SHERLOCK HOLMES - DÉTECTIVE DE L’ÉTRANGE (Xavier Mauméjean)

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SHERLOCK HOLMES est le plus grand détective de tous les temps, la chose est entendue. Personnage phare et déterminant de l’évolution du récit à énigme, icône absolue de l’intrigue policière, modèle matriciel de l’enquêteur logicien, le célèbre héros d’Arthur Conan Doyle est doté d’un esprit proprement extraordinaire qui le place en virtuose de la déduction. Rien ne peut échapper à son incroyable perspicacité et son sens de l’analyse rationnelle. Mais qu’advient-il du brillant limier lorsque le monde qu’il doit déchiffrer n’est plus un puzzle parfait? Hors du canon, Sherlock Holmes a été le héros d’innombrables histoires fantastiques et surnaturelles mettant à rude épreuve ses capacités intellectuelles aiguisées. Si la raison fait défaut, si la vérité est invraisemblable, si la déduction doit supposer l’impossible, alors Sherlock Holmes ne doit-il pas devenir le détective de l’étrange ?

Éditeur(s) Les impressions nouvelles
Auteur(s) Xavier Mauméjean
Collection La fabrique des heros
Parution 08/10/2020
Nb. de pages 128 128
Format 13 x 18.9 -
Couverture Broché -
Poids 146g -
EAN13 9782874497735
Prix 12€

Xavier Mauméjean est essayiste, romancier et professeur de philosophie. Grand cartographe de l’imaginaire, il n’a de cesse de redessiner et de redéfinir les motifs et les frontières de la science-fiction, du fantastique et du roman policier. Auteur prolifique, primé et salué par la critique, spécialiste reconnu de Sherlock Holmes, auquel il a déjà consacré de nombreux ouvrages (études, nouvelles ou pièces radiophoniques), il est le seul enquêteur capable d’infiltrer les plans parallèles de la fiction pour suivre à la trace les innombrables vies de Sherlock Holmes.
Il est écrivain et directeur de collection. Il travaille aussi pour France Culture et la télévision. Son roman steampunk La Ligue des héros a été traduit aux États-Unis.

OK, Mauméjean, ça, ça veut dire commande directe chez ma libraire.

Jim

Eh eh eh …

Bon, journée lecture, aujourd’hui (en sus de quelques petites corrections sur un texte d’appareil critique destiné à autre chose : dimanche de faignasse, quoi…). Donc hop, je ferme le Batman de Tomasovic pour ouvrir celui-ci.

Jim

Bon, commencé. Ça commence bien : un chapitre sur les méthodes déductives, avec l’induction et l’abduction.
Mauméjean est prof, philosophe et écrivain. Il sait ordonner, classer et énoncer les idées. Et ça se sent. Pas mal du tout, pour le début.

Jim

Du même auteur,lisez ses bouquins sur Lord Kraven.

Super, ça.

Mais je viens de découvrir l’existence de deux bouquins de sa plume, que je ne connaissais pas. Je vais me renseigner.

Jim

C’est un bouquin réjouissant et savoureux.
Mauméjean, reprenant à son compte diverses théories et visions de la fiction, s’appuie sur l’idée qu’une fiction située dans un lieu réel implique une superposition de deux mondes. Dans le cas de Holmes, la superposition du Londres réel (avec son histoire et sa croissance géographique) et du Londres fictif (il précise que Baker Street n’a jamais eu de 221B à l’époque de la rédaction des récits). Ce faisant, il pose les bases d’un bouquin qui va aborder Holmes comme personnage de fiction dont la vie est retranscrite pas son biographe officiel, Watson.
Jouant sur le fait que Watson ne dit pas tout (importance des « untold stories ») et arrange les faits, Mauméjean parvient à garder un cap subtil, naviguant entre réalité et fiction. Utilisant une notion philosophique que je découvre (le lemme de Kant), il décrit comment Holmes est sorti du corpus doylien pour pénétrer dans d’autres fictifs (chez Edgar Rice Burroughs, chez Maurice Leblanc). Dès lors, tout en citant les titres et les années de publication (ce qui revient à reconnaître les nouvelles et romans en tant que tels, à savoir des œuvres de fiction), l’auteur s’ingénie à décrire chacune des œuvres non-doyliennes où apparaît Holmes comme une confirmation, une infirmation ou une nouvelle thèse par rapport aux éléments « biographiques » fournis pas Holmes. En gros, les textes cités sont présentés à la fois comme des fictions (pour nous) et des compléments biographiques (pour Holmes). Et Mauméjean parvient à garder le cap, dans un élan assez proche de ce qu’on peut trouver dans certains bouquins des Moutons électriques (je pense spontanément au Cthulhu de Patrick Marcel…).
Et donc, de passer en revue les rencontres avec les autres grands personnages (bien entendu, Philip José Farmer n’est jamais loin), les explorations d’autres univers (de la jungle à Mars…), etc etc. Le tout dans une volonté de montrer comment la figure de Holmes se répand, se complexifie, s’impose, mute à la suite de toutes ces rencontres et fait muter les univers qu’il fréquente. Le tout dans une logique bien entendu proche de tout univers partagé (de comics au premier chef…), avec ses cross-overs, ses mondes alternatifs…
C’est brillant, astucieux, écrit avec un sérieux persillé d’ironie et de décalage. Et surtout, ça donne envie de lire ou relire tous ces bouquins qui sont cités car là, pour le coup, l’auteur fait la démonstration d’une érudition copieuse.

Jim

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Ah cool.

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Note : Xavier Mauméjean a écrit des romans (ceux sur Lord Kraven) dans lesquels Sherlock Holmes est

un indien du Pays Imaginaire.