REALISATEUR
Wolfgang Reitherman
SCENARISTES
Larry Clemmons, Ken Anderson, Vance Gerry, Frank Thomas, Eric Cleworth, Julius Svendsen et David Michener
DISTRIBUTION
Brian Bedford, Phil Harris, Roger Miller, Peter Ustinov, Terry-Thomas…
INFOS
Long métrage américain
Genre : animation/aventures
Titre original : Robin Hood
Année de production : 1973
Sorti pendant la période que les spécialistes appellent « l’Âge sombre de Disney » (qui couvre une vingtaine d’années, de la mort de Walt Disney au renouveau de la fin des années 80), Robin des Bois fut le premier long métrage d’animation du studio dont la production débuta après le décès de son fondateur. Mais le projet fut tout de même avalisé de son vivant, alors qu’il débuta sous la forme d’une adaptation du Roman de Renart. Mais la personnalité de Renart fut jugée inadéquate pour un personnage héroïque et les concepts élaborés par Ken Anderson furent utilisés à la place pour une nouvelle évocation des exploits de Robin des Bois. Ce fut la première fois qu’un classique d’animation reprit un sujet déjà évoqué dans l’un des films en prises de vues réelles de Disney, après Robin des Bois et ses joyeux compagnons sorti en 1952.
Le rusé hors-la-loi de Sherwood devint donc tout naturellement un renard. Et le narrateur du film est un coq chanteur qui tire bien évidemment son inspiration de Chantecler. Mais Ken Anderson n’apprécia tout de même pas certains changements opérés par le réalisateur Wolfgang Reitherman, l’un des Neuf Sages, notamment concernant le Shérif de Notthingham, qui passa de bouc à loup (alors que Ken Anderson cherchait des archétypes moins classiques pour représenter les vilains).
L’Âge Sombre fut, entre autres, marqué par des impératifs économiques qui limitèrent les possibilités offertes aux animateurs. Le budget réduit de chaque film les obligèrent à réutiliser de plus en plus souvent des séquences d’animation des films précédents. Sur Robin des Bois, le procédé fut systématique : sur les numéros chantés et dansés, des mouvements tirés de Blanche-Neige et les 7 Nains, Les Aristochats et Le Livre de la Jungle furent ainsi repris (Petit-Jean ne fait pas que ressembler à Baloo, il bouge le plus souvent exactement comme lui). Le film recycle également les mêmes plans plusieurs fois, comme ceux du Shérif de Nottingham venant récolter les taxes auprès des pauvres ou des gardes rhinos courant et marchant dans tous les sens.
Les critiques n’épargnèrent pas Robin des Bois à sa sortie, en partie pour ces raisons, le film ne retrouvant pas la majesté passée des précédents sorties du studio. Cet accueil tiède n’empêcha pas Robin des Bois d’être un succès, ce qui était souvent le cas (il faudra attendre Taram et le Chaudron Magique pour que Disney connaisse son premier véritable échec).
C’est que malgré une animation un peu pauvre, le film de Wolfgang Reitherman ne manque ni de rythme, ni d’humour et déploie une galerie de personnages irrésistibles, presque tous joliment caractérisés (il n’y a guère que Belle Marianne qui n’a pas grand chose à faire…même sa servante Dame Gertrude est plus intéressante qu’elle, c’est dire). Robin est charmant et bondissant, Petit Jean est le comparse idéal…mais le duo formé du Prince Jean et de son Triste Sire leur vole souvent la vedette, grâce à une mécanique comique qui n’a rien perdu de son efficacité.
Le final (marqué par l’arrivée de Richard Coeur-De-Lion) est un peu expédié, mais malgré ces réserves, Robin des Bois demeure une amusante aventure haute-en-couleurs.
Comme souvent à l’époque, le doublage français est excellent : on peut entendre notamment Dominique Paturel (Robin des Bois), Claude Bertrand (Petit-Jean), Phillipe Dumat (Le Prince Jean), Roger Carel (Triste Sire), Pierre Tornade (Frère Tuck) et Jacques Marin (Le Shérif de Notthingham). Le coq ménestrel Adam de la Halle a la voix du regretté chanteur Pierre Vassiliu, une très bonne idée pour des ballades qui se fredonnent avec entrain.