RETOUR VERS LE PASSÉ : Les petites histoires du grand écran

AHAHAHAHAHAH

Quelques petites précisions, grâce à l’excellente chronique de Brian Cronin sur le site Comicbookresources :

Contrairement au film qui aurait vu Brigitte Nielsen jouer le double rôle de Jen Walters / She-Hulk, le projet TV suivait le modèle de la série de L’Incroyable Hulk avec deux actrices distinctes.
Mitzi Kapture avait été choisie pour Jennifer Walters, ce qui n’a jamais convenu au studio qui voulait quelqu’un de plus connu (c’était avant que Mitzi Kapture ne tourne dans Les dessous de Palm Beach).

Pour Miss Hulk, les producteurs avaient porté leur dévolu sur l’athlète Gabrielle Reece :

La scénariste/productrice Jill Sherman Donner a révélé qu’elle voulait changer la couleur de peau du personnage parce qu’elle n’aimait pas la couleur verte et qu’elle pensait qu’une peau dorée aurait rendue Miss Hulk « plus belle et plus féminine ».

Pour la petite histoire, Kenneth Johnson, le producteur de la série L’Incroyable Hulk, avait un temps envisagé de peindre Lou Ferrigno en rouge, la couleur de la colère. Un homme en avance sur son temps…

C’est pour ça qu’il a fait un Daredevil en noir…

En fait, il n’a pas bossé sur les 3 téléfilms Hulk

BONUS : Il est le meilleur dans sa partie

Les fidèles du forum de John Byrne savent que l’artiste s’est inspiré d’un acteur en particulier pour « trouver » son Wolverine. Il y a plusieurs années, il avait déclaré ceci :

Cet acteur, c’est Paul D’Amato. Après avoir déniché son nom, Byrne lui a envoyé un e-mail pour lui faire part de cette petite histoire, ce qui d’après ses dires a beaucoup plus au comédien.

Ce qui est amusant, c’est que de nos jours Paul D’Amato a vraiment quelque chose de l’Old Man Logan.

Et pour revenir au Grand Clint, c’est vrai que ça aurait pu le faire (d’ailleurs, Hugh Jackman a des faux airs de Eastwood jeune)…et je m’en fiche qu’il soit trop grand… :wink:

Nom de Zeus !!! Il est bluffant ce Serval réel !
Merci Doc !

Excellent !!

je ne sais plus où mais je l’avais déjà vu/lu pour D’Amato et Eastwood (je me souviens de l’affiche).

Sur CBR peut être ?
goodcomics.comicbookresources.co … wolverine/

nan

Sean Hartter est l’auteur de détournements très sympas :

Et il y a encore beaucoup de fausses affiches ici :

hartter.blogspot.fr/2009/11/misc.html

Je sais pas pourquoi mais ça me fait moins rêver que Elvis vs Cthulhu:mrgreen:
'Tain, quelle feignasse, ce Don Coscarelli. Ca aurait pu faire un super 3ème film après Bubba Ho-Tep et un Bubba Nosferatu annoncé depuis des lustres et jamais tourné…

Oui, je pensais eactement à cette suite quand j’ai vu l’affiche …

N°6 : DEATH (JE)WISH…OU UN GOLEM DANS LA VILLE !

Dans le folklore juif, le Golem est une créature artificielle, façonnée à partir d’argile, dépourvue de parole et de libre-arbitre et dont le seul but est d’assister et de défendre son créateur. D’autres légendes en font le protecteur du peuple juif.
Le Golem inspira le cinéma assez tôt, avec notamment les oeuvres de l’allemand Paul Wegener (1920) et du français Julien Duvivier (1936).

Mais l’adversaire le plus bad ass du Golem aurait pu être…Charles Bronson !

Dans les années 80, la société Cannon Films régnait en maître sur les séries B U.S. Ses patrons, les légendaires Menahem Golan et Yoram Globus, faisaient de temps en temps quelques écarts du côté du cinéma d’auteur, mais les Chuck Norris, les resucées à petit budget des gros succès du moment et tout ce qui pouvait porter le mot « Ninja » dans un titre représentaient l’essentiel de leur production.
Charles Bronson passa pratiquement toute cette décennie à demeure, à rejouer inlassablement son personnage du justicier Paul Kersey dans des suites directes ou des ersatz du Justicier dans la Ville (Death Wish en V.O.). The Golem aurait pu donner une déclinaison un peu plus fantastique à ce thème rebattu.

En effet, Cannon s’était porté acquéreur à l’époque d’un scénario signé Michael Alan Canter, qui suivait un vieux rabbin parti s’installer avec son épouse à New-York en ramenant avec lui du vieux pays un Golem qu’il gardait dans son grenier depuis de nombreuses années. Sur place, il est confronté à l’insécurité grandissante et aux gangs des rues qui font régner leur loi. Après le meurtre sauvage de sa femme, le rabbin réveille le Golem et exerce alors sa vengeance en envoyant sa créature massacrer tous les criminels, tel un Punisher fait d’argile et capable de s’infiltrer dans n’importe quel endroit.
Pour faire cesser ce carnage, un vieux flic (Bronson) qui a grandi dans le quartier est alors envoyé enquêter, avant un clash inévitable avec le Golem et son vieux Maître.

