SUPER 8 (J. J. Abrams)

La mise en scène des « Dents de la Mer » est quasi-parfaite. Spielberg était sur ce film aussi hitchcockien que De Palma, à sa manière.

Voilà des comparaisons qui, sans explication, ne me semblent pas exprimer l’idée de perfection.
J’aime bien Hitchcock, mais j’ai quand même du mal à trouver la plupart de ses films parfaits.
Quant à De Palma, j’ai des difficultés à le voir comme autre chose qu’un bon faiseur qui tire ses meilleurs moments d’hommages appuyés, pour ne pas dire photocopiés, à des prédécesseurs.

Jim

Vertigo et Fenêtre sur cour sont parfaits, ce sont des petits bijoux en terme de réalisation avec chacun un très bon scénario et de brillants acteurs.
Et rien que pour Phantom of The Paradise, je ne considère pas De Palma comme un simple faiseur ([size=85]ce qu’il est devenu certes[/size]).

[size=85]Après, je ne saisis pas trop la comparaison, non plus.[/size]

Du même avis que Zombie…mais moi, je rajouterai Psychose à la liste.

Allez, Photonik, explique-toi maintenant… :wink:

Voilà.
Je rajouterais La Mort au Trousses, où la caméra, le montage et le rythme sont en parfaite adéquation avec le sujet, et où les personnages sont servis par des acteurs qui sont juste à l’équilibre entre le jeu normal et le jeu « j’en fais trop ».

Ce qui me frappe avec Hitchcock au fil des ans, c’est qu’il y a peu de films qui me semblent tenir sur la durée. Que ce soit dans mon regard à moi (y a des films que je redécouvre, comme Les Oiseaux, auquel je trouve de plus en plus de qualités, alors que lorsque je l’ai découvert, j’ai trouvé ça nul… et des films qui coulent dans mon estime, genre Psychose, qui est d’une mollesse incroyable, avec un seul acteur convaincant - remarque, ça renforce la dimension solitaire du personnage, inadapté social - et tous les autres soporifiques dans des lenteurs incroyables, le tout bouclé par une scène finale de « je t’explique le film, ami spectateur » proprement insoutenable…) ou dans le regard de la critique (il y a trente ans, La Mort aux Trousses, voire La Main au Collet, c’était des œuvres mineures, des digressions légères que la critique considérait avec un certain dédain ; mais quand on écoute la critique aujourd’hui, ça fait partie des meilleurs trucs).
Donc l’ensemble de l’œuvre de Hitchcock semble éternel, dans le sens où il y a toujours des films qui font parler d’eux, qui sont en résonance avec la critique et l’analyse d’aujourd’hui, et qui sont redécouverts par des suiveurs et par des jeux de références. Donc ça, c’est fort, c’est signe d’une grande richesse, et aussi d’une vraie vision d’auteur. Mais il y a peu de films qui tiennent sur la durée. Et là, ça m’apparaît comme une faiblesse.

Pour moi, y a un film qui m’épate, c’est La Corde. D’une part parce que c’est une prouesse de narration. Mais aussi, et là la critique semble parfois l’oublier, parce que ce sont des portraits humains vraiment forts. Ça a le côté vicieux des personnages de Vertigo, et le côté fragile des personnages du Crime était presque parfait. Sans les défauts de chacun.

(Parce que moi, personnellement, Vertigo m’emmerde un peu. Mais en soi, les longueurs servent le propos - l’attente, la surveillance, la paranoïa - donc c’est pas un défaut, ça vient plutôt de moi, même si l’intrigue se résout trop vite par rapport à la montée du suspense, ce qui donne l’impression qu’on est abandonné : une impression de vide, ça tombe bien, mais aussi de déséquilibre.)

(Après, et là encore c’est un ressenti personnel, je commence à sérieusement fatiguer de Hichcock : ses obsessions envers les blondes ou la psychanalyse, ça me parasite la vision de plein de films. La Maison du Docteur Edwards ou Pas de Printemps pour Marnie, j’aime beaucoup dans les deux cas, pour mille raisons (les décors, les acteurs…), mais c’est quand même assez lourd, parfois…)

C’est quand même un peu maigre, non ?

Disons que je suis sûr qu’il y a un argument solide, connaissant le bonhomme. Moi, j’ai pas la culture ciné (surtout technique) pour voir certaines choses. Mais je suis sûr qu’il trouvera le temps de venir mieux expliquer.

