SUPERGIRL : WOMAN OF TOMORROW (Tom King / Bilquis Evely)

Oui mais y a ennuyeux.

Moi, y a Tom King.
Mais je sais que je ferai un effort un jour.

Jim

Bizarre, particulier, un univers qui n’a ni queue ni tête, débridé… un univers qui n’a aucun sens, un monde même pas défini…

Un monde étrange dont on ne sait pas si c’est la Terre, mais on apprend qu’il s’agit d’une autre planète en voyant paysages et animaux bizarres (à part que les chiens doivent exister aussi sur cette planète). Supergirl qui a besoin d’un vaisseau pour se déplacer (lol) et qui saigne comme pas possible (première fois que je vois du sang sur un meta-humain du type Superman/Superwoman/Superboy/Supergirl/Superchien (ça se dit « superchien » ?) dans un comic). En plus, Supergirl qui se bourre la gueule avec une boisson alcoolisée pour juste fêter son anniversaire (et toute seule, c’est triste… je croyais que les supermen ne sont jamais bourrés après 50 litres de whisky ou vodka) - bref l’univers qui se veut du copier/coller de Stars War mais en moins bien… Bref. Non, vraiment, même le scénario est du foutage de gueule… c’est juste mon ressenti, mon avis et mon goût n’est pas du tout ce genre de superhéroïque superflu…

:thinking:
On dirait que tu l’as lu en pointillé. Et pas qu’un peu

Ouaip

Non pas en pointillé, bien même, même que je n’ai pas fini car je n’en peux plus, vraiment pas mon truc, pas du tout le genre d’histoire que j’aime lire… c’est vraiment ennuyeux pour moi…

Nan parce que dès le début on sait qu’elle est sur une planète au soleil rouge et donc l’impact que ça a sur elle

Enfin, pas tout au début, vers la partie où il y a son vaisseau, oui. Mais pourtant, elle est bien restée forte contre le barracuda qui ne voulait pas rendre l’épée… mais bon. Quelle idée de prendre ce risque et de vouloir se bourrer la gueule et le plus bizarre : elle reste quand même forte et adroite…

Ah ouais donc elle ne fait pas la Supergirl ?

Voilà, même moi qui me suis contenté de lire les pages de previz américaines, j’avais retenu ça…

Jim

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Tu as bien fait d’arrêter. Je ne crois pas que la suite t’aurait plu. Apporter quelques réponses quand à tes questions peut-être, mais plu j’en doute.
La suite et fin est tout aussi bizarre pour reprendre ton terme.

Je l’ai terminé il y a une semaine et je me pose encore la question du sort réel de certains personnages et de la morale de l’histoire.

Mais j’avais suffisamment lu Tom King auparavant pour savoir pouvoir être dérouté.

En aparté toutefois X Force : même les dessins ne t’ont pas convaincu d’aller au bout ? Parce que c’est quand même très très joli, non?

Si, c’est pour cette raison que je l’avais emprunté à la médiathèque. Je l’ai emmené en vacances pour le lire : j’ai vraiment scotché pour les dessins et les illustrations, c’est vraiment très bien dessiné, soigneux et détaillé. Là Là-dessus, je ne crache pas ! Bilquis Evely fait du très bon travail. Mais le scénario… l’histoire… dommage… :wink:

