REALISATEUR
Leonard Nimoy
SCENARISTES
Steve Meerson, Peter Krikes, Harve Bennett et Nicholas Meyer, d’après une histoire de Leonard Nimoy et Harve Bennett et les personnages créés par Gene Roddenberry
DISTRIBUTION
William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, James Doohan, Nichelle Nichols, Walter Koenig, George Takei, Catherine Hicks, Mark Lenard, Robin Curtis…
INFOS
Long métrage américain
Genre : science-fiction
Titre original : Star Trek IV: The Voyage Home
Année de production : 1986
Après le succès de Star Trek III : À la Recherche de Spock, la Paramount a renouvelé sa confiance en Leonard Nimoy qui a pu continuer son travail de réalisateur sur le versant cinématographique de la saga Star Trek tout en se voyant accorder plus de liberté créative que sur le précédent film. Le studio voulait la vision de Nimoy…et cette vision a été résumée en « pas de morts, pas de combats, pas de tirs, pas de torpilles à photons, pas de phasers, pas de vilains précis », et surtout plus de légèreté par rapport à La Colère de Khan et À la Recherche de Spock, fortement marqués par des événements dramatiques et un cycle de morts, de destructions et de renaissance.
Leonard Nimoy voulait également que son film véhicule un message écologique et avec le producteur Harve Bennett, le comédien et metteur en scène a souhaité confronter l’Amiral Kirk et son équipage à un problème qui ne pouvait être résolu que par quelque chose qu’ils doivent se procurer en remontant le temps. Les premières idées envisagées ont été jugées trop sombres pour l’orientation voulue par Retour sur Terre, et c’est finalement Nimoy qui a imaginé celle qui a été retenue pour l’intrigue du quatrième film.
Les premières versions du scénario ont été rédigées par Steve Meerson et Peter Krikes (et dans leur histoire, Kirk & cie n’étaient pas aidés par une biologiste océanologue, mais par un professeur de collège, un rôle qui a été proposé à Eddie Murphy…mais comme il voulait jouer soit un extra-terrestre, soit un membre de Starfleet, Eddie Murphy a refusé pour aller tourner Golden Child, l’enfant sacré du Tibet, ce qu’il a par la suite avoué avoir regretté), mais leur travail n’a pas convaincu Leonard Nimoy et le studio (ils ont tout de même gardé un crédit au générique). La Paramount a donc appelé à la rescousse Nicholas Meyer, le réalisateur et co-scénariste de La Colère de Khan.
Le temps venant à manquer, Nicholas Meyer et Harve Bennett ont écrit le scénario définitif à quatre mains, en se répartissant les deux époques (et en tenant compte des suggestions de Nimoy et William Shatner, qui a accepté de revenir contre une augmentation de salaire et la promesse de réaliser Star Trek V). Harve Bennett s’est occupé des scènes se déroulant dans le futur. Retour sur Terre complète l’arc narratif débuté dans La Colère de Khan quatre ans plus tôt : Harve Bennett a longtemps travaillé pour le petit écran et c’est lui qui a imposé les petits résumés qui ouvrent Star Trek III et IV, un rappel des épisodes précédents qui récapitule très efficacement tout ce qu’il faut savoir (et qui se révèle bien utile lorsqu’on découvre ces films dans le désordre, ce qui fut mon cas à l’époque).
Harve Bennett a relié les différents fils narratifs pour leur donner une conclusion (certains éléments ont ensuite nourri Star Trek VI : Terre Inconnue). Au début du film, on retrouve les héros sur Vulcain. Spock est revenu à la vie, et Kirk et son équipage décide de rentrer sur Terre à bord de l’Oiseau de Proie volé aux Klingons tout en sachant qu’ils seront traduits en court martiale pour leurs actions de l’épisode précédent. Leur retour coïncide avec l’apparition d’une étrange sonde extra-terrestre (au design tout aussi étrange) qui envoie un signal indéchiffrable et créé une série de catastrophes dans son sillage. Spock découvre que ce signal est identique au chant des baleines à bosse, une race éteinte au 23ème siècle. Kirk prend alors la décision de remonter le temps pour tenter de ramener des baleines à bosse avant que l’irréparable ne se produise…
Nicholas Meyer, habitué aux récits de voyages temporels depuis C’était demain (sa première réalisation en 1979) a écrit toutes les scènes situées dans le passé, en 1986. L’humour de cette partie du film, que je trouve particulièrement savoureux, n’est pas chargé en gags. Il provient surtout du décalage des situations dans lesquelles sont plongés des personnages hors de leur élément, un style de comédie qui donne des résultats croustillants grâce à un groupe d’acteurs dont l’alchimie n’était plus à prouver.
Le duo Kirk/Spock fait encore des merveilles (avec quelques passages improvisés par les deux acteurs) et c’est surtout le docteur McCoy qui m’a particulièrement enthousiasmé dans cet exercice, dans sa mission avec Scotty et dans la très amusante scène de l’hôpital. Cette jovialité, cette légèreté voulue provoquent une récréation bienvenue après l’ampleur et le côté un peu plus « opératique » des trois premiers longs métrages.
Lorsque l’Enterprise revient en 2286, c’est à nouveau Harve Bennett au scénario. Bon, la sonde alien qui tape la discute avec les baleines à bosse, ce n’est pas le point le plus solide de l’histoire…mais cela n’a jamais été pour moi la chose la plus importante de Star Trek IV : Retour sur Terre. J’apprécie surtout ce changement de tonalité qui est toujours aussi divertissant et ce final qui boucle la boucle en remettant Kirk sur le chemin qu’il avait perdu. Une très bonne manière de clôturer cette trilogie au sein de la franchise Star Trek au cinéma !
Star Trek IV : Retour sur Terre fut un gros succès en 1986. Le deuxième Star Trek de Leonard Nimoy est même devenu le film le plus rentable de la série devant celui de Robert Wise (qui a engrangé un peu plus de billets verts, mais qui a coûté deux fois plus cher). Un cinquième épisode a donc reçu le feu vert, et comme promis l’interprète du capitaine Kirk a pu en prendre les commandes…mais les choses ne se sont pas passées aussi bien pour William Shatner…
À suivre…