Jim

Même si je suis un très grand admirateur de Psychose (la mécanique de suspense qui n’est pour moi absolument pas molle, le superbe noir et blanc, le jeu du voyeurisme, la musique entêtante, le final palpitant), je reconnais que la scène du psychiatre est la plus faible du film. D’ailleurs à l’époque du tournage, Hitchcock a longtemps hésité sur la fin et a finalement décidé, sur l’avis du scénariste Joseph Stefano, de donner une explication au public. Donc oui, elle alourdit les dernières minutes et j’aurais préféré qu’Hitchcock passe directement sur l’avant-dernier plan sur Norman Bates, mais au vu de la qualité de ce qui précède, ça ne me gêne pas plus que ça…

Ce genre de scènes n’était toutefois pas rare à l’époque, nombre de grands films de studios ou de séries B comportent ce type de dialogues un peu lourd émis par un éminent médecin ou psychologue afin que le spectateur « pige un peu plus vite »…mais c’est marrant dans les séries B de monstres par exemple…

[quote=« Le Doc »]Vu cette semaine sur Canal et j’ai adoré ! Une merveille de réalisation, un film sans temps morts, drôle, touchant, émouvant, palpitant…superbement interprété également par une bande de gosses talentueux et de très bons acteurs d’habitude cantonnés aux seconds rôles. Le film fleure bon les années 80 bien sûr mais il sait dépasser le stade de l’hommage pour offrir un spectacle de haute volée.
Super 8 a confirmé tout le bien que je pense du cinoche de J.J. Abrams. J’ai mis du temps pour le voir mais là je vais me procurer le DVD pour le revoir illico ![/quote]

Et puis, y a la mise en abyme, aussi.
Bon, moi, je suis super client de mises en abyme en général.
Mais là, le film dans le film, il est réalisé par des gamins qui représentent la génération, peu ou prou, du réalisateur. Donc c’est un hommage du style « hé, regardez, ce gamin, là, c’est moi, donc merci monsieur Spielberg, parce que sans vous blablabla gnagnagna… »
Mais c’est aussi un hommage à tout un imaginaire, pour l’essentiel véhiculé par le cinéma, qui est celui des complots, de la politique qui veut rattraper la science et le surnaturel, et pour faire court, des hommes en noir. C’est l’imaginaire de Roswell, qui est présent chez Spielberg dans Rencontre du Troisème Type, dans E.T., dans Les Aventuriers… Et de là, c’est un hommage aux années 1970-1980, qui sont celles d’Erich Van Däniken, de la redécouverte de Roswell, des téléfilms sur le Triangle des Bermudes…
Et au final, le film s’impose comme un commentaire sur l’évolution des formes. Cette fameuse « histoire des formes » dont parle souvent Thoret. Super 8 nous dit comment l’imaginaire d’il y a trente ans a donné celui d’aujourd’hui, comme E.T. a donné Men in Black qui a donné Matrix, pour faire court (et un peu caricatural).
Bien entendu, il y a une dimension nostalgique à cela, et générationnelle, aussi. Mais c’est également un commentaire sur la perception que l’on a des formes, et sur la manière dont la société actuelle, dans ses fictions (et dans d’autres dimensions de son existence) se construit sur la société des générations passées.
De là, il n’est pas étonnant que l’action se passe dans une ville de province où surgissent les autorités (notamment militaires) qui sont présentées comme inquiétantes. Parce que, au-delà de la référence au cinéma de Spielberg, ce film nous dit aussi que notre imaginaire témoigne de notre rapport à la société. Rapport conflictuel.
C’est sans doute pour tout cela que Super 8 est d’une grande modernité.

