TANK GIRL (Rachel Talalay)

Action/science-fiction
Long métrage américain
Réalisé par Rachel Talalay
Scénarisé par Tedi Sarafian d’après le comic-book de Alan Martin et Jamie Hewlett
Avec Lori Petty, Naomi Watts, Malcolm McDowell, Ice-T, Jeff Kober, Iggy Pop…
Année de production : 1995

Alan Martin et Jamie Hewlett ont souvent déclaré en interview qu’ils ne gardaient pas un bon souvenir de la production du long métrage basé sur leur création Tank Girl, « un point sensible » pour eux. Pourtant, les choses avaient plutôt bien commencé puisque les deux compères ont collaboré étroitement avec la réalisatrice Rachel Talalay (qui venait de signer La Fin de Freddy - L’Ultime Cauchemar) et la chef décoratrice Catherine Hardwicke sur le développement du long métrage mais les multiples ingérences du studio ont compliqué cette expérience cinématographique. Tourné pour un budget confortable de 25 millions de dollars, Tank Girl n’en a récolté que 6 millions, un échec financier et des critiques très mitigées.

Le film fait depuis l’objet d’un petit statut culte. Tank Girl fait partie de ces comic-books movies des années 90 que je n’avais pas encore vus (à l’époque, je ne connaissais pas le travail de Martin et Hewlett, c’est grâce aux albums d’Ankama que j’ai découvert Tank Girl) et même si ce n’est pas une grande réussite, je ne le trouve pas si catastrophique que ça, je me suis même bien amusé…

Vue notamment dans Point Break : Extrême Limite et Une équipe hors du commun, Lori Petty porte l’entreprise sur ses épaules, par sa gouaille et son énergie. Comme elle le répétait souvent avant et pendant la promo, elle est Tank Girl…et elle ne se trompait pas car je trouve que c’est un exemple de casting très bien choisi. À ses côtés, une Naomi Watts encore inconnue (et très jolie en brune) interprète l’introvertie Jet Girl et le stakhanoviste Malcolm McDowell campe le maléfique Kesslee, président de la corporation Water & Power, bien décidé à contrôler le juteux marché de l’eau dans ce futur post-apocalyptique. C’était l’année des post-apos pour la star d’Orange Mécanique puisqu’il fut aussi au générique du nanardesque North Star - La Légende de Ken le Survivant.

L’apparence des Rippers, des kangourous génétiquement modifiés, a été retravaillée pour le film afin de laisser plus de place au jeu des acteurs (dont Ice-T et Jeff Kober dans le rôle de Booga, le petit ami de Tank Girl dans la bande dessinée). Les très bons costumes et maquillages des mutants sont l’oeuvre du regretté Stan Winston…et sans la frilosité du studio, on aurait pu en voir plus car un imposant pénis avait été modelé pour Booga pour une scène post-coïtale (dans le résultat final, Booga et Tank Girl sont tous les deux habillés).

Tank Girl est un comic-book qui ne se caractérise pas par des histoires bien structurées, c’est même tout le contraire…c’est désorganisé, complètement absurde, irrévérencieux, très punk dans l’esprit. Le scénario se contente ici de délivrer une origin story pour Rebecca Buck alias Tank Girl et ses camarades (rythmée par des passages obligés comme les premières rencontres et le vol du Tank), avec des rebondissements pas si éloignés de ceux d’un western spaghetti (chemin de croix, torture, vengeance). Malgré l’abattage des comédiens, cela rend l’ensemble inégal…mais même si Tank Girl aurait gagné à être encore plus barje, le divertissement est tout de même au rendez-vous, avec de bonnes petites idées comme la parodie des comédies musicales de Busby Berkeley, les séquences animées et les transitions dessinées par Jamie Hewlett.

La bande originale, qu’un critique avait qualifiée de « meilleure que le film », est très dynamique, avec des titres de (entre autres) Stomp !, Devo, Hole, Bush, Portishead, Veruca Salt, Ice-T (of course) et Björk (qui avait failli jouer le petit rôle de Sub Girl avant de renoncer à cette participation).

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Un petit aperçu de l’adaptation du film en BD par Peter Milligan et Andy Pritchett :