SUPERMAN : MAN OF STEEL t.1 (John Byrne, collectif)

En plus, après, je serais obligé d’en dire du mal … (cela dit, vu que Byrne détruit tout, apparemment, ça pourrait peut être me plaire, tiens !)

C’est même pas une réelle entreprise de destruction. Au contraire, il construit : il construit un nouveau Luthor, un nouveau Bizarro, tout ça… Après, oui, il y a, ainsi que le souligne Photonik, une évidente dilution du « sense of wonder » qu’on pouvait trouver dans les périodes précédentes, associée à une volonté de faire « plus réaliste ». Personnellement, j’aime bien l’approche. C’est plus sur la manière de faire que je trouve la tentative un peu plate : les histoires en un épisode, les fins rapidement expédiées, le bavardage incessant qui semble répondre aux édits d’un Schwartz ou d’un Weisinger (genre, il faut mettre un nombre minimum de bulles par case…). Ça s’assouplit grandement avec les épisodes qui passent : Byrne devient moins bavard, il est davantage dans l’immédiateté, il répartit mieux ses explications (comprendre : pas seulement à la fin de l’épisode). Sa fin de période est très chouette. Le début est poussif.
En revanche, quand il est scénariste seulement, il livre quelques perles. World of Krypton est assez formidable, et pas seulement parce qu’il est dessiné par Mignola : Byrne décrit une société extraterrestre cohérente, paranoïaque et eugéniste avec de vraies problématiques SF, assez visionnaires en 1986. De même, l’Annual consacré à Titano et dessiné par Frenz est vraiment formidable, bourré d’émotion et dispensant un discours sur la vie animale assez solide. Y a vraiment des choses chouettes dans son run. Mais faut un peu patienter pour les lire.

Jim

Ceci expliquant cela : c’est le début que j’ai lu, pas la fin.
D’autre part, Soy, ce n’est là que mon humble avis, hein ; il est en fait plutôt minoritaire.

En plus, et je crois que Jim serait moins élogieux que moi, « mon » Superman, c’est celui de Curt Swan, le « Superman à Papa ». C’est celui-là qui a bercé mon enfance à travers les publications Arédit/Artima/ Sagédition (je m’y perds) ; pas sûr qu’il te parlerait plus, Soyouz. :wink:

C’est facile, pourtant…pendant longtemps, les séries Batman et Superman étaient publiées par Sagédition (dans ces revues qui alternaient pages en couleurs et pages en N&B)…

Ah oui, c’est ça.
C’est là-dedans mine de rien que j’ai lu du Alan Moore pour la première fois, si je ne m’abuse.

Un TPB vient d’ailleurs de sortir en VO sous le titre The many worlds of Krypton, regroupant, entre autres, les séries World of Krypton (1979) et The World of Krypton (1987).
Je l’ai reçu mais pas encore lu, mais en le feuilletant rapidement quelques images me semblaient familières. J’ai surement du lire un ou deux numéros à l’époque.

krypton

Sommaire intéressant ! Merci de le signaler, j’étais passé à côté de cette sortie.

Alors moi, j’aime beaucoup le dessin de Curt Swan, mais plus pour Clark Kent que pour Superman. Il dessine un héros en forme de barrique, sur le modèle proposé par Wayne Boring. En revanche, il est super doué pour représenter des gens de tous les jours, et sa rédaction du Daily Planet (ou de la chaîne télé dans laquelle bosse Clark à un moment) est bien chouette. Un dessin classique, mais carré.
Après, Swan a dessiné de longues périodes, en gros, de la fin des années 1960 au début des années 1980. Impossible de l’éviter en ouvrant un mag de Sagédition, par exemple. Ce qui donne une impression de standardisation, renforcé par son dessin pas spectaculaire (c’est pas Gil Kane, quoi). Du coup, on a la vague impression d’une série en perpétuel immobilisme. Alors qu’il y a des trucs super. Le « Kryptonite Nevermore » d’O’Neil est bien chouette (et Swan dessine encore une Lois sexy, pas la bourgeoise à cols à jabot qu’on verra par la suite). Il a aussi dessiné des épisodes de Wolfman qui sont franchement bien.

Pour ma part, j’ai vraiment apprécié le Superman supervisé par Mike Carlin, dessiné par Ordway par exemple. Ou même Jurgens. J’aimais cette période où il y avait un fil rouge, où les choses donnaient l’impression d’avancer (Clark sort avec Cat Grant, puis se rapproche de Lois, puis se fiance…). Graphiquement, je trouvais qu’il y avait le classicisme de Swan mais en plus sexy, au niveau des histoires j’estimais qu’il y avait l’énergie que j’aimais, et j’avais la sensation que le cocotier était secoué. C’est aussi la période de mes études à Paris, donc mon accès aux comics shops (et aux bacs à soldes), durant laquelle j’ai pu redécouvrir DC, qui était en déshérence en France. Je me suis réellement plongé dans les aventures de ce héros à ce moment. Et même si je redécouvre régulièrement des choses dans les périodes passées (grâce aux rééditions US : ah, le Adventures of Superman Gil Kane), la période 1986-2000 a tout de même mes faveurs.

