REALISATEUR
Miguel M. Delgado
SCENARISTE
Alfredo Salazar
DISTRIBUTION
El Santo, Blue Demon, Aldo Monti, Agustin Martinez Solares, Nubia Marti…
INFOS
Long métrage mexicain
Genre : action/fantastique
Titre original : Santo y Blue Demon vs Drácula y el Hombre Lobo
Année de production : 1973
Avec ses costumes bigarrés et ses oppositions entre tecnicos (gentils) et rudos (méchants), l’univers du catch mexicain a vite été décliné sur des supports permettant d’insister sur la réputation de « héros du peuple » que les plus grands luchadors véhiculaient sur le ring. Et aucun luchador n’était plus révéré par le grand public que El Santo.
Né Rodolfo Guzmán Huerta, El Santo avait d’abord débuté sa carrière du côté des rudos avant de « changer de camp » et de porter le masque d’argent qu’il ne perdra jamais en combat, ce qui est un signe d’immense honneur dans la lucha libre. Dans les années 50, un éditeur de bandes dessinées eut l’idée de capitaliser sur la popularité de Santo pour en faire le premier lutteur héros de bande dessinée. Le succès fut une nouvelle fois tel que Santo fut fit ses débuts au cinéma en 1958, dans deux productions fauchées qui engrangèrent mucho pesos au box-office mexicain.
Santo enchaîna alors une cinquantaine de films jusqu’à sa retraite au début des années 80. Sur cette imposante production, seuls trois opus furent exploités au cinéma en France, où Santo fut renommé…Superman (Superman contre les femmes vampires, Superman contre l’Invasion des Martiens et Magie Noire à Haïti) !
Comme les titres en témoignent, Santo affronta vite des menaces très variées, aussi terre-à-terre (une tripotée de gangsters) que surnaturelles (vampires, loups-garous, zombies…) ou d’inspiration S.F. (robots, aliens…), et cela sans oublier de ponctuer chaque pelloche de quelques combats de catch.
Ainsi, dans Santo et Blue Demon contre Dracula et le Loup-Garou (Pfffiou…long, ce titre), trois matchs (un de Santo, un de Blue Demon, et un dernier où les deux compères évoluent en équipe) permettent d’en apprendre un peu plus sur les règles de la lucha libre. Mais ce 37ème long métrage de la série n’est pas vraiment un documentaire sportif et l’intérêt vient surtout de l’affrontement des Batman & Robin mexicains contre des versions pittoresques de deux grands monstres iconiques : le comte Dracula et un loup-garou à la croquignolette chemise jaune répondant au doux nom de Rufus Rex (couché, le chien) !
Ce soir, chez Dracula et el Hombre Lobo, c’est soirée disco !
Dans Santo 37 (c’est plus court), Santo apprend que les Cristaldi, la famille de sa nouvelle petite amie, sont sous le coup d’une antique malédiction proférée à leur encontre par le comte Dracula, leur ancêtre ayant autrefois tué le Seigneur des Vampires à l’aide d’un poignard sacré. C’est alors que le proverbial assistant bossu ressuscite le Comte, et le Loup-Garou par dessus le marché. Dracula et son toutou Rex montent illico une armée de morts-vivants et kidnappent un à un les derniers Cristaldi pour les offrir en sacrifice à Satan. Mais c’est compter sans Santo et son fidèle acolyte Blue Demon…
Holy Full Moon, Santo !
Les Luchadors n’ont pas d’identités secrètes, leurs masques définissent leurs identités et ils ne les quittent jamais, que ce soit pour combattre, mener (mollement) l’enquête ou même pour galocher leurs petites amies aux affriolantes mini-jupes. Les masques doivent aussi altérer un maximum leur vision puisque beaucoup de choses passent sous leur radar tout au long de ces 90 minutes un chouïa longuettes (le rythme n’est pas la force d’une pelloche à la direction souvent statique) mais pas avares en scènes délicieusement kitschs (ah, cette chauve-souris en plastoc…un classique !).
Les maladresses abondent dans cette histoire où Santo et Blue Demon apparaissent régulièrement comme les pires gardes du corps du monde, mais malgré ces faiblesses, Miguel M.Delgado, artisan du cinéma d’exploitation mexicain à la longue carrière, soigne ses ambiances lors des descentes dans l’antre de Dracula et s’accommode avec générosité des clichés et figures du genre (malédiction, fiancées du vampire, atmosphère vaporeuse…).
Dans une explosion de couleurs criardes, Santo et Blue Demon contre Dracula et le Loup-Garou déploit tous les éléments d’un univers cinématographique complètement débridé. Il est donc dommage que la mise en scène manque à ce point de folie et de punch (un comble pour des catcheurs), mais cette zèderie bourrée de monstres d’opérette est à ranger au rayon « divertissante curiosité ».
Et puis, Santo et Blue Demon n’affrontent pas que les deux monstres du titre : il ne faut pas oublier le catcheur répondant au nom improbable de Renato Le Hippie…!