N°1 : MAIS QUI A PEUR DE DIANA PRINCE ?
En 1966, le succès de la série télévisée Batman avec Adam West et Burt Ward a bien entendu poussé le producteur William Dozier à développer plusieurs projets autour de personnages de bande dessinée. Il rencontrera nettement moins de succès qu’avec les exploits du Duo Dynamique puisqu’une seule série sera finalement produite : Le Frelon Vert (je sais, il s’agit là de l’adaptation d’un personnage né à la radio, mais le Green Hornet est vite devenu un héros de comics).
Le Frelon Vert n’a duré qu’une seule saison et est surtout connu pour avoir révélé internationalement un certain Bruce Lee. Le Frelon Vert et Kato ont même rencontré Batman et Robin à l’occasion d’une aventure croisée entre les deux feuilletons.
Parmi les projets avortés, il y a eu une drôle de tentative d’adapter un autre comic-book de l’éditeur DC Comics, Wonder Woman. Lorgnant dès le début vers la comédie, le projet a d’abord été confié à deux collaborateurs de Mad Magazine, Stan Hart et Larry Siegel. Peu emballé par le résultat, Dozier fait alors appel à l’un des scénaristes principaux de Batman, Stanley Ralph Ross. Pour vendre le concept aux exécutifs de ABC, Dozier décide de tourner une portion du pilote (environ 5 mn) sous le titre de travail « Who’s afraid of Diana Prince ? ».
Ce test n’a finalement pas débouché sur une commande de la chaîne ABC…ce qui n’est guère étonnant.
Diana Prince (interprétée par Ellie Wood Walker) est une jeune femme maladroite, sorte de version ultra-exagérée de Clark Kent, qui vit avec sa mère près d’une base militaire. Sa mère connaît l’identité secrète de Diana, mais ça ne l’empêche pas de passer son temps à critiquer sa fille parce qu’elle n’a toujours pas de petit ami. Lorsqu’elle apprend que Steve (Trevor?) est en danger, Diana revêt son costume de Wonder Woman, mais au lieu de partir tout de suite à sa rescousse, elle prend d’abord le temps de s’admirer dans le miroir (ben oui, pourquoi se presser ?). Ce qu’elle voit est un reflet super-sexy d’elle-même (Linda Harrison, la Nova de La Planète des Singes).
On pourrait alors penser que Wonder Woman n’est qu’une création de l’esprit de Diana, mais le court-métrage se termine par Wonder Woman qui se précipite vers la fenêtre pour prendre son envol, souligné par un effet joliment ridicule.
Mais que je suis super canon…
Dans cette version (et sous réserve que les éléments de ce prototype allaient être effectivement conservés par la suite), Wonder Woman a donc l’un des pouvoirs les plus inutiles qui soient : la super-vanité !!!
Ah, je ris de me voir si belle dans ce miroir…
Retrouvez ci-dessous « Who’s afraid of Diana Prince ? », en V.O. :
Il faudra attendre la décennie suivante pour découvrir sur le petit écran une déclinaison plus fidèle de la bande dessinée de la belle Amazone (après un pilote avorté avec une Wonder Woman blonde). Et pour la petite histoire, c’est Stanley Ralph Ross, le scénariste du petit court métrage ci-dessous, qui se chargea de développer la série qui rendit Lynda Carter célèbre !