Enfin lu alors que ça traîne dans mon tas depuis de longs mois et que dire…
C’est compliqué avec Tom King … Il est bon voire très bon mais il y a toujours une foultitude de choses qui finissent par me faire dire que ça aurait pu être mieux.
Qu’est-ce qui gêne chez King ?
L’influence de Moore qui parfois se fait trop prégnante comme dans Mister Miracle où le gauffrier version Watchmen ne se justifiait absolument pas si ce n’est pour la citation et qui restreint Gerads dans les scènes d’action. D’un autre côté, il y a de magnifiques moments et le portrait de ce couple évoluant dans une « famille » dysfonctionnelle est une vraie réussite.
Un autre point à relever et je pense que c’est probablement lié à son passé à la CIA est qu’il a un côté « yes men » qui finit par nuire à ses récits.
Je m’explique, on devine souvent l’intervention éditoriale en dépit du bon sens.
Là où un Miller ou un Moore justement aurait envoyé tout le monde se faire foutre, King montre un grand respect pour la hiérarchie et les jouets de ses employeurs.
Les fins de Mister Miracle et de Vision sont assez exemplaires sur ce point.
La conclusion de Mister Miracle m’a réellement fâché car j’avais l’impression qu’on m’avait pris pour un con depuis le début. Je voyais très bien l’éditeur dire à King " Bon coco, c’est bien ton truc mais ta fin là, ça ne va pas être possible, tu nous refais ça à la cool en disant que c’est du flan." dont acte.
Dans Vision, récit au combien intimiste, l’apparition des Avengers m’a complètement sorti de l’histoire.
D’où venait ce besoin d’absolument raccrocher le récit à l’historique complet du personnage ?
C’est aussi une autre facette de King car ce dernier aime jouer l’historien voire l’archéologue du comic book. De ce fait, dans le cadre de Vision, ce n’est pas forcément lié à une décision éditoriale.
En revanche, pour Heroes in Crisis, l’histoire est connue et on sait que c’est l’éditeur qui a déterminé qui devait mourir et qui était coupable avec pour résultat le plus gros échec de King en dépit d’une idée de départ tout à fait pertinente et intéressante.

D’autres éléments peuvent finir par lasser ou agacer.
Sur le plan thématique, King écrit principalement sur son expérience militaire et les conséquences de cette dernière. En même temps, n’est-ce pas ce qu’on nomme la véritable marque d’un auteur.
Sur le plan formel, outre les emprunts à Moore, on remarque un postmodernisme qui tend à revisiter des récits déjà connus afin de jouer sur un aspect assez métalinguistique.
A ce titre, j’ai assez hâte de mettre la main sur son Human Target ne serait-ce que pour la partie graphique !!! Mais je suis aussi très curieux de voir ce qu’il va nous proposer sur sa revisite de D.O.A..
Par ailleurs, Rorschach se révèle être un de ces boulots le plus abouti et qui mérite une analyse un peu plus profonde que je ferai peut-être dans le topic dédié. Paradoxalement, c’est en s’attaquant directement au travail de Moore que King à l’intelligence d’échapper à son influence et qu’il livre une de ses oeuvres les plus personnelles à mon humble avis.

Tout ça pour dire que Supergirl c’est un peu comme le reste, il y a de l’excellence mais aussi des errances.
Certes, on reste dans les thématiques habituelles de l’auteur mais cela lui permet de nous offrir un portrait très juste et touchant de Kara.
La relation entre les deux personnages et la résolution de cette quête vengeresse sont à mettre au crédit de King et on sourit parfois malgré la noirceur de l’ensemble grâce à quelques touches d’humour finement placées.
Mais qu’est-ce qui peut bien me chiffonner cette fois ?
Huit numéros étaient à mon avis trop pour ce que l’auteur avait à nous raconter. Le final enfle comme un ballon pour aucune raison justifiable à ce stade de l’histoire nous offrant certains passages remplis d’air.
King allonge son final jusqu’à presque user son lecteur et je dus lutter pour en voir le bout.
Par ailleurs, je ne suis pas certain de savoir ce qu’a voulu nous dire l’auteur.
En effet, son récit premier est limpide en tant que fable moraliste. Oui, autre grosse différence avec Moore, King garde un côté moraliste et a tendance à se placer quelque part au dessus de ses personnages, pas systématiquement mais suffisamment pour que cela m’interpelle.
Plus qu’une fable c’est quasiment un conte ce qu’on comprendra in fine.
Et je dois avouer qu’il m’a un poil perdu, je m’interroge un peu sur le sous-texte. Certes on retrouve l’idée sous-jacente à son Stange Adventures avec cette dichotomie entre la réalité et la fiction et la notion d’écriture de l’Histoire par les vainqueurs.
Mais dans un double mouvement, cela l’oblige à discourir sur la fiction.
Résultat on est face à une fiction énoncée par une fiction qui nous laisse entendre que cette dernière se doit être simpliste et satisfaisante pour l’auditoire.
Résultat, j’y vois une tension difficile à résoudre et une piètre opinion des lecteurs.
Après je me fourvoie peut-être complètement…
Autrement, Bilquis Evely, même si ce n’est pas sa meilleure réalisation, avec son style classique voire suranné propose un très bel hommage au space opera tel que Flash Gordon.
En dépit de mes réserves, je recommande.

