SPIDER-MAN : Les séries animées

Première partie : Spider-Man (1967-1970)

L’Araignée, l’Araignée
Est un être bien singulier
Dans sa toile, il attend
D’attraper les brigands
En garde
Car l’Araignée est là

Ces paroles ont été fredonnées par de nombreux jeunes spectateurs français dans les années 70/80…alors que la version originale était déjà connue depuis dix ans sur le territoire américain. Le tout premier dessin animé consacré à Spider-Man a en effet été diffusé à partir de 1967 sur la chaîne ABC et à partir de 1968 au Canada. Les français ont du attendre 1977 pour le découvrir avant des rediffusions à partir de 1981 dans l’émission Croque-Vacances. Vu les dates (j’avais 7 ans en 1981), c’est très certainement dans le rendez-vous présenté par Claude Pierrard et les marionnettes Isidore et Clémentine que j’ai vu pour la première fois cette série qui doit être mon plus vieux souvenir d’un héros de comic-book, juste avant de lire les aventures de l’Araignée sur papier.

Je n’avais jamais revu d’épisodes depuis ma prime jeunesse, j’en ai donc visionné deux pour ce petit billet (le premier de la saison 1 et le premier de la saison 2) et si l’aspect nostalgique a un chouïa fonctionné (mais un chouïa seulement), cela n’a pas suffi pour me donner envie d’en regarder plus, principalement à cause des défauts habituels des cartoons de cette période. L’animation est un peu moins statique que pour les segments de l’émission Marvel Super Heroes mais le budget limité ne permettait pas d’insuffler le dynamisme nécessaire au personnage.

Par souci d’économie, les toiles n’étaient pas entièrement dessinées sur le costume et les animateurs recyclaient de nombreux plans (les scènes qui montrent Spidey se balancer d’un immeuble à l’autre sont toutes les mêmes et utilisées parfois deux à trois fois dans le même épisode). Il n’y a pas eu de doublage français, c’est celui en provenance du Canada qui a été utilisé et Peter Parker (ou plutôt Pierre Parker dans la saison 1) a une voix un peu trop adulte pour son âge.

Les moyens étaient encore plus modestes pour les saisons 2 et 3 (avant l’annulation en 1970), développées par un studio différent suite à la faillite de Gantray-Lawrence Animation. Dans le premier épisode de la saison 2, qui raconte une nouvelle fois assez fidèlement les origines de l’Araignée, les différences se voient notamment au niveau des couleurs employées, créant une atmosphère différente par rapport aux débuts de la saison 1 qui s’ouvrait sur un affrontement avec le Docteur Octopus.

À noter que les saisons 2 et 3 ont en grande partie été supervisées par Ralph Bakshi, juste avant qu’il commence à travailler sur son premier long métrage, Fritz the Cat (d’après la bande dessinée de Robert Crumb). Paul Soles, la voix originale de Spider-Man, a ensuite repris le rôle dans deux épisodes du dessin animé Spider-Woman en 1979.

Il est fort, agressif
Il a du sang radioactif
Il s’envole sur un fil
Il fait fi du péril
Attention,
Car l’Araignée est là

Pub !

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En parlant des plans réutilisés, je me rappelle dans un épisode, Spider-Man serre la main à je ne sais plus qui, et dans le dialogue qui dure un petit moment, ce plan est utilisé 3-4 fois. Ce qui donne un rendu assez bizarre qu’on s’était amusé à reproduire étant gosses.

Deuxième partie : Spider-Woman (1979)

Comme l’a révélé Stan Lee en 1978, Spider-Woman a été créée principalement pour que Marvel dépose les droits sur le nom, empêchant ainsi d’autres sociétés de capitaliser sur un possible dérivé féminin de Spider-Man. L’année 1978 a d’ailleurs vu la diffusion sur le petit écran d’un court dessin animé intitulé Web Woman, ce qui a conforté la décision de Smilin’ Stan. Dans ce contexte, le développement de Spider-Woman a été très rapide, ce qui explique notamment les rectifications entre la première apparition de Spider-Woman dans Marvel Spotlight et la suivante dans Marvel Two-in-One.

