SPACE TRUCKERS (Stuart Gordon)

Science-fiction
Long métrage américain/britannique/irlandais
Réalisé par Stuart Gordon
Scénarisé par Ted Mann et Stuart Gordon
Avec Dennis Hopper, Stephen Dorff, Debi Mazar, Charles Dance, Vernon Wells…
Année de production : 1996

Au XXIIème siècle, les transports de marchandises entre les colonies spatiales sont assurés par des convoyeurs spécialisés, les camionneurs de l’espace. John Canyon fait partie de ces bourlingueurs et il ne prend que les contrats qui lui permettent de garder son indépendance face à la puissance de la Corporation. Mais après un problème qui se termine par la mort accidentelle de son employeur, il doit se refaire en acceptant de transporter une cargaison en direction de la Terre. Canyon croit que les containers renferment des poupées sexuelles…alors qu’il s’agit de robots guerriers destructeurs, l’armée personnelle du président de la Corporation…

Pour Stuart Gordon et son co-scénariste Ted Mann, qui fut l’un des responsables éditoriaux du National Lampoon, Space Truckers est leur hommage aux films de routiers des années 70, comme Le Convoi de Sam Peckinpah ou Cours après moi shérif de Hal Needham. Mann l’a décrit comme un « road » movie de l’espace, où les personnages mis en avant ne sont pas des scientifiques ou des soldats mais des prolos sous-payés et souvent arnaqués par leurs patrons…

Après le percutant prologue, le générique défile sur fond de musique country et la présentation des personnages principaux se déroule dans un « relais routier cosmique » qui détourne savoureusement l’imagerie terrestre associée à ce genre d’endroits. La direction artistique ne manque pas de bonnes idées, un environnement bigarré aux références qui vont du 2001 de Stanley Kubrick aux mangas et à l’animation japonaise (les designs des guerriers bio-mécaniques ont d’ailleurs été imaginés par Hajime Sorayama). C’est là que se réunissent les trois personnages principaux, John Canyon; la serveuse Cindy, prête à tout pour retourner sur Terre près de sa mère et le jeune Mike Pucci, un novice qui travaille pour la compagnie.

Le trio a une bonne dynamique, entre le jeu (comme souvent) décontracté de Dennis Hopper et la touche sexy apportée par Stephen Dorff et Debi Mazar. Un aspect appuyé par une situation (très) prétexte (une panne de climatisation dans le space truck) qui oblige Mike et Cindy à se balader en sous-vêtements pendant une bonne partie du métrage. On ne peut pas vraiment dire la même chose de la vision de Dennis Hopper en caleçon. Et les ennuis des héros continuent lorsqu’ils sont détournés par un vaisseau pirate dont le chef qui répond au nom de Nabel n’est autre que le savant qui a créé les robots tueurs…

Nabel a été trahi par son commanditaire qui l’a laissé pour mort. Le bonhomme a réparé son corps avec les moyens du bord, ce qui donne lieu à l’une des scènes les plus amusantes de Space Truckers. Nabel est joué par un irrésistible Charles Dance (Alien 3, Last Action Hero…) qui campe avec sérieux un vilain totalement absurde. Il accepte de laisser la vie sauve aux deux hommes si Cindy couche avec lui. Pour gagner du temps, elle dit oui et il faut alors voir le cyborg tenter de faire fonctionner sa bite de métal en tirant sur une corde comme s’il démarrait une tondeuse…

Il y a parfois quelques chutes de rythme et les effets spéciaux sont inégaux (j’aime les miniatures détaillées, l’apparence et les mouvements des robots…nettement moins l’utilisation des images de synthèse) mais dans l’ensemble, ce Stuart Gordon méconnu (toujours inédit en V.F.) est une véritable bande dessinée live, une bonne petite série B aussi délirante (ah, les porcs carrés) que généreuse (le dernier acte est mouvementé)…

giphy

1 « J'aime »

Je l’ai vu dans un hôtel à Barcelone, celui-là.
Très sympa, mais j’avais trouvé que ça démarrait fort (je pense que Remender s’en souvenait quand il a écrit le début de Fear Agent), mais que ça s’étiolait graduellement.
Faudrait que je le revoie.

Jim

Doublé en espagnol ou en anglais sous-titré espagnol ?

Très sympa, mais j’avais trouvé que ça démarrait fort (je pense que Remender s’en souvenait quand il a écrit le début de Fear Agent ), mais que ça s’étiolait graduellement.

Oui, le film a certes ses défauts mais c’est le genre de petit délire bis auquel j’accroche facilement…

De mémoire, je dirais doublé en espagnol.
Et mon espagnol est depuis toujours assez rouillé, ça peut expliquer ma réaction, peut-être…

Jim

Transporte Espacial !

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Bernie Wrightson avait signé quelques illustrations de pré-production pour le film. Vu le dessin ci-dessous, c’était avant qu’ils aillent dans une direction totalement différente pour l’armée de robots tueurs :

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