REALISATEUR
Fritz Kiersch
SCENARISTE
George Goldsmith, d’apès une nouvelle de Stephen King
DISTRIBUTION
Peter Horton, Linda Hamilton, John Franklin, Courtney Gains…
INFOS
Long métrage américain
Genre : horreur
Titre original : Children of the corn
Année de production : 1984
Adaptation d’une nouvelle de Stephen King publiée à l’origine en 1977 (et reprise ensuite en 1978 dans le recueil Danse Macabre), Children of the Corn (Les Démons du Maïs en V.F…mais le film est aussi sorti à l’époque sous le titre Horror Kid) débute par un prologue d’une redoutable efficacité. Dans un trou perdu du Nebraska, les adultes sont massacrés par leurs enfants, (presque tous) tombés sous l’influence d’un prophète qui applique la loi de « celui qui règne sur les sillons », une entité qui hante les champs de maïs à perte de vue de cette région campagnarde.
Le budget étant assez modeste (moins d’un million de dollars), cette séquence traumatique se concentre sur le décor d’un café-restaurant sans que cela réduise l’impact de la scène, tendue et sanglante, le chaos alentour étant judicieusement suggéré par les ambiances sonores (comme les bruits qui proviennent d’un téléphone). Le récit fait alors un bond de trois ans…mais les enfants, eux, ont l’air d’avoir toujours le même âge (fallait bien faire quelques économies sur la distribution)…
Peter Horton (principalement connu pour avoir joué dans la série Nos plus belles années) et une Linda Hamilton en début de carrière (c’était juste avant Terminator) sont Burt et Vicky, un couple de passage dans le Nebraska. Les tourtereaux sont d’emblée un peu plus sympathiques que leur contrepartie de la nouvelle de Stephen King, qui passaient les premières pages à s’engueuler (un schéma revenu régulièrement dans les histoires courtes de l’écrivain). Sur une route qui semble interminable, ils renversent un enfant. Pensant l’avoir tué, les jeunes mariés se rendent alors compte que le gosse avait été égorgé avant la collision.
Paniqués, Burt et Vicky rejoignent le village de Gatlin. Mais les adultes n’y sont pas du tout les bienvenus. Figure récurrente du cinéma horrifique, l’enfant diabolique est ici au centre d’un suspense à ciel ouvert, sous un soleil de plomb. Le scénario n’échappe pas au problème principal des transpositions à l’écran de textes d’une trentaine de pages (le fait que l’intrigue s’étire un petit peu trop par rapport au matériel de base) mais l’atmosphère est soignée et un brin anxiogène et ces fanatiques religieux qui n’ont pas encore l’âge de se raser assez inquiétants (John Franklin et Courtney Gains, alias Isaac et Malachi, volent souvent la vedette aux deux adultes).
Les Démons du Maïs se perd tout de même dans un dernier acte qui n’a pas la noirceur du final de la nouvelle et qui aurait du continuer de jouer sur la suggestion au lieu de se reposer sur des effets spéciaux déjà datés au moment de la sortie. Improvisée sur le tournage, la toute dernière scène est superflue et assez stupide. Mais malgré ces réserves, Les Démons du Maïs reste une bonne petite série B, avec quelques visuels marquants et une première heure solide.
Globalement démoli pour la critique, Les Démons du Maïs a connu un joli petit succès financier à l’époque, avec 15 millions de dollars de recettes. Il aura tout de même fallu attendre neuf ans pour que le premier film de Fritz Kiersch se voit accorder une suite : l’histoire de 30 pages de Stephen King a donné naissance à une (très) longue franchise composée en tout de dix longs métrages et un téléfilm, le dernier en date étant une préquelle passée inaperçue fin 2020.