SUPERMAN ANTHOLOGIE (Collectif)

Tout à fait DC ressort Stormwatch en intégral

Sauf que le Wildcats/Aliens n’est pas inclus, hélas. Alors qu’il s’intègre totalement au récit (et qu’en plus, c’est Chris Sprouse aux dessins).

« je vous serrerais bien la main, mais quelque chose a mangé une partie de la mienne. »

[quote=« Nikolavitch »]

Sauf que le Wildcats/Aliens n’est pas inclus, hélas. Alors qu’il s’intègre totalement au récit (et qu’en plus, c’est Chris Sprouse aux dessins).[/quote]

Sniff.

Sinon, ça se sent que Yann s’est fait plaisir dans la sélection des épisodes de l’anthologie, ne serait-ce qu’avec le Must there be a Superman? d’Elliot S! Maggin, qu’il évoquait avec passion sur l’ancienne mouture du forum et peut-être aussi dans son livre sur Grant Morrison. Pas encore entamé la lecture, mais le simple survol promet déjà une variété de tons des histoires impressionnante, en passant en revue une bonne partie des éléments fondateurs de l’univers du personnage (l’activisme social des débuts, les aventures plus orientées science-fiction du Silver Age, l’approche plus axée Clark Kent et son petit monde de John Byrne, etc…).

oh ben c’est bien dommage.
tant pis je ressortirais mes semic

C’est gênant car c’est une partie intégrante du run

il y a probablement de légères complications au niveau droits.

C’est pas une copie dans le sens où d’un côté tu as un phalanstère d’anarchistes, et de l’autre un commando de soldats inféodés au pouvoir, mais autrement, ça demeure quand même deux séries qui parlent de l’interventionnisme des super-héros et de leur ingérence dans la vie politique, le tout dans une narration décompressée. Sans Authority, pas d’Ultimates, en tout cas, ni dans la forme ni dans le fond.
Mais ce qui est intéressant, c’est que Millar passe d’un extrême politique à l’autre, et compose un tableau très complémentaire, d’une certaine manière.

Jim

[quote=« Benoît »]http://i721.photobucket.com/albums/ww213/benoit_le/comics_vf/urban_comics/superman_anthologie.jpg
[/quote]

Un petit mot pour signaler que j’ai reçu mes exemplaires hier, et que je suis réellement content du résultat, un très beau pavé. Pas encore relu en détails, mais vraiment, chouette livre.

Jim

[quote=« Jim Lainé »]
Mais ce qui est intéressant, c’est que Millar passe d’un extrême politique à l’autre, et compose un tableau très complémentaire, d’une certaine manière.

Jim[/quote]

Ou contradictoire, peut-être.
C’est plutôt de cette manière que je qualifierais l’approche d’un Millar, elle ne me semble pas avoir de colonne vertébrale véritable.

Sinon, je n’ai pas encore pris ce volume mais ça ne saurait tarder. Je considère l’avis de Jim comme objectif malgré tout. :wink:

Je en suis pas fan de Sup’ (ouais, je sais, mais c’est comme ça !), mais vous m’intriguez quand même. Et puis vous avez évoqué Momo, vils sacripants !

[quote=« Jim Lainé »]

C’est pas une copie dans le sens où d’un côté tu as un phalanstère d’anarchistes, et de l’autre un commando de soldats inféodés au pouvoir, mais autrement, ça demeure quand même deux séries qui parlent de l’interventionnisme des super-héros et de leur ingérence dans la vie politique, le tout dans une narration décompressée. Sans Authority, pas d’Ultimates, en tout cas, ni dans la forme ni dans le fond.
Mais ce qui est intéressant, c’est que Millar passe d’un extrême politique à l’autre, et compose un tableau très complémentaire, d’une certaine manière.[/quote]

Ah je comprends mieux vos propos maintenant

[quote=« Photonik »]

[quote=« Jim Lainé »]
Mais ce qui est intéressant, c’est que Millar passe d’un extrême politique à l’autre, et compose un tableau très complémentaire, d’une certaine manière.

Jim[/quote]

Ou contradictoire, peut-être. [/quote]

L’un n’empêche pas l’autre : d’un côté des anars sans attache, de l’autre des soldats (au sens strict du terme) obéissant à une logique impérialiste, presque fasciste. Les deux extrémités d’un tableau, qui se contredisent certes, mais résument le spectre des possibles.

