L’année 1993 est une date très importante dans l’histoire de la série télévisée américaine.
Symboliquement, elle représente le passage à une nouvelle décennie créative. Entamée avec le chef d’œuvre Hill Street Blues (1981), les années 80 furent rétrospectivement qualifiées d’ère de la quality television, caractérisée par des séries tentant de sortir des carcans formels et narratifs avec plus ou moins de succès. Une époque où l’on tenta de mélanger les genres, de casser le 4ème mur, de faire des séries contemplatives, d’écrire des histoires sur plusieurs épisodes et de faire évoluer des personnages. C’était une période d’expérimentation folle dont le summum est atteint en 1990 quand deux grands talents, Mark Frost et David Lynch, créérent Twin Peaks.
C’est une période d’essai plus ou moins heureux dont beaucoup sont oubliés ou minorés (la passionnante Bienvenue en Alaska) mais dont les fruits se récolteront dans la décennie suivante quand, par ces expériences acquises, déboulèrent la même année la série policière qui repoussa tous les tabous en terme de langage et de nudités sur une grande chaîne et qui termina de briser le mythe du flic héroïque (NYPD Blue), la série policière au style documentaire (Homicide, Life in the Street) et la série fantastique la plus parano de l’histoire (X-Files). Bien que lancé un peu plus tard, en 1994, on rajoutera également la série médicale qui renouvela totalement le genre (Urgences).
Ces quatre séries ont en commun d’êtres des grands (voire des très grands) succès d’une grande longévité (même si Homicide n’avait pas une forte audience, les récompenses étaient au rendez-vous), d’être visuellement novatrices et très belles, d’être des séries chorales (sauf bien sur pour X-Files) et enfin d’avoir des intrigues courant sur plusieurs épisodes ou saisons. Clairement elles fructifièrent les acquis de leurs prédécesseurs et elle-même seront les terreaux de la prochaine évolution, celle des séries du câble.
Et Star Trek : Deep Space Nine dans tout cela me demanderez-vous ?
Ce qui est intéressant (voire passionnant pour des tarés comme moi qui s’intéresse à l’histoire des séries amerloques) c’est de voir que DS9 est d’abord lié à certaines prérogatives de la franchise mais va peu à peu s’en affranchir sous l’influence de ses créateurs et du mouvement de fond dans la fiction télé de cette décennie. Ainsi les deux premières saisons de la série sont une période dans laquelle DS9 va se chercher mais ne va pas forcément y aller avec le dos de la cuillère pour ce qui est de vouloir marquer rapidement sa différence avec The Next Generation. La série y va parfois avec des gros sabots et l’exemple le plus frappants (c’est le cas de le dire) se trouve dans dans l’épisode Q-Less (1.07) qui voit revenir Mr Mxyztplk Q (John De Lancie), la facétieuse entité omnipotente et omnisciente se confrontant régulièrement à Picard et cela dès le premier épisode de TNG. Alors que les duels entre Q et le capitaine de l’Enterprise sont de l’ordre de la joute verbale, Sisko n’ira quand à lui pas par quatre chemins et conclura la rencontre en frappant directement l’alien.
" - Q : You hit me! Picard never hit me."
" - Sisko : I’m not Picard."
On a connu plus fin.
Ce genre de comparaison (que ce soit face à des situations déjà vue dans TNG, des Klingons qui viennent faire un coucou ou bien d’autres guest tel Lwaxana Troi) veulent appuyer la singularité de la série par rapport à son aînée mais on découvrira bien vite que celle-ci se construira d’une manière bien plus élégante et profonde lorsque les scénaristes décidèrent très rapidement de briser quelques tabous longtemps imposés par le grand démiurge.
Tel les fameuses directives que la Fédération impose à ses membres, Gene Roddenberry avait en effet érigé quelques règles pour Star Trek : Une approche positive du récit avec une volonté de revenir au statut quo à la fin de l’épisode et l’interdiction de conflits entre deux personnages principaux. TNG avait parfois ébréché cette table de loi, DS9 va totalement la détruire. Avec son ouverture sur une bataille sanglante puis un pilote se situant sur une station totalement ravagée, le show pose une ambiance sombre et crépusculaire qui, avec son lot de conflit et de guerre totale parcourant toutes les saisons, ne partira vraiment jamais.