Jim

Jim parle de Loïs à plusieurs reprise dans ses messages. Du coup je me demandais s’il y avait des articles intéressant quand à l’évolution du personnage ou ses différentes versions. Voire mieux des TPB compilant des épisodes mettant en valeur le perso.

J’ai toujours eu un faible pour Loïs tout en ne m’ayant jamais penché sur le celle-ci et voir un peu ce qui en ressort au delà du cliché de la femme perpétuellement sauvée par Superman.

Je crois qu’il existe un TPB dans la collection 75 Years Célébration. Y a une image, en tout cas. Ça devrait répondre à ta curiosité.

lois-lane-a-celebration-of-75-years

Il y a aussi un TPB Superman : Daily Planet. Mais c’est bizarre, la couv ne me dit rien (c’est sans doute ma mémoire qui me fait défaut). Il me semble que tu pourras y trouver quelques épisodes montrant Lois.

SupermanDailyPlanetTPB

Jim

Ah tiens, je conseillerais aussi le TPB The New Adventures of Lois & Clark qui, malgré la couverture servant à surfer sur le succès de l’époque (1994), à savoir le feuilleton télé, compile de nombreux épisodes de la BD issue de cette période que j’aime beaucoup, en post-Crisis. On trouve donc le Man of Steel #2 (celui où Lois court après son « sujet en or »), mais aussi l’Annual avec Titano dessiné par Frenz (où Lois montre son côté « grande gueule ») ou encore celui des fiançailles ou de la révélation de l’identité. C’est signé par des gens comme Byrne, Stern, Ordway ou Jurgens, c’est classique mais efficace, et surtout on voit bien la manière dont les auteurs ont géré le couple.

SupermanLoisClark1994

Alors ça date, donc, de 1994. C’est donc introuvable en comics shops, sauf si ce dernier a un rayon occasion. Mais c’est dénichable sur le net, je pense, et sans doute pas à un prix prohibitif.

Jim

Ah Teri Hatcher !!!

Je confirme. Le contenu va de la première apparition de Sup’ (et donc de Lois) à deux numéros tirés du All-Star Superman de Morrison ; il propose un assez large choix de récits des années 40, 50 et 60, d’un intérêt, disons, inégal, et dont le personnage sort rarement grandi ; l’assez célèbre et assez controversé « I am curious (black!) » de Kanigher en 1970 dans lequel Lois se transforme en femme noire pour expérimenter la vie dans le quartier de « Little Africa » (un récit dont on ne mettra pas en doute les bonnes intentions mais dont le résultat… hum… comment dire… n’est pas entièrement non-problématique) ; des épisodes de Byrne et de Stern (la période bourgeoise à col roulé dont il était question plus haut, je suppose ?) ; l’épisode de la révélation de l’identité secrète par Stern et McLeod, aussi présent dans l’Anthologie Superman chez Urban ; le bien sympa numéro par Kesel, Conner et Palmiotti de l’éphémère collection Girlfrienzy! consacrée aux personnages féminins DC, avec une Lois qui va barouder dans le Grand Nord ; un team-up avec Batman par Loeb et McGuiness ; l’épisode de l’interview de Wonder Woman dans la série éponyme période Phil Jimenez ; ou encore un épisode extrait d’un arc signé Rucka où Lois se fait reporter de guerre sur le terrain au Moyen-Orient.

Ouaip, un sacré avion de chasse, si vous me passez l’expression…
Autant elle faisait une excellente Lois Lane, autant Dean Cain était un bien piètre Superman.

Pour rester dans le domaine des actrices de « Desperate Housewives », je préfère Dana Delany pour le rôle de Lois (uniquement vocal dans ce cas-là).

oui, mais il est était un bon Clark Kent.

Ce qui au final ne posait pas trop de problème compte tenu de l’approche Clair de lune de la série

Sinon je vous remercie pour les infos

C’est pas faux ; Superman devait pointer le bout de son nez 45 secondes par épisode en moyenne, de toutes façons.

Tu exagères

Mais l’idée est là oui. Le personnage de Superman c’est surtout l’élèment perturbateur dans la romance. D’ailleurs beaucoup disent que la série déclina après le mariage de Loïs et Clark mais à mon sens le point de rupture se situe au moment où la journaliste découvre la véritable identité du super-héros