Elle s’appelle Rebecca Edison Taylor-Klaus, et elle a joué dans « The Killing » et « Arrow » (source wiki ; je ne connaissais pas cette actrice).
Sinon, je suis bien d’accord : j’ai bien kiffé ce premier épisode, assez puissant dans son genre…
J’avoue, je suis un fan un peu idiot de la saga du même nom sur grand écran, à l’exception de l’indéfendable troisième volet. D’une remarquable tenue formelle (Craven sait mettre en scène, pas de doute…), les « Scream » alignaient en plus une très ludique dimension méta, certes appliquée à la truelle (c’est Kevin Williamson qui écrit, pas Shakespeare), mais très efficace dans les faits.
Première option payante : on oublie le casting original (trop vieux). C’est un reboot « total », si j’ose dire. Pour le reste, on garde les mêmes ingrédients, et dans la foulée de l’excellent (et très sous-estimé) « Scream 4 », on intègre les dernières avancées technologiques pour « upgrader » la narration et ses effets. Scène exemplaire de cette démarche : la première, qui ose le parallèle avec la très célèbre ouverture du premier volet, en troquant le vieux téléphone sans fil contre un smartphone…n’oubliant pas que cet appareil implique l’usage de la vidéo. Du coup, les axes de caméra « intradiégétiques » deviennent des repères pour la menace impalpable proverbiale du slasher. Très intéressant et réussi.
Autre option bienvenue : tout ça est plutôt brutal, dans la lignée des films, finalement plus violents que leur image de « films d’horreur » softs peut laisser paraître.
Quelques choix apparaissent peut-être hasardeux à ce stade, comme l’adjonction brutale à la « mythologie » d’un vieux tueur surgi du passé (et pas piqué des hannetons, en prime, niveau physique), qui rappelle le semi-raté « Harper’s Island » (authentique prototype de ce « Scream the TV Series »), qui faisait le même coup. Mais ça a le mérite d’enrichir considérablement le background de l’un des personnages…
Une autre réserve concernerait le casting, plus sélectionné sur le physique que sur ses aptitudes dramatiques (cette brochette de bombasses, mamma mia…), mais tout ça concourt peut-être à la veine discrètement subversive de la série, comme les films là encore : la surface clinquante de cette jeune Amérique antipathique au possible ne va pas tarder à voler en éclats, on sent un discours critique poindre là derrière.
Pour la portée méta, elle est présente et pas qu’un peu, toujours un peu lourdement appuyée dans la tradition instaurée par Williamson ; l’un des persos est quand même carrément en train de nous faire un topo sur ce qui a dû animer les réunions de production de l’équipe créative : « Scream » peut-il marcher sur le petit écran ? Qu’est-ce que le format enlève ou ajoute au genre slasher ? Tout ça est doctement posé, name-dropping à l’appui (bizarre de voir des séries comme « Hannibal » ou « American Horror Story » citées dans une autre série…). Au moins, les choses sont claires quant aux enjeux de la saison. Il y a un côté flamboyant à ainsi afficher sa volonté de relever le gant, j’aime bien…
Maintenant, faut pas se planter. Et honnêtement j’ai du mal à imaginer comment la suite pourrait se montrer à la hauteur…
Ceci étant dit, ce premier épisode constitue une excellent entame, miraculeusement équilibrée entre sa déférence à son modèle et le nécessaire coup de polish sur un concept désormais vieux de presque 20 ans. C’était pas gagné.
Un doute m’agite quand même : je me demande si la série n’aurait pas gagné à assumer totalement le côté mise en abyme en faisant de la saga au cinéma une composante de l’univers fictif de la série (ici elle est ignorée, bien sûr). De nombreuses pistes thématiques auraient ainsi pu s’ouvrir, peut-être précieuses dans l’optique d’une saison de dix épisodes, qui n’a pas la même dynamique par définition qu’un long métrage.