Comme à son habitude (voir notamment le sujet sur le long métrage avorté de Spider-Man), la Cannon annonça la mise en chantier du film via une publicité dans Variety. Le spécialiste des effets spéciaux Jim Danforth (Conan Le Barbare) avait été engagé pour s’occuper du monstre…mais au final, le Golem, en tout cas sous cette forme, n’est jamais revenu à la vie. Le projet fut finalement jugé trop onéreux vu la situation délicate dans laquelle se trouvait la Cannon en 1989 (et quand Golan & Globus rognent sur les coûts de production, on voit le résultat…remember Superman 4).

L’affrontement Charles Bronson/Golem a donc rejoint la longue liste des projets avortés.

j’allais te dire que ce n’était pas trop tard mais si :mrgreen:

Et Charles Bronson en Golem ?

[quote=« Le Doc »]Je sais pas pourquoi mais ça me fait moins rêver que Elvis vs Cthulhu:mrgreen:
.[/quote]

Ouais, mais « Husqvarna Forever », ça m’a bien fait rire !

Jim

N°7 : BIENVENUE CHEZ REKALL !

Inspiré par Souvenirs à vendre, une nouvelle de l’écrivain Philip K.Dick à base d’agents secrets, d’effacement de mémoire et d’implantations de souvenirs, le long métrage Total Recall est sorti en 1990 et a connu à l’époque un joli succès. Réalisé par l’excellent cinéaste hollandais Paul Verhoeven et interprété par un Arnold Schwarzenegger au faîte de sa gloire entouré par une alléchante galerie de seconds rôles (Sharon Stone, Rachel Ticotin, Michael Ironside, Ronny Cox…), Total Recall reste pour moi un monument de la S.F. parano et l’un des meilleurs films américains de son réalisateur (et je ne mets pas Basic Instinct et Showgirls dans cette liste). Son remake de 2012 est quant à lui vite retombé dans l’oubli.

Les droits de la nouvelle furent achetés par Ronald D. Shusett dans les années 70. Le scénariste écrivit un traitement d’une vingtaine de pages avant de contacter son collègue Dan O’Bannon, avec qui il travaillera notamment sur Alien, pour que celui l’aide à développer un scénario. Leurs visions de l’histoire mêlaient les concepts de science-fiction de Shusett avec l’ambiance « film d’aventures sur Mars » voulue par O’Bannon.

Après le succès d’Alien, les deux compères proposèrent leur scénario à Disney qui passa vite son tour, ce qui permit au mogul Dino De Laurentiis (Flash Gordon, Conan Le Barbare, Dune…) de récupérer leur bébé.
Après que plusieurs réalisateurs, dont Richard Rush et Lewis Teague (Cujo), aient tenté sans plus de succès de faire avancer la production (qui changea entretemps une nouvelle fois de maison pour passer chez Carolco), le projet fut confié au canadien David Cronenberg, cinéaste spécialisé dans l’horreur (Scanners, Vidéodrome, Chromosome 3…) et dont les thèmes récurrents sont notamment les névroses, le double et les métamorphoses du corps humain. Bref, pas un auteur particulièrement connu pour son sens de l’humour…humour que les producteurs souhaitaient pourtant injecter à l’aventure de Doug Quaid.
Mais ils avaient peut-être oublié de le signaler à Cronenberg.

David Cronenberg passa un an sur les réécritures du scénario et la pré-production (certains concept-arts de Ron Miller émaillent d’ailleurs ce billet). Il débarrassa le script de toute trace de la légèreté voulue par ses prédécesseurs et rendit un résultat plus proche thématiquement de la nouvelle de Philip K. Dick, mais en contradiction avec ce pourquoi il avait été engagé. Son Douglas Quaid était un homme psychologiquement brisé, s’efforçant de rassembler les pièces manquantes de sa mémoire. William Hurt fut à ce moment envisagé pour incarner Quaid.

Les fameuses « différences créatives » s’accumulant, Cronenberg quitta le navire au moment où la star devait en être Richard Dreyfuss…mais son influence se fit tout de même ressentir sur le résultat final, principalement sur les designs des mutants de Mars, comme en atteste ce dessin préparatoire de Kuato datant de son implication sur le film.

Après quelques balbutiements supplémentaires (dont une version qui aurait pu être réalisée par Bruce Beresford et interprétée par Patrick Swayze), Total Recall trouva enfin son metteur en scène en la personne de Paul Verhoeven, qui venait déjà de faire des merveilles dans le genre qui nous intéresse ici avec le mythique Robocop.

Mais ceci est une autre histoire…

Ben dis donc, les projets, ça se déconstruit surtout avant de se construire !