet aussi d’amener une autre idée : ayant épuisé son pouvoir durant la guerre des Vishantis, Strange a trouvé une nouvelle source de puissance, la « magie du changement », ou « magie de la catastrophe ». Sauf que cela a des conséquences qui seront explorées dans les trois épisodes suivants. Ces derniers, en revanche, s’ils sont découpés par Ellis, sont dialogués par Dezago et Skolnick, qui sont plutôt doués mais qui ont une approche bien plus classique. Donc pas de blagues de braguette et peu d’idées scabreuses. Dommage. Ellis devait être occupé par un autre projet, mais on se rend compte de l’importance des textes et des dialogues dans son travail.

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Après un épisode de remplissage par Dezago (tout à fait honnête, et qui finit de faire un sort aux résidus de la période Quinn), arrive Jean-Marc DeMatteis, qui livre pour l’occasion un travail comparable à celui qu’il établit sur Daredevil, grosso modo à la même époque, à savoir une remise à plat du personnage. Je suis en train de lire les épisodes, donc je n’ai pas fini son arc, mais ça démarre très bien. Strange décide de retourner au Tibet pour refaire un parcours comparable à celui qui a fait de lui le Sorcier Suprême. Ce qui lui vaut un ramponneau de première catégorie de la part de Wong. Non mais. L’une des couvertures (la première de sa prestation, je crois), montre les autres versions de Strange, y compris celle du hippie cher à Quinn, mais c’est surtout l’enfant, le jeune étudiant et l’arrogant chirurgien qui intéresse DeMatteis. Ce dernier explique que la psyché du magicien est encombrée de monolythes noirs, comme autant de murs masquant des souvenirs enfouis. L’exploration de ces moments oubliés conduira le héros à savoir quel adversaire a pu ainsi manipuler sa mémoire. L’astuce est classique, mais c’est plutôt bien fichu, et on assiste clairement à une reconstruction du personnage, un retour aux sources bien ficelé. J’attends de tout lire, mais ce premier contact confirme la bonne réputation que j’ai entendue.

Le recueil est complété par Strange Tales de Busiek et Villagran au début, et pas le prestige de Craig Russell, en conclusion. Ce dernier, mise à jour d’un récit datant des années 1970, est une pure merveille.

Ah j’aime bien cette collection, qui permet de lire des périodes entières qui ont échappé à mon radar. Et là, c’est une bonne pioche.

Jim