Comédie/horreur
Long métrage américain
Réalisé par Stewart Raffill
Scénarisé par Stewart Raffill et Gary Brockette
Avec Denise Richards, Theo Forsett, Paul Walker, Terry Kiser…
Année de production : 1994
Tammy & The T-Rex débute comme une comédie pour ados tout ce qu’il y a de plus classique. La belle pom-pom girl Tammy (Denise Richards) est folle amoureuse de Michael (Paul Walker, sept ans avant les débuts de la franchise Fast & Furious), l’un des membres de l’équipe de football du lycée. Le meilleur ami de Tammy est le fantasque Byron, dont la caractérisation de bon pote gay n’est pas sans clichés (tout comme le jeu de l’acteur) mais qui est au centre de quelques bons gags et dont les relations avec son père shérif et ses camarades laissent quand même ressortir quelques nuances. L’idylle entre Tammy et Michael est contrariée par le violent Billy, l’ex de la jeune femme et bad boy du lycée…
Et c’est là que le film commence à partir sacrément en couille(s). Michael et Billy se battent comme des chiffonniers, le genre de bagarre de cour de récré bien bordélique qui se termine avec la vision des deux adversaires s’écrasant les testicules plus longtemps qu’ils ne le devraient. Au même moment, un savant fou du nom de Dr Wachenstein contemple avec une ferveur presque orgasmique un animatronique de T-Rex. Il est accompagné par son assistante au décolleté vertigineux, un mec en justaucorps qui a l’air de sortir de la salle de sports et le petit gars au visage d’adulte qui jouait le chef de secte bien énervant des Démons du Maïs.
Le but de Wachenstein est de vaincre la mort en plaçant des cerveaux humains dans des corps de robots. Mais il a d’abord besoin de faire un test. Wachenstein cherche donc un cerveau…et c’est le destin (ou un rebondissement bien crétin) qui va mettre le pauvre Michael sur son chemin. Harcelé par Billy et ses potes, Michael est abandonné dans une réserve animale. Le jeune homme survit à ses blessures mais il est plongé dans le coma. Wachenstein s’empare du corps et se livre à son étrange expérience. Lorsqu’il se réveille, Michael ne peut que constater qu’il se trouve dans le corps d’un T-Rex mécanique !
Réalisateur de Philadelphia Experiment (pas mauvais dans mes souvenirs) et du sous-E.T. Mac & Moi (très, très mauvais), Stewart Raffill a eu l’idée de Tammy & The T-Rex lorsqu’un exploitant de salles de cinémas d’Amérique du Sud lui a annoncé qu’il avait accès à un animatronique de T-Rex en parfait état. Raffill pouvait l’utiliser dans un film à condition que la production soit rapide car il devait rendre le dino avant la fin du mois. Raffill a donc écrit une ébauche de script en quelques jours et le temps de rassembler le (maigre) budget, le tournage qui a fait la part belle à l’improvisation pouvait débuter.
Dans le registre des films « so bad it’s good », Tammy & The T-Rex propose un spectacle assez savoureux. Généreux dans le n’importe quoi…ou comme le réalisateur l’a lui-même dit « j’essayais de caser toutes les conneries possibles dans le scénario, juste pour voir si ça pouvait marcher ». Mélange improbable de S.F., d’horreur et de comédie romantique (faut voir Denise Richards faire des bisous à son dinosaure d’amour), Tammy & The T-Rex n’est pas avare en visuels croustillants (le robot qui essaye de téléphoner ou de faire deviner son identité à sa chérie avec ses bras riquiquis) et en débordements gores cartoonesques.
Car quand le T-Rex s’en prend à ceux qui lui ont fait du tort, le sang gicle à gros bouillons et les corps sont réduits en morceaux. Des scènes qui avaient été coupées par le producteur lors de la première exploitation U.S. en 1994 pour que le film puisse avoir une classification plus grand public (qui n’est de toute façon pas venu)…avant d’être réintégrées en 2019 dans un Gore Cut qui a permis à cette réjouissante crétinerie de retrouver une nouvelle vie après un passage très rapide dans les salles il y a 30 ans…