Oh si, je la vois bien, sa colonne vertébrale, mais elle apparaît effectivement plus tard (avec Wanted puis 1985 et Kick-Ass, surtout) : ce qui intéresse Millar, c’est l’impact des super-héros sur le public (plus que sur la société), et la perception que le public en a. Les conséquences de cette perception. Que ces super-héros soient « réels » (comme dans Authority ou Ultimates) ou fictifs (comme dans 1985, Kick-Ass voire Wanted).
Les super-héros comme marques interchangeables (parodie des Vengeurs ou groupe remplaçant dans Authority, Giant-Men dans Ultimates), idée très morrisonnienne par ailleurs, ça rentre dans cette logique de perception de la figure héroïque. Le fils reprenant le rôle du père, ou le lecteur courant après ses fantasmes de papier, c’est aussi ça. D’une certaine manière, Nemesis ou Superior, c’est la même chanson : endosser un rôle de fiction.
On pourrait presque dire que sa réécriture de Damien : La Malédiction, son Chosen, est à la croisée des mêmes chemins : figure du père, endossement d’une fonction narrative fictive, acceptation d’un destin fantasmé…
Une figure se dégage chez Mark Millar : le fanboy. C’est en quelque sorte son personnage central.
Ce qui lui permet d’évoquer l’émerveillement de l’imaginaire (ses clins d’œil à des trucs comme la Spidermobile dans Old Man Logan, par exemple), mais également de parler de la confiscation de l’imaginaire (récupéré par l’industrie du divertissement comme on le pressent dans Authority, ou par un État semi-policier dans Ultimates). Et le fanboy se présente alors comme une figure rebelle (mais aveugle) qui essaie de garder une mainmise sur son imaginaire.
Ce qui fait de Millar, malgré ses facilités d’écriture, ses raccourcis, sa complaisance envers la violence et sa décompression, beaucoup plus auteur (voire un auteur politique) que Brian Bendis.

Hahahaha.
Moi, je suis fan de Superman, et ma période préférée entre toutes, c’est la période Mike Carlin, au sens large : en gros, du reboot post Crisis on Infinite Earths jusqu’au départ de Carlin et à son remplacement par Berganza. Je suis extrêmement fan de la réfection (Luthor en magnat de la finance, le Prof Hamilton en vilain repenti conseiller du héros, Cat Grant en troisième partie du triangle amoureux, Clark en version GQ…). J’adore des sagas comme « Exile », « Time and Time Again », « Soul Search », je trouve la saga de la « Mort de Superman » particulièrement bien ficelée, avec une gestion éditoriale de premier ordre, j’aime aussi le mariage, « Death of Clark Kent », « Trial of Superman »…
Après, la période Berganza offre de grands moments aussi, dont « Our World at War » est un exemple évident. Ou encore « Ending Battle », qui est vachement bien, mais d’une « sombritude » inégalée. Mais je suis moins emballé. Très client encore, mais moins emballé. Pour deux raisons principales : d’une part, c’est nettement plus sombre, sérieux, grave, triste, voire violent ; d’autre part, Berganza ouvre grand la porte à des nostalgiques comme Jeph Loeb. Ça donne les deux sagas « Return to Krypton », qui sont très sympas à lire, mais qui marquent officiellement la fin de la période où l’on construit des choses nouvelles.
La quinzaine d’années qui va de 1986 à 2000, grosso modo, a vu de nouvelles versions intelligentes et amusantes d’à peu près tout. Luthor, certes, mais aussi les parents Kent encore vivants (c’est tellement bien, ce mec surpuissant qui va dans la ferme de ses parents pour manger de l’apple pie et discuter de ses soucis…), Supergirl en créature d’une autre dimension qui cherche son identité, Superboy en version clone, Krypto le chien sans pouvoir que Dubbilex fait voler pour faire comme si… Il y avait ce sentiment de nouveauté, d’invention, qui était allié à un grand respect du passé… Ça se voit notamment très bien avec la saga des Superman Rouge / Superman Bleu, qui est super distrayante, très amusante à lire, traitée à la sauce vaudeville (les deux Clark qui surgissent par d’autres portes dérobées…), tout en travaillant sur un matériau inventé dans les années 1950 ou 1960.
Avec Berganza, c’est un peu l’inverse : on ramène les vieux éléments (Krypto revient, les vieux costumes de Jor-El reviennent, Kara ne tarde pas à revenir aussi…), mais la tonalité est nettement plus noire. et c’est moins mon kiff.
Même si je considère que le Superman post Crisis (de Man of Steel à « New Krypton », pour faire court, de 1986 à 2010) est quand même vachement chouette.

Jim

[quote=« Jim Lainé »]

Oh si, je la vois bien, sa colonne vertébrale, mais elle apparaît effectivement plus tard (avec Wanted puis 1985 et Kick-Ass, surtout) : ce qui intéresse Millar, c’est l’impact des super-héros sur le public (plus que sur la société), et la perception que le public en a. Les conséquences de cette perception. Que ces super-héros soient « réels » (comme dans Authority ou Ultimates) ou fictifs (comme dans 1985, Kick-Ass voire Wanted).
Les super-héros comme marques interchangeables (parodie des Vengeurs ou groupe remplaçant dans Authority, Giant-Men dans Ultimates), idée très morrisonnienne par ailleurs, ça rentre dans cette logique de perception de la figure héroïque. Le fils reprenant le rôle du père, ou le lecteur courant après ses fantasmes de papier, c’est aussi ça. D’une certaine manière, Nemesis ou Superior, c’est la même chanson : endosser un rôle de fiction.
On pourrait presque dire que sa réécriture de Damien : La Malédiction, son Chosen, est à la croisée des mêmes chemins : figure du père, endossement d’une fonction narrative fictive, acceptation d’un destin fantasmé…
Une figure se dégage chez Mark Millar : le fanboy. C’est en quelque sorte son personnage central.
Ce qui lui permet d’évoquer l’émerveillement de l’imaginaire (ses clins d’œil à des trucs comme la Spidermobile dans Old Man Logan, par exemple), mais également de parler de la confiscation de l’imaginaire (récupéré par l’industrie du divertissement comme on le pressent dans Authority, ou par un État semi-policier dans Ultimates). Et le fanboy se présente alors comme une figure rebelle (mais aveugle) qui essaie de garder une mainmise sur son imaginaire.
Ce qui fait de Millar, malgré ses facilités d’écriture, ses raccourcis, sa complaisance envers la violence et sa décompression, beaucoup plus auteur (voire un auteur politique) que Brian Bendis.