Le premier comic-book de Spider-Woman a été publié à partir de avril 1978 (date de couverture)…et dès l’année suivante, Jessica Drew est devenue la vedette d’un dessin animé à l’éphémère diffusion puisqu’il n’y a eu qu’une saison composée de 16 épisodes. Il y a de nombreuses différences entre la bande dessinée et le cartoon. Les aspects les plus sombres ont été gommés, Jessica est une journaliste qui parcourt le monde flanquée de son neveu et d’un photographe aux faux airs de Peter Parker. Les pouvoirs de l’héroïne ont été en grande partie modifiée et pour devenir Spider-Woman, elle tourne sur elle-même comme Lynda Carter dans Wonder Woman.

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Spider-Woman a marqué la deuxième apparition de Spider-Man dans un dessin animé. Doublé par Paul Soles (comme en 1967, voir le premier post), L’Homme Araignée fait équipe avec Jessica Drew dans deux épisodes, Pyramids of Terror et The Kongo Spider.
C’est d’ailleurs par Pyramids of Terror qu’a débuté la diffusion de Spider-Woman en septembre 1979, une invasion extra-terrestre hautement fantaisiste menée par une antique momie (personne n’a l’air de se demander ce que fait Spidey en Egypte au début de l’épisode mais il ne faut pas trop s’attarder sur ce genre de détail).

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Troisième partie : Spider-Man and his Amazing Friends (1981-1983)

En 1981, Spider-Man fut le héros de deux séries animées qui ont débuté leur diffusion le même mois : en solo dans Spider-Man (26 épisodes, en syndication) et en équipe dans Spider-Man and his amazing friends (24 épisodes, sur la chaîne NBC). Aux origines du projet, le dessin animé devait réunir Spider-Man, Iceberg et la Torche Humaine en tant que colocataires et étudiants à l’Empire State University.
Mais comme les droits n’étaient pas disponibles, Johnny Storm a été remplacé par un personnage créé pour l’occasion, Firestar (pour respecter le thème du feu et de la glace). Mary Jane Watson a servi d’inspiration pour cette version d’Angelica Jones qui a ensuite été en grande partie remaniée pour son entrée officielle dans l’univers Marvel en 1985.

La galerie de personnages mêle des nouvelles têtes créées pour l’occasion et de nombreux invités venant de tous les recoins de l’univers Marvel. On retrouve ausi bien les adversaires habituels de Spider-Man que les X-Men, Thor, Hulk, Captain America, Shanna ou encore le Monstre de Frankenstein. Les adversaires sont variés, ce qui confère une ambiance différente à chaque épisode (les quelques-uns que j’ai vus en tout cas). Pour l’animation, cela reste assez faiblard, dans les limites des budgets des dessins animés du début des années 80.

Les Amazing Friends peuvent ainsi être confrontés à des menaces d’origine magique, comme dans l’épisode 11, le sympathique Knights and Demons. L’ennemi est le sorcier Mordred, bien décidé à récupérer l’épée d’ébène qui se trouve dans un musée près d’une fête médiévale à laquelle participe Peter, Angelica et Bobby. Les jeunes héros ne seront pas seuls dans la bataille puisqu’après un léger malentendu, ils sont rejoints par le Black Knight…qui dans cette version n’est pas Dane Whitman mais une sorte d’ancêtre du personnage (ce n’est pas vraiment expliqué) réapparaissant à chaque fois que le danger plane sur l’épée. Un chevalier d’une autre époque (voir ses commentaires sur le seul membre féminin de l’équipe) avec un croquignolet seau doré sur la tête…

Trop bien !

Nul, remboursez.

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Quatrième partie : Spider-Man (1994)

Avant Marvel Studios, il y avait Marvel Films, une société fondée après le deal entre Marvel et Toy Biz. Avi Arad, le PDG de Toy Biz, est alors devenu celui de la division films de Marvel, répartie entre plusieurs filiales comme New World Animation et Saban (je résume grossièrement). Marvel Films Animation était donc l’une des branches de Marvel Films et n’a produit qu’un seul projet avant que toutes ces sections soient vendues, aboutissant à la création de Marvel Studios en 1996.