Coté relation, si Sisko et Kira forme un binôme efficace, les débuts sont toutefois difficiles. Kira ne voulait pas de la présence de la Fédération et va parfois passer outre les ordres de son supérieur si elle estime que l’intérêt de son peuple le justifie. Même si, peu à peu, une amitié forte se construira entre O’Brien et Bashir, le col bleu irlandais aura beaucoup de mal à supporter le jeune et fringuant docteur. Mais s’il y en a deux qui ne passeront jamais leurs vacances ensemble c’est bien sur Odo et Quark. L’un est le chef de la sécurité tandis que l’autre sous son image de digne patron de bar est un escroc en tout genre. L’un est un être affable et toujours prompte à discuter, l’autre est solitaire et taciturne. L’un ne cherche qu’a se faire de l’argent, l’autre rêve de le coffrer.
Il ne faut cependant pas croire que dans DS9, tout le monde rêve de se tirer dans les pattes tandis que la galaxie est à feu et à sang. C’est pas Game of Thrones non plus hein. Déjà parce qu’il y a, dès le début, des amitiés très forte entre certains membres de la station. Benjamin Sisko aime son fils au delà de tout et ce dernier sera prêt à tout pour lui, Odo et Kira ont un profond respect entre eux, Kira et Jadzia deviennent très rapidement des amies proches, après avoir tenté vainement de la séduire Bashir sera un ami fidèle de Jadzia Dax et, enfin, cette dernière a un passé commun avec le commandant Sisko. Dax est en effet un Trill, une espèce extra-terrestre d’une très longue longévité du au fait qu’elle forme une symbiose avec des hôtes. Jadzia est de fait la 7ème hôte de Dax, la jeune savante succède à Curzon qui était le mentor du jeune officier Benjamin Sisko. Sur Deep Space Nine, Jadzia Dax est donc maintenant sous les ordres d’un Sisko qui l’appelle affectueusement old men.
Enfin si Star Trek : Deep Space Nine est une série sombre, elle n’en trahit pas pour autant l’approche optimiste et solaire de la franchise. Car elle est avant toute chose une série sur la construction et la reconstruction que ce soit à l’échelle d’un individu (Sisko qui doit faire le deuil de sa femme, Kira qui doit apprendre à ne plus vivre avec la violence et les armes, Bashir qui doit vivre avec le fait qu’il fut modifié génétiquement durant son enfance), d’une planète (la reconstruction de Bajor après la guerre); sur un temps long (toujours Bajor) ou sur un seul épisode (ainsi une histoire nous montrera comment O’Brien doit ré-apprendre à vivre après avoir passé 20 ans en prison).
Contrairement à The Next Generation, le spectateur ne découvre pas un équipage déjà établi et au travail depuis quelques temps mais un équipage qui se forme durant le pilote au sein d’une station à reconstruire. Cette différence est fondamentale en cela qu’elle implique le besoin d’apprendre à connaître l’autre pour mieux avancé, surtout en territoire inconnu. Du fait de vivre sur une station dont on assiste à la reconstruction durant les premiers épisodes le statu quo prompte à TNG et ici rapidement balayé. Tout est à refaire et chaque épisode apporte son lot de changement et de modification. Ainsi, constatant l’errance des enfants laissés à eux-mêmes sur la station, Keiko O’Brien (Rosalind Chao) fondera une école qui deviendra un endroit connu de la station au même titre que le bar de Quark ou la boutique de vêtement de Garak.