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Je n’ai pas relu Supergirl, j’avoue m’être laisser emporter par ce beau voyage en laissant l’analyse de côté.
Je ne saurai donc te répondre pertinemment.
Je pourrais te dire que j’y ai vu un simple récit initiatique sur la vengeance, saupoudré de poésie.

J’ai tout de même buté sur ta qualification de « yes man ».
C’est vraiment étonnant car cela va à l’encontre de la réputation du bonhomme.
Les puristes DC semblent dégoutés par son travail de destruction des personnages.
Tu cites d’ailleurs Strange Adventures qui me semble le contre-exemple idéal , n’est-ce pas ?

Sinon, as-t-lu son Omega Men? (si non, je le recommande fortement)
Sans vouloir trop en révèler, le récit va valoriser la rébellion, la désobéissance, et autres thèmes biens loins du bon toutou que tu décris.

Désolé mais on peut pas comparer King avec Moore et Moore est dix fois supérieur que King en matière d’imagination et d’écriture… incomparable !

Et je ne vois absolument pas d’influence de la part de King sur Moore… Loin de là.

Et puis King est plus bordélique que Moore avec souvent des parties peu compréhensibles dans ses histoires… on y voit même des contradictions.

Et c’est mon avis, mon ressenti. Je ne te remets pas en question. :wink:

Analyse très percutante. Qui nourrit la réflexion.

Jim

Effectivement, « King » déconstruit, revisite et applique ses thématiques aux personnages excepté qu’il faut faire une distinction sur les projets où à priori il possède toute liberté et sur ceux où il existe la contrainte liée au contexte éditorial qui existe chez DC comme chez Marvel.
Effectivement, sur Adam Strange il va à fond concernant la relecture de la mythologie du personnage mais il n’échappe à personne qu’il s’agit d’une série Black Label où les auteurs peuvent écrire tout ce qui leur passe par la tête, cela n’a strictement aucune conséquence.
En revanche, lorsqu’il écrit Mister Miracle ce n’est pas le cas et DC ne peut pas laisser passer cette fin et se priver d’un certain personnage d’où ce final qui me semble avoir été imaginé dans le bureau d’un éditeur.
King a lui même raconté que sur son passage sur Batman, il devait demander la permission pour tout un tas de choses qu’il désirait faire. On me dira normal vu l’aura du personnage mais je pense qu’il aurait pu aller un peu plus loin moins se laisser faire par l’éditorial qui au final l’a tout de même un peu évacué comme un malpropre.
Tu as raison, j’ai omis d’évoquer Omega Men . C’est tout à fait excellent et c’est fort compréhensible de le voir là. En effet, cette fois il n’est pas dans la déconstruction mais il opère comme un révélateur car toutes les thématiques étaient déjà présentes dans la série initiale même si ce n’était que de la contrebande dans un space opera super héroïque.

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Pas lu encore mais ton retour parait suffisant convaincant pour reculer un peu plus le moment.

je ne me suis pas pressé non plus.
Malgré tout ce que je dis sur King, j’apprécie vraiment ce qu’il écrit étrangement.
Dans tout ce qu’il a « commis », il y a toujours un passage, une scène quelque chose qui me fait dire au final que le voyage valait la peine.

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Disons que lorsque je le lis, ça passe souvent assez bien, mais avant comme tres rapidement et assez souvent après, j ai des réticences.

La publication de Mister Miracle est antérieure à la création du Black Label, ceci expliquant cela. Par ailleurs, c’est le jeu de composer avec les contraintes éditoriales sur un titre en continuité à plus forte raison sur l’une des plus grosses ventes de l’éditeur; des exemples d’ingérence éditoriale à l’encontre des auteurs, on peut en trouver beaucoup quel que soit le statut de la personne concernée (l’annonce du mariage de Batwoman imprimée dans sa série avant que l’éditeur ne se rétracte, Gail Simone virée brusquement de Batgirl par simple mail avant d’être reprise dans la foulée suite au tollé qui a suivi). Même Moore en a fait les frais quand DC publiait la Ligue des gentlemen extraordinaires (un épisode jeté à la poubelle d’après ses dires parce qu’il s’y moquait du leader scientologue, une blague sur une poire à douche vaginale Marvel censurée, etc…).