SPOOKIES (Brendan Faulkner, Thomas Doran et Eugenie Joseph)

Horreur
Long métrage américain
Réalisé par Brendan Faulkner, Thomas Doran et Eugenie Joseph
Scénarisé par Thomas Doran, Brendan Faulkner, Frank Farel et Ann Burgund
Avec Felix Ward, Dan Scott, Alec Nemser, Maria Pechukas…
Année de production : 1986

En 1983, Brendan Faulkner et Thomas Doran, deux fondus de films d’horreur qui travaillaient sans être crédités dans les coulisses de productions à tout petit budget, arrivent à convaincre un distributeur anglais de mettre de l’argent (entre 250.000 et 300.000 dollars selon les sources), dans leur projet intitulé Twisted Souls. Comme beaucoup, les compères ont été traumatisés par Evil Dead et ils ne sont donc pas éloignés de la formule du groupe d’amis poursuivis par des forces maléfiques dans une maison, sauf qu’ici la cabane dans les bois est remplacée par une vieille demeure coloniale.

Les personnages cherchent une maison pour passer une bonne soirée…qui commence mal car cette bande est tellement mal assortie qu’on se demande comment ils arrivent à se supporter. On comprend alors au détour d’un dialogue qu’il s’agit d’une sorte de réunion d’anciens élèves. Ils tombent par hasard sur une grande bâtisse qui a l’air abandonnée et alors que la fête (si on peut l’appeler comme ça) bat son plein, la découverte d’une planche oui-ja va réveiller les démons qui peuplent l’endroit…

Les acteurs (tous d’illustres inconnus) sont terriblement mauvais et la caractérisation est à la ramasse, avec des comportements qui changent d’une scène à l’autre. La tension est inexistante et les réalisateurs peinent à tirer pari des possibilités offertes par le lieu. L’amateur de craignos monsters « à l’ancienne » que je suis a tout de même apprécié le design des créatures caoutchouteuses, bestiaire aussi éclectique que bordélique qui fait notamment défiler des démons reptiliens, un grim reaper, une femme araignée (une transformation dégoûtante d’une belle efficacité pour des moyens aussi modestes) et des hommes de glaise (qui font des bruits de pets en se déplaçant…c’était une idée imposée par le producteur, du grand n’importe quoi qui n’a plu à personne)…

Après avoir vu un premier montage, ce fameux producteur du nom de Michael Lee a détesté le résultat. Le conflit entre le bonhomme et l’équipe créative a dégénéré et Faulkner & Doran ont préféré claquer la porte. En 1985, Michael Lee a engagé Eugenie Joseph, qui était alors monteuse chez Troma, pour tourner de nouvelles scènes avec de nouveaux acteurs pour les intégrer au montage existant, une sous-intrigue sur une sorte de sorcier propriétaire de la maison qui veut se servir de l’énergie vitale des victimes pour ressusciter la femme qu’il aime (un sentiment qui n’est pas partagé)…

Ces deux parties ne sont pas vraiment complémentaires et l’ensemble se résume à un festival d’incohérences et de faux raccords, de situations incompréhensibles (je ne compte plus les moments où je me suis demandé ce qui était en train de se passer) et de passages qui tournent au comique involontaire (surtout quand l’animateur d’un des monstres apparaît clairement à l’écran). Le final orchestre même une attaque de zombies (parce qu’arrivé à ce point là, pourquoi pas ?), une course-poursuite un peu trop longue avec des morts-vivants maquillés à la truelle.

Twisted Souls est donc devenu Spookies pour son exploitation cinéma limitée qui s’est soldée par un bide avant d’atterrir rapidement dans les vidéo-clubs. La production a fait appel à Richard Corben pour l’affiche principale…qui est plus réussie que le film lui-même (il n’a pas pu s’empêcher de donner à la blonde de plus gros seins que l’actrice Maria Pechukas)…

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Graham Humphreys :

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