De manière générale, la vie de la station évolue au fil des épisodes et nous sommes rapidement conquis par l’endroit. Pour renforcer cet aspect les scénaristes vont augmenter significativement le nombre de personnages secondaires. A ce titre la série est sans conteste celle de la franchise proposant la plus vaste galerie de personnages qu’ils soient principaux ou secondaires. Piller et Berman ne s’en cache pas, leur envie sur ce point était de faire de Star Trek : Deep Space Nine la Hill Street Blues de la science-fiction. Citons Morn, l’habitué du bar (référence explicite à Cheers), Leela (Chase Masterton) l’une des serveuses, Rom (Max Grodénchik) et son fils Nog (Aron Eisenberg) respectivement frère et neveux de Quark, Keiko O’Brien, la capitaine de vaisseaux Kassidy Yates (Peeny Johnson) avec qui Sisko nouera une relation amoureuse, Martok le général Klingon (J.G. Hertzler), Michael Eddington (Kenneth Marshall), officier de la sécurité envoyé par Starfleet pour seconder et surveiller Odo, le Grand Nagus Zek (Wallace Shawn) dirigeant des Ferengis, Vic Fontaine (James Darren), un hologramme crooner et confident pour beaucoup de membre de la station et enfin Brunt le Ferengi ennemi juré de Quark campé par un Jeffrey Combs tellement parfait que la production lui confiera un autre rôle important, celui de Weyoun, le représentant d’une race très importante dans la série.
Beaucoup d’entre eux auront des arcs scénaristiques développés. Nog est tout d’abord un Ferengi typique mais au contact de Jake Sisko, il évoluera peu à peu. Son amitié avec le fils du commandant est un modèle de tolérance et de compréhension entre les races, plus tard il deviendra le premier Ferengi à intégrer Starfleet et connaîtra les horreurs de la guerre notamment dans les épisodes The Siege of AR-558 (7.08) dans lequel il est grièvement blessé au combat et dans It’s Only a Paper Moon (7.10) où il sera confronté à une grave dépression suite à la perte de sa jambe. Trois autres personnages deviendront essentiels à la série : le tailleur Elim Garak (Andrew Robinson) qui se trouve être en fait un ancien espion Cardassien au passé très trouble et qui usera de ses talents pour aider Starfleet et son peuple, Winn Adami (Louise Fletcher) leader religieux Bajoran à la soif de pouvoir immense et, enfin, le terrible Gul Dukat (Marc Alaimo) antagoniste principal de la série et ennemi juré de Sisko et de Kira.
Toutes cette faune de personnages à laquelle s’ajoute la multitude de races croisées fait qu’on croit à DS9 en tant que station spatiale grouillant de vie avec ses gens de passages, ses résidents permanents…et ses aventures bien sur. Encore ancré dans les années 80, DS9 joue, à ses début la même partition que sa grande sœur en proposant des épisodes aux intrigues bouclées à la fin de ceux-ci. Formellement, on reste donc en territoire connu. Toutefois cela ne veux pas dire qu’il n’y a rien d’intéressant et d’innovant à ce stade. Déjà parce que les histoires sont toutes très bien écrite. C’est une forme de narration efficace et maintenir une qualité constante n’est pas à la portée du premier venu. Rappelons que l’on est à une époque où le pole d’écriture des séries Star Trek est composé de cador et que chaque script est peaufiné au maximum. La liste des très bons épisodes la série sur les trois première saisons serait longue. Mais on va s’empêcher de se faire plaisir.
Progress (1.15) => Kira se voit obliger d’exproprier Mullibok car ses terres vont être détruites pour servir d’énergie à l’ensemble de la population Bajorienne. Or ce dernier préfère mourir que de quitter la terre qu’il a cultivé pendant des années. Un épisode qui voit Kira tirailler entre ses obligation envers son peuple et son passé de combattante qu’elle retrouve chez Mullibok.
Duet (1.19) => Un Cardassien débarquait sur DS9 est reconnue comme étant un ancien criminel de guerre. L’enquête de Kira révélera une réalité mettant à mal sa conviction que tous les Cardassiens sont des êtres horribles.
In the Hands of the Prophets (1.20) => Le final de la première saison qui voit les cours de Keiko O’Brien être perturbé par religieux Bajoriens radicaux mené par Winn Adami. Cette dernière estime que Keiko blasphème les prophète car son cours les décrits comme des entités extra-terrestre et non comme des dieux. Un épisode pas du tout crédible vous en conviendrez
Necessary Evil (2.08) => Dans lequel nous découvrons un fragment du passé de Kira, Dukat, Quark et Odo à l’occasion de la toute première enquête de ce dernier sur Terok Nor.
