ROVER RED CHARLIE (Garth Ennis / Michael Dipascale)

Tiens, c’est bizarre, je pensais qu’il existait un sujet sur cette nouvelle série de Garth Ennis, qui trouve un angle intéressant pour revisiter l’univers des zombies : suivre trois chiens, Rover, Red et Charlie (d’où le titre) dans l’apocalypse.
Mais pas trouvé : si jamais ça existe quelque part, je fais confiance aux astucieux qui passent dans le coin pour regrouper dans une seule discussion…

red-rover-charlie

J’ai donc lu ce premier numéro, parce que j’aime bien les histoires d’animaux. Et je dois avouer que Garth Ennis m’épate, pour le coup.
D’une part, alors que je pensais qu’il allait renouer avec sa veine humoristique (qui n’est pas ce que je préfère de lui, par ailleurs…), il parvient à rédiger une intrigue sérieuse, où toute l’ironie est portée par le regard de personnages qui, par le fait qu’ils ne sont pas humains, officient comme des candides.
D’autre part, il crée un système de voix off vachement intéressant, avec une reconstruction du langage, tournée autour d’une réduction du vocabulaire, ce qui met en place des enjeux différents, mais clairement identifiés.
Il y a donc à la fois la mise en place d’un ton qui pourrait être humoristique, si ce n’était la gravité du récit, et un point de vue troublant, qui jette un regard acide sur la société et sur la dissolution des liens sociaux.
Le tout avec des astuces narratives intéressantes (la case renversée de la séquence finale, le fait que ce sont les humains qui deviennent incompréhensibles…).
Tout cela donne l’impression, très agréable, de voir un auteur retrouver une certaine fraîcheur, peut-être grâce au fait qu’il choisit un sujet qui sort un peu de ses propres sentiers battus. Et ça fait plaisir de le voir capable de nous surprendre.

Jim

Rapide analyse chez les Petits Miquets.

Jim

Auxquels il faut ajouter Fury Max avec Goran Parlov, maxi-série proprement épatante au dessin formidable.

J’ai détesté…j’ai tenu 3 tomes avant de lâcher.
D’Ennis, je préfère des trucs comme Preacher (son chef d’oeuvre), les Punisher MAX (nettement meilleurs que les Marvel Knights), The Unknown Soldier et 303 (et en plus 303, c’était sacrément bien traduit).
J’aime bien aussi le post-apo Just a Pilgrim. J’avais acheté la première mini en VO dans un festoche (Ezquerra y était) et je l’ai ensuite racheté en Semic Books (ce que je ne fais pas souvent)…
Dès que je peux, je me procurerai plus de titres de guerre, il excelle vraiment dans ce domaine…

Ca résume bien le paradoxe Garth Ennis : c’est un mec super fin qui fait (souvent) du lourd qui tache.

Pour ceux qui ont été rebuté par l’auteur et qui veulent découvrir une forme de douceur qu’ils n’imagine pas, je conseille toujours , dans la série des Dear BillyBattlefields. Je ne sais pas si ça a été traduit.

un truc tout con, pour comprendre le style Ennis, c’est de lire sont diptyque « Hulk Smash ». ça commence comme une grosse bourrinade débile, avec Hulk qui casse tout et envoie des tanks à la gueule des gens, et puis d’un coup, paf, ça devient un truc super humain, vraiment fin et limite beau, mais qui justifie pleinement le krakapoum qui précédait, et sans lequel le final serait moins fort.

Je trouve ça balaise.

Ennis est un auteur très romantique. Les histoires d’amour ou d’amitié, il sait les faire mieux qu’ Hollywood. Des sommets dans le genre.

La BO de ennis, c’est diowne warwick !

Traduire la fin de The Boys, ça m’avait secoué, d’ailleurs. Il est très fort pour vous arracher une larmichette après vous avoir fait rire pendant soixante épisodes.

pendant deux semaines, je pouvais plus voir Simon Pegg à la télé sans avoir une bouffée de mélancolie.

De mémoire (pas relu depuis longtemps), la fin de Hitman est forte aussi. Sans parler de la fin de Preacher (qui en plus adopte une forme « cinémascope » qui rajoute à l’émotion : romantique au sens XIXe du terme).

Jim

Les deux dernières doubles pages de preacher, quel effet !

Et si à la scène d’avant, on a pas eu sa larme, c’est vraiment qu’on est hermétique à toute forme de résolution.

Ennis est un roublard, il sait manier les codes du cinéma américain mieux qu’aucun cinéaste aujourd’hui. L’amérique de ennis c’est l’amérique du cinéma américain. Fiction dans l’univers de la fiction.

La critique du super héros qu’il fait dans the boys, c’est une critique de fiction à fiction : cowboy 1 -super heros 0

Mais Ennis est aussi un très grand styliste de comics. Après la grande sophistication de l’école anglaise, il a su ramener la narration à quelque chose d’extrêmement fluide. Vaughan disait, je ne sais plus où, que la lecture de ennis l’avait libéré en tant que scénariste : grande case, gros plan et dialogue puis un plan large au moment où il faut.

Tiens j’ai mis un w de trop à dione.

Je viens d’avaler Red Rover Charlie comme une plâtrée de Canigou Royal. Même pas le temps de le digérer, aussitôt chroniqué. Autant le dire tout de suite, il sera dans mon best of de l’année, peut-être même tout en haut du classement.

Ca n’a pas encore été publié en VF ça, d’ailleurs ? Si ça se fait, faut que Niko ou quelqu’un de sa trempe s’y colle, parce qu’il y a un joli travail à faire sur le langage. :wink:

Non, pas de VF pour le moment ! Jim en parle depuis un bout de temps de cette série, donc je suis aux aguets d’une annonce VF …

On n’est pas souvent d’accord. Mais en voici un exemple.

Toutafè.

Jim

Ah ? On n’est pas toujours d’accord, et il y a même des fois où on est franchement pas d’accord (Scalped comes to mind), mais il y a aussi plein de fois où je trouve tes avis très pertinents. Il y a même des fois où je le dis. Peut-être pas assez. Mais comme on dit, qui ne dit mot consent.

En même temps, en écrivant ça, je te contredis. Tin, on ne va pas s’en sortir ! :wink:

C’est vertigineux.
Je vacille.

Jim

C’est sarcastique ? Parce que je précise, si ce n’était pas évident, que mon message était purement amical.

Pareil.

[size=85](oh purée, pour une fois qu’il y a un forum où il n’y a pas besoin de smiley pour se faire comprendre, profitons-en…)[/size]

Jim

Alors radio gossip, sur laquelle je suis branché, m’informe qu’un éditeur français se penche sur la série.

Bon, n’ayant pas le droit d’en dire plus, je n’en dirai pas plus, mais j’espère que ça sera l’occasion pour vous tous, retardataires mais néanmoins amis, de découvrir cette série.

Jim

On ne dit pas « retardataire », on dit « anglophobe » ! Nuance !

Je dirais plutôt « faignasse », dans le cas de certains.

Jim