Après, y a plein de choses formidables sur l’hommage-commentaire à Spielberg : des adultes qui ne sont pas des freins aux enfants ni des idiots, mais de vrais personnages sensibles aussi actifs que les enfants ; un extraterrestre paumé pas réellement méchant, mais pas non plus ni mièvre ni béatement pacifiste ; une vraie réflexion sur la difficulté à communiquer (entre espèces, mais aussi entre générations…). Du coup, le film s’impose aussi comme une réécriture de l’univers spielbergien des années 1980. Une sorte de version « ultimate Spielberg », qui met le doigt sur tout ce qui pouvait être mièvre et convenu, mais plutôt que le casser, ça l’améliore.
Un truc intéressant dans le diptyque Rencontre du Troisième Type / E.T., c’est que le premier est un film d’adultes et le second un film d’enfants. Dans le premier, les adultes agissent, se déplacent, vont voir, protègent les enfants (mal d’ailleurs) et font avancer le récit. Dans le second, les enfants agissent et les adultes au mieux ne comprennent pas, au pire sont des obstacles. Dans Super 8, c’est la synthèse des deux, adultes et enfants finissent par se retrouver et agir sinon ensemble du moins dans la même direction. C’est un peu la résolution du « trauma du père » qui court sur l’œuvre de Spielberg au moins jusqu’à Attrape-moi si tu peux. Et là, ça crée un monde plus complexe, plus riche, sans doute plus complet aussi.

Jim

Tout à fait d’accord avec toi…et c’est aussi ce qui me fait dire que le film dépasse à partir d’un moment le stade du simple hommage.
Les réalisateurs nourris à l’imaginaire ont toujours su « payer leur tribut » à ceux qui les ont précédés, ceux qui les ont mis sur la voie. Ce n’est bien sûr pas toujours une réussite, mais quand le metteur en scène est particulièrement talentueux, le film a souvent quelque chose en plus, à l’instar de Joe Dante et de son magnifique Panic sur Florida Beach.

[quote=« Le Doc »]

Allez, Photonik, explique-toi maintenant… :wink:[/quote]

J’arrive, j’arrive ! :wink:

Déjà, pour commencer, je précise que je ne suis pas un fou absolu de Hitchcock : je préfère en fait Fritz Lang, à qui Hitchcock doit presque tout, ce qui n’est pas si souvent souligné…

Mais je tiens deux films d’Hitchcock pour des chefs-d’oeuvre absolus : « Vertigo » et « la Mort aux trousses ». Et j’adore aussi « Psychose », « Les Oiseaux », « Fenêtre sur cour », et même « Frenzy » pour prendre un exemple tardif dans sa carrière.

Evidemment, utiliser un adjectif comme « parfait », c’est un peu casse-gueule : je m’explique donc. Je trouve que les plus grands Hitchcock sont parfaits dans le sens où Hitchcock tire le maximum de son « système ». Son système, c’est la mise en place du fameux suspense : Hitch explique d’ailleurs, dans les entretiens avec Truffaut, la différence majeure entre « suspense » et « surprise », il donne une exemple très parlant.

Deux personnes discutent dans un train et à la fin de la discussion, une bombe explose. Il y a deux possibilités de narration : soit on ne révèle pas la présence de la bombe au spectateur au cours du dialogue, c’est la surprise donc, soit on révèle dès le début l’existence de cette bombe, et le suspense consiste à « construire » la tension qui en découle forcément, c’est le suspense.

Au regard de cette notion, la mise en scène de Hitchcock peut être considérée comme parfaite en ce qu’elle tire parti un maximum des possibilités offertes par le suspense : Hitchcock utilise comme personne le champ / contre-champ perturbé par un troisième terme (inserts sur la bombe par exemple), ne parlons même pas des partitions de Hermann qui amplifie considérablement ce genre d’effets (parfois, je pense à « Psychose » (mais pas à la scène de la douche), c’est plus sur la musique que sur le découpage que repose la tension).
La prise en charge du regard du spectateur est totale chez Hitchcock : il parvient comme peu de réalisateurs à ménager un espace propre au spectateur au sein du dispositif « architectural » du film. L’illustration parfaite de cette tendance est bien sûr « Fenêtre sur cour » qui est une mise en abyme de la place et du rôle (jusque dans ses travers, le voyeurisme exemplairement) du spectateur.

Spielberg est un des rares cinéastes actuels à véritablement opérer avec le suspense au sens hitchcockien, surtout à mon sens dans « Duel » et « JAws », donc. On a beau y réféléchir, on ne voit pas d’autres options de mise en scène que celle de Spielberg pour optimiser le suspense, c’est en ça que je dirais qu’elle est elle aussi « parfaite ».