Sanctuary (2.10) => Bajor voit arrivé un flux massif de réfugiés venant du Quadrant Gamma et fuyant la guerre et l’oppression d’un ennemi terrible. Ils sont persuadé que Bajor est la terre promise décrite dans leur prophétie. Problème, Bajor n’a pas les ressources suffisantes pour accueillir une telle population.
Whispers (2.14) => Un** **épisode qui inaugure une tradition dans la série, celui des épisodes centrés sur O’Brien avec des concepts de SF toujours passionnant dont l’officier est le protagoniste et surtout la victime tant ces épisodes vont très loin. Invasion of body snatcher inversé, l’épisode nous montre un O’Brien revenant de mission et persuadé que toute l’équipe de commandement et sa femme ont été remplacés par des aliens, il fera alors tout pour empêcher que l’invasion s’amplifie quitte à détruire la station. On découvrira au final que la seule personne remplacée est O’Brien lui-même et que nous suivions alors un alien qui était le seul à ignorer sa véritable nature.
Paradise (2.15) => Sisko et O’Brien découvre une colonie humaine dans le secteur Gamma. Un épisode particulièrement pertubant de par l’histoire de ces colons et leurs réactions face à la vérité de leurs origines.
Blood Oath (2.19) => Un épisode qui voit revenir trois Klingons vu dans différent épisodes de Star Trek et toujours interprété par les mêmes acteurs. Liés par un pacte de sang pour venger la mort de leurs fils, les voilà sur DS9 pour chercher leur quatrième compagnon : Dax. En effet le Trill quand il était alors Curzon avait lui aussi fait se pacte. Toute la question est de savoir s’ils vont aujourd’hui accepter Jadzia. Un formidable hommage à la série classique et le début d’une longue histoire entre Jadzia et les Klingons.
The Maquis part I & II (2.20 & 2.21) : Mouvement de résistance humain contre l’oppression Cardassienne dans la zone démilitarisée entre Cardassia et la Fédération, Le Maquis gêne les deux gouvernements et Sisko à l’ordre d’essayer des les arrêter. Un double épisode particulièrement fort dans le parallèle qu’il pose avec l’actualité politique de l’époque (que ce soit concernant le conflit des Balkans ou conflit israélo-palestinien) et qui pose, ici, beaucoup plus intelligemment sa différence avec The Next Generation. DS9 questionne les grands principes de la Fédération, non pas dans un cadre théorique ou au sein de la Fédération mais véritablement sur le terrain et un du genre boueux. Un épisode dans lequel Sisko prononce l’un des phrases les plus emblématiques de la série.
«Do you know what the trouble is ? The trouble is Earth. On Earth there is no poverty, no crime, no war. You look out the window of Starfleet Headquarters and you see paradise. It’s easy to be a saint in paradise, but the Maquis do not live in paradise. Out there in the demilitarized zone all the problems haven’t been solved yet. Out there, there are no saints, just people-angry, scared, determined people who are going to do whatever it takes to survive, whether it meets with Federation approval or not. »
Crossover (2.23) : Une autre tradition qui est lancée ici. Celui des épisodes se déroulant dans le Monde-Miroir. Ce monde inversé qu’on a découvert dans l’épisode Mirror, Mirror de la série classique. Crossover nous montre ce même univers 70 ans après la venue de Kirk. Un monde terrible où une alliance entre Bajor devenu un empire tyrannique et les Klingons à fait des humains des esclaves. Premier d’une longue lignée d’épisode dans lequel Nana Visitor s’en donne à cœur joie dans une version sex&sadism de Kira
The House en Quark (3.03) => En tuant accidentellement un Klingon saoul, Quark n’imagine pas qu’il deviendra le chef d’un ancien clan. Un Ferengi chez les Klingons, voilà qui ne manquera pas de détonner
Equilibrium (3.04) => Dans lequel Jadzia découvre qu’elle n’est pas le 7ème hôte de Dax mais le 8ème. On lui a caché l’existence de Joran, un hôte qui s’est révélé instable et à commis des crimes.
Second Skin (3.05) => qui joue sur la perception de la réalité puisqu’il nous révèle que Kira est en fait une espionne Cardasienne.