L’unique production de Marvel Films Animation fut donc la série animée Spider-Man débutée en 1994. 65 épisodes furent commandés, répartis en 5 saisons confiées au showrunner John Semper, vétéran des programmes pour la jeunesse qui avait notamment travaillé sur Scooby-Doo, Les Schtroumpfs, Fraggle Rock ou encore La Bande à Picsou.

À quelques exceptions près, j’ai gardé un plutôt bon souvenir de ce dessin animé diffusé en France à partir de 1996 (même si je ne pense pas l’avoir vu dans son intégralité). Il y a des choses que je n’aimais pas, comme le doublage souvent médiocre (pour Peter ça va encore mais les vilains avaient des voix souvent insupportables et exagérées) et des décisions un peu ridicules pour contourner la censure et réduire la violence. Si on est (très) loin de la qualité des productions Warner comme Batman et Superman, l’animation de Spider-Man était un peu plus solide par rapport aux précédents dessins animés consacrés au personnage.

Des défauts donc…mais aussi une bonne transposition de l’univers sur petit écran avec des ajustements qui ne trahissent pas l’esprit des comics. De nombreuses intrigues des bandes dessinées ont été utilisées tout en les adaptant à la nouvelle continuité établie par cette déclinaison télévisuelle. J’ai revu le premier épisode, Le Lézard de la Nuit scénarisé par John Semper et Gerry Conway, et l’histoire tragique de Curt Connors est fidèle tout en ajoutant un élément perturbateur en la personne d’Eddie Brock, préparant sa rivalité avec Peter Parker au sein du Daily Bugle.

Si les voix françaises n’étaient pas vraiment mémorables, on retrouve plusieurs noms connus dans la distribution de la version originale : Ed Asner (J.Jonah Jameson), Hank Azaria (Eddie Brock/Venom), Robert Hays (Iron Man), David Hayter (Captain America), Martin Landau (Le Scorpion), John Vernon (Docteur Strange), George Takei (Wong) ou encore un habitué de l’exercice, Mark Hamill (Le Super-Bouffon).

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Cinquième partie : Spider-Man Unlimited (1999)

Et pour cette série que je n’ai jamais vue, je laisse la place à Ben Wawe qui en avait très bien parlé quand il officiait sur Top Comics :

https://topcomics.fr/spider-man-unlimited-les-nouvelles-aventures-de-spider-man-review-critique-l-etrange-serie-animee-disponible-sur-disney

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The best : spectacular.

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C’était bien Wilson Fisk qui avait écopé d’une voix nasillarde ?

Le dessin animé de 2008 ? Jamais vu…j’ai regardé de moins en moins de séries animées à partir de la fin des années 2000 donc je ne connais pas du tout…

Certainement.

Comme the mighty avengers, très feuilletonnant, dessins stylisés.

Fait parti des dessins animés mis pour les enfants et que j ai fini par regarder avec eux.

Cinquième partie : de 2003 à 2024

Je termine cette évocation des séries animées de Spidey par la liste des titres à partir de 2003 (car je n’en ai vu aucune)…

Brian Michael Bendis a participé au développement de la série animée Spider-Man : the New Animated Series, une unique saison diffusée à l’été 2003.

Créée par Greg Weisman (Gargoyles, Young Justice…), The Spectacular Spider-Man a été diffusée entre 2008 et 2009 pour un total de deux saisons.

Co-produite par le collectif Man of Action (Joe Kelly, Joe Casey, Duncan Rouleau, Steven T. Seagle), Ultimate Spider-Man a été un succès d’audience, avec plus de 100 épisodes sur 4 saisons (2012-2017).

Après Ultimate, Disney XD a enchaîné avec Spider-Man, 3 saisons entre 2017 et 2020.

Le dessin animé actuel, Spidey and his Amazing Friends, vise un public plus jeune et est diffusé depuis 2021.

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Et actuellement en développement, Spider-Man : Freshman Year, en 2024 sur Disney + !

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