ROBOT JOX (Stuart Gordon)

REALISATEUR

Stuart Gordon

SCENARISTES

Joe Haldeman et Stuart Gordon

DISTRIBUTION

Gary Graham, Anne-Marie Johnson, Paul Koslo, Jeffrey Combs…

INFOS

Long métrage américain
Genre : action/science-fiction
Année de production : 1989

Après la Troisième Guerre Mondiale, les nations ont décidé de proscrire tous les conflits armés. Les différents entre superpuissances se règlent maintenant dans l’arène, à coup de combats entre robots géants. L’affrontement entre Achilles et Alexander (pour résumer simplement : la bonne vieille opposition entre l’Amérique et la Russie) tourne à la catastrophe lorsque le robot d’Achilles s’effondre sur un gradin rempli de spectateurs…

La carrière du réalisateur et scénariste Stuart Gordon est étroitement liée à celle du producteur de séries B et Z Charles Band. Le créateur de la franchise Puppet Master a produit 6 des 13 longs métrages réalisés par Stuart Gordon, une filmographie sympathique mais inégale (surtout dans sa seconde moitié) qui n’a jamais su retrouver l’énergie folle des débuts, les fameux Re-Animator et From Beyond : Les Portes de l’Au-delà, deux des meilleures bisseries horrifiques des années 80.

Après un troisième film d’horreur (Dolls en 1987…les poupées tueuses ont toujours été l’une des marottes de Charles Band), Stuart Gordon a souhaité s’écarter de ce genre dans lequel il commençait à s’enfermer en proposant à Charles Band de financer un divertissement tous publics spectaculaire à base de robots géants, pour surfer sur la popularité de la gamme de jouets Transformers. Band savait que ce genre de films serait beaucoup plus cher que ses productions habituelles mais il s’est laissé convaincre après avoir vu une vidéo-test d’animation des robots en stop-motion par son spécialiste des effets spéciaux maison David Allen (Puppet Master, Doctor Mordrid…).

Au final, Robot Jox a coûté presque 10 millions de dollars, le plus gros budget d’Empire Pictures à l’époque (pour comparaison, Re-Animator a été réalisé pour 900.000 dollars)…mais on peut quand même se demander où est passé l’argent investi…pas dans les décors (très) minimalistes et qui ont l’air prêt à s’effondrer si on leur souffle dessus en tout cas, ni dans les costumes recyclés d’une vieille série télé cheap. Mais les deux grandes scènes de combats entre robots géants valent le coup d’oeil…

Ce sont les deux meilleurs passages de cette petite série B, grâce à l’animation image par image chapeautée par l’un des héritiers de Ray Harryhausen, David Allen, qui alternait entre productions modestes et films de studio comme Le Secret de la Pyramide (c’est lui, l’animateur de la scène des gâteaux). Pour moi, la stop-motion, quand elle est bien réalisée comme ici, garde tout son charme et David Allen ne manque pas d’idées pour dynamiser ce choc des titans (variété des coups, des armes, rebondissements…). Et ce qui est assez amusant, c’est que certains éléments évoquent un Pacific Rim avant l’heure…

Dommage que le reste soit tout de même bien mollasson…

Stuart Gordon peine en effet à imprimer un bon rythme à l’histoire d’Achilles…les acteurs sont tous assez mauvais, les dialogues sont clichés, les références à la Guerre Froide étaient déjà datées quand la pelloche est finalement sortie sur grand écran et en V.H.S. et certaines gaffes atteignent des sommets (l’actrice noire remplacée pendant un combat par un cascadeur blanc plus grand qu’elle).
Robot Jox souffre aussi d’un ton irrégulier, suite aux mésententes entre Stuart Gordon et son scénariste, le romancier de S.F. Joe Haldeman (La Guerre Eternelle) qui a fini par désavouer son travail. Stuart Gordon a résumé la situation ainsi : « Joe Haldeman écrivait un film sérieux, un film pour adultes qui puisse plaire aux enfants et moi, je réalisais un film pour enfants qui puisse plaire aux adultes ». Et dans un cas comme dans dans l’autre, le métrage ne sait pas sur quel pied danser et le résultat n’est guère convaincant…sauf quand les machines sont à l’écran.

Tourné en 1987, Robot Jox s’est retrouvé bloqué par la faillite d’Empire Pictures et n’a pu sortir qu’en 1990 sous la bannière Full Moon, le nouveau studio de Charles Band. Pour rentabiliser au maximum les miniatures de David Allen, Band les a recyclées, après quelques petites modifications, dans d’autres bisseries aux thèmes similaires comme Crash and Burn et Robot Wars.
Entre temps, Stuart Gordon (et ses compères Brian Yuzna et Ed Naha) a eu plus de succès avec un scénario vendu aux studios Disney…Chérie, j’ai rétréci les gosses (qu’il a même failli réaliser avant de devoir laisser sa place à Joe Johnston pour cause de maladie) !

1 « J'aime »

Ah, tiens, je ne le connaissais pas ce film…
Tu as piqué ma curiosité.

Tori.

John Dunn :