Il y a aussi un Hitchcock plus « métaphysique », et là je vais invoquer Deleuze et ses deux livres sur le cinéma, « L’image-mouvement » et « L’image-temps ». En gros et pour faire simple, l’image-mouvement correspond à la période classique du cinéma (avant 1944, Rossellini quoi) et appartient à une construction où le héros est actif et est impliqué dans une chaîne de perceptions / affects / réactions (le western en est le parangon absolu). L’image-temps correspond au cinéma dit « moderne » (post-Rossellini), et présente des « héros » perdus dans des « situations optiques et sonores pures », où ils n’ont aucune prise sur leur environnement (on peut citer Antonioni, Resnais, Bergman, Scorcese avec « Taxi Driver » pour prendre un exemple un peu plus tardif).

Deleuze explique que la grandeur de Hitchcock, c’est d’être encore dans le cinéma classique, et en même temps d’annoncer le cinéma moderne. En effet, on trouve chez lui le début du schème sensori-moteur (le héros perçoit, ressent) mais pas la fin, c’est-à-dire la réaction (il est comme paralysé au moment d’agir) : l’exemple évidemment qui vient à l’esprit c’est Scotty dans « Vertigo », où le fameux travelling compensé qui représente le vertige incarne cette incapacité à agir très « moderne ». Là où Hitchcock est très fort, en plus de trouver les moyens formels de représenter tout ça, c’est qu’il raccorde les wagons avec le sous-texte psychanalytique, et une impuissance différente, toute sexuelle cette fois…

(EDIT : là où Spielberg paye son tribut à Hitchcock très directement, c’est en reprenant le travelling compensé sur Roy Scheider au moment où il asssite à sa première attaque du requin, là aussi dans le but d’exprimer l’impuissance, mais via la référence à Hitchcock ; Spielberg est un cinéaste très « conscient ».)

C’est plutôt ce Hitchcock qui intéresse De Palma : là je vais donner un exemple relevé par Thoret dans son excellente émission estivale. Une autre variation sur la crise du cinéma d’action, c’est « Les Oiseaux » : plusieurs visions du film finissent par révéler que c’est le REGARD de Tippi Hedren qui déclenche les attaques des oiseaux, bien que cela semble lui échapper. On a affaire à une sorte d’action « à distance » et inconsciente au sens freudien du terme. De Palma reprend ça dans « Carrie » (avec ses innovations propres, le split-screen par exemple), au moment du grand carnage final qui est une sorte de relecture des « Oiseaux ». Ce qui était implicite chez Hitchcock (la tension sexuelle) devient explicite chez De Palma (la télékinésie) : dans les deux cas, on a une renouvellement / variation sur l’image-action particulièrement intéressant.
C’est pourquoi De Palma n’est pas qu’un remaker des grandes scènes de Hitchcock, il apporte toujours quelque chose à ce qu’il reprend. On peut le classer dans la catégorie des post-modernes (même si j’ai horreur de ce qualificatif trop fourre-tout), qui prennent des « objets » modernes pour réfléchir à partir d’eux, là où les modernes réfléchissent à partir « d’objets » classiques (Shakespeare, les tragédies antiques, etc…).

Et là où De Palma est un grand à mon avis, c’est que comme Hitchcock il y a toujours dans leurs systèmes bien huilés des petites bizarreries étonnantes (je pense aux « Oiseaux » toujours, et à ces faux-raccords volontaires dans l’axe sur l’homme aux yeux crevés qui font un peu « zoom »). Pour De Palma, je citerais « Sisters » et le monologue « hypnotique » face caméra du Dr Breton. Comme si ces deux cinéastes « parfaits » cherchaient à faire dérailler la rigueur de leur propre mise en scène par des moments « qui déraillent ».

Ensuite, pour répondre à quelques remarques ponctuelles, je dirais que le final très balourd de « Psychose » me semble plus tenir de la boutade ou du pied de nez. Souvenez-vous aussi du plan final très vulgaire de « La Mort aux Trousses », où Hitchcock représente la scène de sexe implicite par…un train qui rentre dans un tunnel. Ca en dit long sur l’humour du bonhomme.

Ouf, je vais aller faire la sieste je crois. :mrgreen:

Sieste bien méritée.

je n’ai jamais beaucoup aimé de palma mais maintenant je dirais : " je sais que de palma est un grand réalisateur héritier d’Hitchcock, mais je trouve qu’il vieillit mal." :mrgreen:

C’est vrai, il vieillit plutôt mal, même si son dernier film (« Redacted », je crois ?) a plutôt bonne réputation et a son lot d’inconditionnels. Mais je l’ai pas vu.

