REALISATEUR
Jonathan Frakes
SCENARISTES
Rick Berman et Michael Piller
DISTRIBUTION
Patrick Stewart, Brent Spiner, Jonathan Frakes, LeVar Burton, Michael Dorn, Marina Sirtis, Gates McFadden, F. Murray Abraham, Anthony Zerbe…
INFOS
Long métrage américain
Genre : science-fiction
Année de production : 1998
Suite au succès de l’excellent Star Trek : Premier Contact en 1996, la Paramount a souhaité un changement de ton pour le film suivant en revenant à une ambiance un peu plus légère. Le studio voulait réitérer l’expérience de Star Trek IV : Retour sur Terre, qui fut l’un des films les plus rentables de la saga, mais Star Trek: Insurrection n’a au final pas reçu le même accueil. Plusieurs idées ont été envisagées, dont une sorte de version spatiale du Prisonnier de Zenda, avant que Michael Piller (le co-créateur des séries Deep Space Nine et Voyager) se décide sur le thème de la jeunesse éternelle, la fontaine de Jouvence se trouvant ici dans les particules émanant des anneaux d’une planète qui ralentissent le vieillissement de ses habitants.
Star Trek : Insurrection n’a certainement pas la même intensité, la même force que Premier Contact (ce qui a amené pas mal de critiques du genre « c’est juste un long épisode de la série TV »), mais ce second long métrage réalisé par Jonathan Frakes ne manque pas de qualités. L’entame, qui voit Data se retourner contre ses collègues qui observent en secret les habitants d’une planète bucolique, est accrocheuse. L’amiral Dougherty (l’éternel second rôle Anthony Zerbe) ordonne alors au capitaine Picard de lui envoyer les schématiques de l’androïde tout en précisant que la présence de l’Enterprise n’est pas utile. Suspicieux, Picard décide d’ignorer cette consigne…
Lorsqu’ils rencontrent les Ba’ku, les membres de l’équipage de l’Enterprise vont de surprise en surprise. Ils ne s’attendaient pas à trouver des êtres en communion avec la nature, qui ont abandonné la technologie pour vivre des vies simples. Dans cette première partie, l’humour vient de la réaction de Picard et cie aux effets régénérateurs de la planète et c’est assez amusant. Riker et Troi ont le démon de midi et batifolent comme des ados, Worf expérimente à nouveau la puberté klingonne et Jean-Luc Picard montre les aspects les plus romantiques de sa personne dans sa relation avec la douce Anij. Geordi LaForge n’a quant à lui plus besoin de ses implants oculaires et peut se servir de ses yeux pour la première fois pour admirer un coucher de soleil. Une jolie scène, très touchante…
Mais vu qu’il y a Insurrection dans le titre, il n’y a évidemment pas qu’une atmosphère champêtre. Picard découvre le plan de l’amiral Dougherty qui s’est allié avec les Son’a, une race décrépite, des « momies » vivantes suite à l’usage excessif de la chirurgie esthétique, pour déporter les Ba’ku et s’emparer des particules si convoitées. Dougherty a ses raisons pour cela et il s’abrite derrière une interprétation de la Directive Première, ce qui n’est pas du goût de Picard qui décide de faire passer le bien des Ba’ku avant tout à cause des méthodes expéditives des Son’a…
Dans le rôle du chef des Son’a, qui cachent aussi un lourd secret, F. Murray Abraham (qui n’a jamais eu peur d’en faire des caisses) livre une savoureuse composition. L’interprétation est dans l’ensemble toujours aussi solide, avec des acteurs qui connaissent par coeur leurs personnages sans sombrer dans la routine. Et si Picard et Data sont surtout mis en avant dans les longs métrages, les autres membres d’équipage ont leurs moments pour briller…à part peut-être le Dr Crusher…
Star Trek : Insurrection a un rythme un peu pépère dans sa première moitié, mais ça ne m’a pas gêné. Jonathan Frakes orchestre ensuite de chouettes péripéties avant un dernier acte explosif. Dans l’ensemble, une bonne aventure cinématographique des héros de Star Trek : The Next Generation !