Jim[/quote]

Jim, ça commence à se voir que tu as déjà préparé ton Mouton sur Millar pour 2025 !

J’ai fini de le lire hier soir et, globalement, je trouve cela intéressant.

L’objectif est en tout cas atteint : faire découvrir Superman et son histoire à travers les différents âges du comics depuis sa création, c’est très bien fait.

A ce qu’il me semble, on se rend bien compte que Superman est devenu (ou l’était peut-être dès le début) un héros solaire obsédé par l’idée de justice (sous toute ses formes, y compris sociale et jusqu’à se questionner sur comment aider à propager la démocratie) et qui n’hésite pas à se remettre perpétuellement en cause pour utiliser au mieux ses capacités pour aider l’humanité.

A ce titre, l’épisode avec les Gardiens est assez intéressant sur l’influence de Superman sur l’humanité.

Du coup, je me faisais la réflexion qu’en comparaison, Batman, qui est un héros lunaire, n’est pas réellement motivé par la justice, mais bien par la vengeance. Une vengeance contre le crime en général, où une éventuelle justice obtenue n’est qu’une conséquence heureuse, pas le but premier (Batman n’étant pas un vigilante comme le Punisher, parce qu’il refuse de tuer, mais les versions les plus sombres comme celle de Miller vont très loin dans ce qu’il peut faire aux criminels sans les tuer).

Superman, ce n’est pas cela qui l’anime et j’ai l’impression que du coup, n’étant pas prisonnier comme Batman d’un traumatisme dont il ne peut se défaire, il a une vision d’ensemble beaucoup plus large que de simplement « combattre le crime quant il se présente ». Il inspire les humains pour qu’ils deviennent meilleur, et ça c’est vraiment top.

A ce titre, l’épisode contre l’Elite est vraiment excellent et sa conclusion est géniale.

De la bonne came.

Parce que j’en suis assez content

Mon avis sur l’anthologie

Je suis en train de me lire les anthologies d’urban qui étaient sur ma pile de lecture en retard.

Vraiment superbe travail.

La première partie est tout simplement géniale où l’on voit comment l’on est passé du superman lutte des classes au superman défenseur du système en 10 ans par le truchement notamment du personnage féminin et de la polarisation sur l’identité secrète.

Le choix des épisodes apparait des plus judicieux.

Mais en refermant cette anthologie comme celle portant sur batman, il me semble qu’à l’origine ces personnages n’ont pas été créés à destination d’un public spécifiquement jeune.

Est ce que je me trompe ?

Je sais qu’au début du siècles comme dans l’après guerre, les éditeurs ne considéraient pas leur public, fut il enfantin, pour des cons, mais les thématiques des premiers épisodes de superman me semblent tout de même assez adulte ou du moins viser très large : corruption politique, vente d’arme, violence faite aux femmes etc.

Les pulps qui influencent fortement batman à ses débuts, étaient ils, eux même, fait pour les enfants ?

Du coup, je me demande à partir de quand les super heros ont été pensés comme des créations jeunesses ?

La guerre qui en fait des outils de propagandes, cherche à influencer quel public ?

Dans l’après guerre avec l’attaque du psy, les super heros semblent unanimement considérés comme des fictions destinées à la jeunesse, mais est ce alors une politique éditoriale ou plutôt un constat, ou encore une fiction?

c’est une question, hein!

Sentez vous libre de donner votre avis, votre savoir documenté ou non, ça m’intéresse beaucoup :

les super heros ont ils oui ou non été produit pour les enfants ?

Sinon à partir de quand le super heros a t il été pensé comme destiné à ce public particulier ?

Bah, la réponse n’est pas dans un livre de Monsieur Lainé ?

ben c’est pas une question facile mais si tu veux connaître mon sentiment je te dirais qu’a la base c’est en effet pour les gosses. Sauf qu’entre un gosse dans les années 30 et aujourd’hui il y a une différence dans ce qu’on pense qu’ils peuvent lire ou découvrir.

que tu as lu ?

et il dit quoi monsieur lainé alors sur ce sujet ?