REALISATEUR
Jack Hively
SCENARISTE
Ben Holmes, d’après une histoire de Leslie Charteris
DISTRIBUTION
George Sanders, Helene Reynolds, Jonathan Hale, Bela Lugosi…
INFOS
Long métrage américain
Genre : action/suspense
Titre original : The Saint’s Double Trouble
Année de production : 1940
Je ne suis pas vraiment familier du personnage de Simon Templar, alias Le Saint…je n’ai pas lu les romans de Leslie Charteris, j’ai juste vu des épisodes de la série avec Roger Moore dans ma jeunesse, ainsi que le long métrage de 1997 avec Val Kilmer. D’après la description trouvée sur la toile, Simon Templar (son surnom « Le Saint » vient de ses initiales) est autant un justicier qu’un voleur et un détective, un « Robin des Bois des temps modernes » qui n’hésite pas à violer la loi lorsque les circonstances l’exigent, ce qui explique ses relations ambigües avec les forces de l’ordre (et dans le film chroniqué ici, les policiers sont facilement tournés en ridicule).
Caractéristiques que l’on retrouve dans The Saint’s Double Trouble (Simon Templar face au Saint en V.F.), le quatrième film d’une série de huit séries B à (tout) petit budget produites par la RKO entre 1938 et 1941. Trois acteurs se sont partagés le rôle : Louis Hayward dans le premier opus, The Saint in New-York; le britannique George Sanders dans les cinq suivants (de The Saint strikes back en 1939 à The Saint in Palm Springs en 1941) et Hugh Sinclair dans les deux derniers, The Saint’s Vacation et The Saint’s meets the Tiger.
Leslie Charteris a participé à ces premières adaptations cinématographiques de sa création en tant que consultant ou en livrant les trames d’histoires originales, comme celle de The Saint’s Double Trouble. Un différent avec la R.K.O. mit fin à cette collaboration. Après le tournage de The Saint in Palm Springs, le studio de King Kong débaucha en effet George Sanders pour faire de lui la vedette d’une autre série, les aventures du Faucon, personnage créé par Michael Arlen dans une histoire courte et qui n’était, selon Charteris, qu’une pâle copie du Saint.
Dans The Saint’s Double Trouble, Simon Templar découvre que Duke Bates, un gangster impliqué dans un trafic de diamants entre l’Egypte et les Etats-Unis, est son sosie parfait. Le Saint se retrouve alors accusé des crimes de Bates et doit tout faire pour prouver son innocence…
Ce suspense assez faiblard, à l’exposition un brin laborieuse et au rythme inégal (ces 67 minutes paraissent parfois un peu longues), vaut surtout pour les quiproquos occasionnés par la ressemblance physique entre Simon Templar et Duke Bates (même si le scénario en rajoute un peu trop sur cette confusion dans les dernières scènes) et qui provoquent notamment quelques situations amusantes lorsque les hommes de main de Bates n’arrivent pas à faire la différence entre les deux.
George Sanders, qui n’avait pas encore joué dans ses films les plus célèbres (Rebecca d’Alfred Hitchcock, Le Portrait de Dorian Gray, L’Aventure de Mme Muir…), est plus suave et ironique que jamais dans le rôle du Saint…mais il est tout de même un chouïa moins convaincant en truand new-yorkais.
George Sanders domine une distribution assez fade : Helene Reynolds, la Fleur de Lys du Quasimodo avec Charles Laughton, est transparente…et Bela Lugosi n’a pas grand chose à faire en partenaire des activités de contrebandier de Duke Bates (d’ailleurs, il n’a pas de nom, juste « Le Partenaire »). Catalogué suite au succès de Dracula (qu’il n’a incarné qu’à deux reprises), Bela Lugosi s’est vite retrouvé à courir le cacheton et cette apparition fait partie de ses prestations les plus oubliables.