Je ne me suis jamais remis de la vision des grands De Palma des seventies / début des années 80. « Pulsions » (titre VF qui ne rend pas la subtilité du titre V.O. « Dressed to Kill », titre polysémique par excellence, ce qui connaisse la fin du film comprendront…) est à mon avis son chef-d’oeuvre absolu : croisement entre « Vertigo » et « Psychose » sans que ni l’une ni l’autre des ces références n’écrase le film…

Et à mon avis, l’utilisation explicite de la thématique sexuelle est un apport à l’héritage hitchcockien (Hitchcock composait avec le très restrictif code Hays, lui ; d’aucuns diront d’ailleurs que cette limitation faisait la subtilité de son sous-texte « sexuel »…).

J’en suis moins fou par la suite : j’aime bien les « Incorruptibles », mais là le côté hommage / référentiel tourne un peu à vide à mon avis (la fameuse séquence hommage aux escaliers d’Odessa du « Cuirassé Potemkine » : à part le fait que le film de Eisenstein date de 1925, et que l’action du film se déroule à peu près en même temps, je n’ai pas vu l’intérêt de cette citation, bien que la scène soit virtuose et un régal pour les yeux).

sauf Phantom of the Paradise !!!

[quote=« Jim Lainé »]

).

C’est quand même un peu maigre, non ?[/quote]

Non, un chef d’oeuvre baroque, c’est pas peu dans une filmo !
:mrgreen:

[size=85]Et Paul Williams aussi !!![/size]
[size=50]Rock’n Rolls never die ! [/size]

[quote=« Jim Lainé »]

et Fenêtre sur cour sont parfaits, ce sont des petits bijoux en terme de réalisation avec chacun un très bon scénario et de brillants acteurs.

Voilà.
Je rajouterais La Mort au Trousses, où la caméra, le montage et le rythme sont en parfaite adéquation avec le sujet, et où les personnages sont servis par des acteurs qui sont juste à l’équilibre entre le jeu normal et le jeu « j’en fais trop ».[/quote]

Yep, je l’ai oublié ([size=85]et pourtant, je l’adore[/size]).
Mon top 3: La mort aux trousses, Vertigo et Fenêtre sur cour.
Psychose, je l’aime beaucoup, mai oui, il souffre de sa fin et de probleme de rythme par moment.
Les oiseaux, par contre, j’ai toujours eu du mal, et je je trouve pas qu’il vieillisse bien ([size=85]je dis ça mais ça fait bien 10 ans que je ne l’ai pas vu ! ^[1])

[size=50]Et même si généralement , je préfère les rousses ou brunes aux blondes, le fétichisme de Hitch sur les femme blondes ne m’a jamais gêné (mais bon, j’aime aussi les blondes, j’aime tout, moi !^^).[/size]

Bof…
C’est assez différent quand même, il ne lui doit pas « presque tout ».
Pour la période américaine, je préfère Hitch…
Pour la période allemande, bah, ça tombe bien Lang n’a pas de concurrent british… ^^
Bref, je préfère sa période expressionniste ([size=85]les jeunes qui m’abusent surtout[/size]), à la suite de sa carrière.

Bref, une définition plaisante, mais juste une définition parmi tant d’autre.
Sinon, quid de Dziga Vertov qui maitrise à la fois le temps et le mouvement ?

[size=50]Merde, j’ai effacé mon pavé… trop tard, il fait nuit trop fatigué surtout.[/size]


  1. /size ↩︎

Je l’ai déjà dit. tu es un vrai gourmand.

Ah mais je dis que c’est De Palma qui vieillit mal, pas ses films ! Comme toi, j’adore « Phantom of the Paradise », que j’ai encore revu il n’y a pas si longtemps…

Je suis pas d’accord du tout, c’est un fait assez communément admis que le Hitchcock anglais s’est beaucoup inspiré de Lang.
De plus, outre les techniques de mise en scène (le vide qui appelle le plan suivant, la prise en charge totale du regard, et pleins d’autres détails), au niveau des thématiques c’est quand même assez flagrant : le Vrai / faux coupable, le transfert de culpabilité, les machinations, le goût pour les genres populaires (policier, thriller…), etc…

Je comprends aisément qu’on puisse avoir une préférence pour le Lang expressioniste, « monumental » pourrait-on dire, mais pour ma part, je préfère le Lang américain, plus « humble », et j’ai une vénération sans bornes pour les 4 films « psychanalytiques » (La Rue Rouge, La Femme au Portrait, House by the River et le Secret derrière la porte) ainsi que les tout derniers films américains (Moonfleet et L’invraisemblable Vérité, qui sont monstrueux de simplicité, de classe et de profondeur).

