Merci de ton intérêt.
C’est difficile, quand même !
Bon, lançons-nous.
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Nightwing par Tom Taylor et (essentiellement) Bruno Redondo.
La meilleure série DC actuelle, et la meilleure série actuelle.
Attention, ce n’est pas un titre qui va révolutionner les comics, la manière de les écrire, ou même le personnage de Nightwing. C’est un titre « à la Tom Taylor », à savoir une série qui vise à respecter et aimer le personnage principal, et à donner aux fans qui partagent ce respect et cet amour ce qu’ils aiment retrouver, aussi.
Il n’y a guère besoin de connaître son Nightwing sur le bout des doigts, les grandes lignes suffisent. Tom Taylor évacue élégamment et intelligemment le désastre de la période antérieure, surfe sur les événements du Batverse, mais surtout trouve sa voie en retrouvant la voix de Dick Grayson. Le « meilleur », considéré comme tel par Batman, la Batfamily mais aussi tous les personnages DC ; le plus sympa’, le plus cool, le plus touchant, le plus inspirant.
Tom Taylor livre en outre un retour aux sources agréable à Blüdhaven, et livre des intrigues prenantes et denses. Il bénéficie en plus du graphisme formidable de Bruno Redondo, littéralement en feu.
Immanquable. -
Wonder Woman par Becky Cloonan & Michael W. Conrad, et plein de bons dessinateurs dont Travis Moore.
Attention, exploit : il y a une bonne série Wonder Woman, et ça dure ! Le duo de scénaristes récupère la mission impossible, après Dark Nights : Death Metal, d’écrire sur une Diana devenue « super-méga-déesse-dorée » pour vaincre le Batman-Who-Laughs. Avec la mission de traiter sa vie dans l’au-delà. Et cela pouvait, cela sonnait même comme une énième tentative ratée pour relancer l’Amazone.
Et non !
Les deux scénaristes livrent une série passionnante, avec notamment un premier et long story-arc, quasiment une quête légendaire, où Diana va entre plusieurs sphères divines, et file faire coucou à plusieurs Panthéons. L’idée est bonne (Diana à Asgard, c’est sympa’), l’exécution est top. Les deux auteurs réalisent un superbe portrait de l’héroïne, et créent une intrigue dynamique et intense.
Là non plus, on ne révolutionne rien mais l’oeuvre est bien faite. Le graphisme est réussi, joli, et le retour sur Terre donne déjà de bons signes, impliquant que la réussite peut et va durer. -
The Joker par James Tynion IV & (un peu) Matthew Rosenberg, et (surtout) Guillem March.
L’exploit impossible : faire une bonne série en partant du prétexte commercial de surfer encore et toujours sur le Joker. James Tynion IV, définitivement formidable chez DC, réussit à livrer un titre passionnant, intense, complètement imprévisible, en prenant le Joker comme un croquemitaine qui rôde autour des personnages, sans jamais être trop présent. Le scénariste récupère un James Gordon à la retraite et usé, pour le mener sur un chemin de croix qui perturbe son mode de vie et son approche du monde.
C’est formidable, glauque, prenant. Dommage que Tynion lâche un peu l’intensité à mesure que son départ approche, mais cela reste de très haut niveau. Et Guillem March est parfait pour ces ambiances oppressantes, sales et dérangeantes. -
The Flash par Jeremy Adams et plein de dessinateurs corrects.
Pas une grande série, mais une série qui traite bien son personnage et livre des épisodes corrects sur lui. C’est tellement inattendu que c’est à saluer
On suit ici Wally West, « sali » par Heroes in Crisis mais « lavé » par un premier story-arc en forme de quête rédemptrice dans le Temps et la Speed Force. Jeremy Adams n’est pas un « grand » scénariste, mais il aime Wally, le respecte et le met bien en avant. Sa première saga est bonne, il enchaîne avec des numéros un peu solo avant un formidable exercice de style récent.
Oh, il y a quelques défauts, comme un Wally trop « lol » dans son humour, mais l’ensemble est très agréable à suivre. Déjà, c’est positif, c’est souriant, et ça fait du bien ! Ensuite, les épisodes sont bons, fluides, bien dessinés et bien fichus. Et, enfin, pour quiconque a un micro attachement à Wally, c’est un cadeau inattendu et tellement mérité. -
Green Lantern par Geoffrey Thorne et Dexter Soy & Tom Raney & Marco Santucci.
Le titre a du mal à démarrer mais devient très bon au fil de l’exercice. Geoffrey Thorne n’a qu’une vingtaine de pages pour raconter non pas une mais deux histoires. D’une part, un bataillon de Green Lanterns mené par John Stewart dans un secteur inconnu, soudain privés d’anneaux et paumés. De l’autre, la Batterie Centrale d’Oa détruite, des GL privés d’anneaux, et seule la GL de Far Sector (maxi-série à ne pas louper) qui a encore son pouvoir.
Geoffrey Thorne met quelques numéros à trouver comment équilibrer l’ensemble, mais les deux sagas fonctionnent et filent sur des routes différentes et bonnes. Il y a beaucoup de choses déjà-vues, mais le traitement est correct, pro’, et la double narration est un plus.
Le graphisme ne plaît pas forcément toujours, mais chaque segment a son artiste, et tous rendent toujours des copies correctes et réussies. Une belle gestion de l’aspect cosmique.
Enfin, je me dois d’évoquer la maxi-série Blue & Gold qui a l’air super, mais je n’adhère pas à l’humour en comics donc ça me passe à côté.
Je cite aussi Infinite Frontier, le one-shot puis la mini-série qui rythment cette période DC. C’est malheureusement une saga « passe-plat », entre Dark Nights : Death Metal et la Crise de 2022, mais ça se lit bien, c’est bien animé, c’est agréable et positif.
Et je ne sais pas si ce sera publié, mais Mister Miracle : The Source of Freedom est une belle reprise d’éléments que je croyais inamovibles, avec plusieurs maladresses mais une belle fusion inattendue d’un discours sur les droits civiques et du cosmique pur de DC. Et ça bagarre bien.
N’hésite pas si tu as des questions.
J’ai répondu, chef !
Il ne pouvait en être autrement.