Family Business (3.23) => Quark et Rom retourne sur leur planète auprès de leur mère qui s’avère être une criminelle puisqu’elle ose faire des affaires et porter des vêtements. Deux choses interdites pour les femmes Ferengis. Un des épisodes les plus drôles et les plus intéressant sur les Ferengis.
Facets (3.25) => Autre exploration, celle des anciens hôtes de Dax qui vont chacun prendre corps dans un membre de l’équipage et cela à l’occasion d’un rituel Trill. L’occasion pour les acteurs de sortir de leurs personnages et de nous offrir de belles compositions notamment un Odo hôte de Curzon qui se lâche totalement en retrouvant son vieil ami Sisko.
Enfin la composition majoritaire d’épisode bouclés n’empêche pas, que chaque épisode prend en compte les précédents et qu’on assiste également à une grande évolution de personnages définies à la base comme étant des chercheurs que ce soit d’un but, d’une vérité ou d’un passé. Trois personnages sont directement concernés : Sisko de par son rôle à la fois de veuf, de père, de commandant mais aussi d’émissaire des prophètes, un statut qu’il acquière à la fin du pilote de la série et lui donne un rôle très particulier pour les habitants de Bajor. Kira Neyris qui doit apprendre à devoir faire des choix difficiles dans l’intérêt de la survie de son peuple et qui découvre peu à peu que le monde n’est pas uniquement composé de méchant Cardassiens et de gentils Barjoriens. Odo, enfin, le chef de la sécurité de la station en quête de ses origines. Présenté comme étant l’alien observant l’humanité (au même titre que Spock puis de Data), Odo est un métamorphe qui peut prendre la forme de ce qu’il désire. Mais plus que cela, il est le seul représentant de sa race et n’a aucun souvenir de son passé et d’où il peut venir. Ce n’est pas exagéré de dire que dans sa quête pour découvrir ses origines, Odo deviendra le personnage le plus important de la galaxie et de la série.
Car au bout de deux saisons il est temps de passer à la vitesse supérieur. Michael Piller, Rick Berman et Ira Steven Behr (nouveau showrunner à partir de la troisième saison) en sont bien conscient et cela malgré certains blocages. Rappelons qu’a l’instar de son aînée, Star Trek : Deep Space Nine est directement produit pour la syndication, c’est à dire pour le vaste réseau de chaînes locales et de «petites» chaînes en dehors des quatre grands network de l’époque (ABC, CBS, NBC et la Fox). La syndication est le regroupement de toutes ces chaînes afin d’acheter en commun les séries produites et diffusé initialement par les network à la condition d’avoir un nombre conséquent d’épisode (généralement au moins une centaine). Au même titre que l’achat des séries par les chaînes étrangères, il s’agit d’un second marché très important et pris en compte dans la production et le financement d’une série. Mais il arrive également que la syndication produise ou coproduise directement pour son réseau. Superboy, Roseanne, Hercules, Xena, Alerte à Malibu en sont quelques exemples. De par sa nature, la syndication ne finance pas pour des séries de 13 épisodes par saisons, elle a besoin d’une quantité d’épisodes suffisantes pour alimenter les chaînes. Une autre contrainte (qu’on retrouva aussi pendant longtemps pour les chaînes étrangères) est sa réticences à financer des séries feuilletonesques difficile à moduler sur une grille de programmes.
Mais comme on l’a vu, tout change dans les années 90 et on voit bien que le public est de plus en plus friand de séries où l’on suit une intrigue, que les scénaristes sont suffisamment ingénieux pour capter le spectateur qui prendrait une série en cours de route et que, en ce qui concerne la science-fiction, le cas Babylon 5 (space opera, contemporain de DS9, à la particularité est d’être, grosso modo, un feuilleton) prouve que les amateurs de ce genre sont prêt à suivre. Enfin nous sommes en 1994 et après sept années de bon et loyaux services Star Trek : The Next Generation tire sa révérence sur le petit écran et si les aventures de l’Enterprise continue sur grand écran (le film Star Trek : Generation sort en novembre 1994) et que la nouvelle série Star Trek : Voyager commence le 16 janvier 1995, Deep Space Nine reste pour l’heure l’unique série de la franchise à la télévision.
Elle a donc les coudées franches, Engage !