Mais je n’ai jamais prétendu le contraire, et Deleuze non plus. C’est une définition qui vise à circonscrire des grandes tendances, et qui forcément souffre des exceptions, Deleuze les cite lui-même.
On peut penser à Vertov en effet, même si je le verrais plutôt en père de tout le cinéma expérimental ou presque ; Deleuze cite Welles (encore dans la période classique, mais travaillant l’image-temps avec une profondeur inouïe, ce que Deleuze appelle l’image-cristal), ou Dreyer (c’est le meilleur exemple à mon avis), voire Ozu.

Oui, tu as raison, j’ai encore écrit n’importe quoi ! :wink:
[size=50]Ce que je peux en écrire des conneries… o0[/size]

Oh mais on écrit tous n’importe quoi, tu sais. :smiley:

Viens de voir Super 8 sur France 2 et j’ai été bien emballé par ce film (même si j’ai trouvé le train presqu’anormalement long :mrgreen: ). Je crois que vous avez tout dit de ce que j’en pensais à chaud : Goonies, jeux des acteurs, enfance, amourette bien retranscrite, l’hommage que je trouve assez fin et émouvant au deuil, etc … et l’hommage/référence à Spielberg, avec notamment l’alien pas méchant qui cherche simplement à rentrer chez lui (je caricature). Mais le premier post de Jim m’a ouvert les yeux sur l’importance de l’image et pas mal de scènes me sont revenues en tête (du cube qui traverse la maison au vaisseau qu’on voit en reflet dans le pare-brise du drogué) et c’est un point qui ne m’avait jamais apparu aussi clair (en même temps, c’est rare que je cherche à analyser un film. Mon petit cerveau est souvent en mode sommeil devant un film)

il est souvent en mode sommeil pas besoin de film pour ça

Entre ça et la blonditude, j’avoue avoir une préférence ! :mrgreen:

Je l’ai revu ce soir, aussi.
Première fois que je le revois depuis la sortie en salles, je crois (quoi ? Trois ans ?).
Toujours aussi agréable.
La mise en abyme fonctionne super bien (le film dans le film, l’hommage, et sans doute une dimension « roman à clé », je suis sûr que les personnages des mômes renvoient à des figures connues dans le milieu du cinéma…).
Ce que j’aime bien, c’est les constants décalages par rapport aux Goonies et autres trucs. Les parents ne sont pas obligatoirement des abrutis déconnectés, mais au contraire participent à l’action, font des choses. De même, l’extraterrestre est peut-être une victime, mais ça reste une brute, c’est pas un gentil E.T. qui veut « rentrer maison ». Mieux encore, le traumatisme et le deuil sont beaucoup plus constructeurs que handicapants.
Bref, c’est un peu de « l’ultimate Spielberg », et c’est aussi pour cela que ça me plaît.
Bon, après, en le voyant en VF, j’ai un peu tiqué sur l’usage répété de « c’est d’enfer », qui me semble un peu anachronique pour un truc situé à la fin des années 1970, mais je me trompe peut-être.
En tout cas, gros plaisir à le revoir, vraiment.
Je note cependant que, au-delà de l’hommage formel (y a du Spielberg, mais pas que, les scènes de nuit, tendance « horrifique », reluquent un peu vers du Carpenter, en moins craspec et moins granuleux), le film est moderne et abramsien. Abramsien parce qu’il y a des tas de lumières surajoutées (comment on appelle ça ? Des « flares » ? Sais plus…). Et moderne parce qu’il joue sur des designs très contemporains. L’extraterrestre est bâti selon la même anatomie que le monstre de Cloverfield ou que les deux bestioles du Godzilla récent, quelque chose entre la grenouille et le chiroptère, avec des membres antérieurs qui se déplient et s’étirent. J’ai rien contre, mais c’est toujours un peu pareil (et les monstres médusoïdes de Monsters font figure d’originalité ébouriffante, du coup).
Mais bon, chipotage de ma part : je suis super content de l’avoir revu !

Jim