TERMINATOR : GENISYS (Alan Taylor)

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Les détails du scénario de Patrick Lussier (Hell Driver) et Laeta Kalogridis (Shutter Island) sont encore tenus secrets, mais une chose est sûre, le cinquième Terminator sera un reboot de la célèbre saga créée par James Cameron en 1984.

Après avoir envisagé notamment Ang Lee (L’odyssée de Pi), Rian Johnson (Looper) et Denis Villeneuve (Prisoners), la Paramount a confié la réalisation de Terminator : Genesis à Alan Taylor, qui sort tout juste du succès de Thor : Le Monde des Ténèbres.

Niveau casting, la seule certitude pour le moment est que Arnold Schwarzenegger sera bien de la partie.

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Pour le rôle de Sarah Connor, deux actrices seraient en lice : Emilia Clarke, que Alan Taylor avait dirigé dans plusieurs épisodes de Game of Thrones (elle joue Daenerys Targaryen), et Brie Larson (Scott Pilgrim).

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Et Jason Clarke (Zero Dark Thirty) serait en négociations pour le rôle de John Connor.

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Sortie prévue à l’été 2015 !

Mon dieu, je ne sais que penser de ce projet. John Connor plus vieux que Sarah Connor ? What the…

Ben, c’est un peu normal, non ?

Oui, « Terminator » se caractérise quand même par ses paradoxes temporels… Rien de bien anormal là-dedans, en effet.

Par contre, l’idée du reboot, je la trouve absurde. J’avais pas spécialement envie de voir la suite des aventures de Connor / Bale, parce que j’ai pas aimé le film de McG, mais quand même…
A plus forte raison avec Schwarzy de la partie.

Je n’ai pas vu « Thor 2 » donc je ne peux pas vraiment jauger les capacités de Taylor (à la téloche c’est pas la même chose évidemment), mais les trois autres noms cités m’auraient bien botté, par contre.

Plus j’y repense, plus je me dis que Thor 2 est vraiment mauvais, autant sur le scénario que la réalisation très plate. Le recrutement du réalisateur pour Terminator ne me plaît pas, d’autant plus que j’étais bien plus intéressé par les histoires dans le futur apocalyptique que les intrigues déjà vues des Terminators cherchant à anéantir des humains qui deviendront leurs ennemis ; le 1 était excellent, le 2 était énorme, le 3 était mauvais, et même si le 4 n’est pas bon (mais je lui pardonne beaucoup en pensant que 45 mns ont été supprimées, McG devant beaucoup couper dans l’intrigue et notamment le passé de Sam Worthington et le rôle de Helena Bonham Carter), ça m’intéressait bien de continuer dans cette veine-là.

Ah, pas d’accord avec toi sur « Terminator 3 » : le film est certes imparfait, plombé par un humour neuneu particulièrement ronge-tête (les lunettes…mon dieu), réalisé sans génie (mais avec compétence et savoir-faire quand même) et un peu trop pompé sur le deuxième volet.
Mais tout de même, au rang des bons points, une tenue impeccable des scènes d’action, un final certes logique mais couillu, et la course-poursuite la plus excitante que j’avais vu depuis longtemps, qui mettait à l’amende celle de « Matrix Reloaded »…

Pour « Renaissance », je regrette un peu (entre pleins d’autres choses) qu’une des idées de base les plus intéressantes n’ait pas été retenue : John Connor devait mourir et le cyborg Marcus, acquis à la cause humaine, revêtait son apparence pour entretenir l’espoir de la résistance. Thématiquement, y’avait du potentiel.

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Je garde un très, très mauvais souvenir de Terminator 3 : un Schwarzeneger vieillissant qui ne m’apparaît plus crédible dans son rôle, un couple principal auquel je ne crois pas et qui m’insupporte, une T-Girl qui ne m’intéresse pas et me donne l’impression de n’être là que pour affoler les jeunes mâles, et surtout l’impression de voir le tournant de la franchise mal traité (et maltraité).
C’est quand même le moment où le monde passe de ce que nous connaissons à l’Apocalypse, et ça n’a pas eu l’importance et l’épique que ça aurait dû avoir.

Après, je te rejoins clairement sur cette idée de Renaissance (ou Salvation), qui aurait été lumineuse et aurait emmené la franchise dans une belle autre direction. Surtout, ça aurait donné de l’intérêt à ce personnage en carton de Sam Worthington…

Exact, j’avais pas vu ça sous cet angle :blush:

http://img545.imageshack.us/img545/5543/t5z8.jpg

D’après le site Deadline, c’est officiel : Emilia Clarke succèdera à Linda Hamilton et Lena Headey dans le rôle de Sarah Connor.

Terminator frappe à la porte.

« Sarah Khaleesi ? »

« Oui ? »

Ka-Blam.

(puis les dragons le flambent)

(mais c’est quand même un peu con de pas reprendre Cercei dans le rôle, tant qu’à rester dans les Thronettes)

Ouais, moi, j’aurais aimé plutôt une suite de la série Sarah Connor Chronicles. Parce que là, pour le coup, ça posait des enjeux vraiment nouveau par rapport à la mythologie un peu figée et un peu fermée des films (et dont personne, ni les fans ni les producteurs, ne semblent vouloir sortir, à tort selon moi).

Jim

[quote=« Le Doc »]http://img545.imageshack.us/img545/5543/t5z8.jpg

D’après le site Deadline, c’est officiel : Emilia Clarke succèdera à Linda Hamilton et Lena Headey dans le rôle de Sarah Connor.[/quote]

« Il n’y a pas de mot pour dire « merci » en langue Terminator. »

Jim

Moi, de la « vieille » trilogie (puisqu’on en est là, le temps passe si vite), c’est celui qui m’intéresse le plus (c’est pas celui qui me plaît le plus, hein : la sécheresse et le côté percutant du premier l’emporte haut la main). Sans doute parce que, justement, contrairement au décalque que Cameron a fait de lui-même (décalque cohérent si l’on part du principe que le temps a sa propre résilience et mène aux mêmes événements quoi que l’on fasse pour l’en détourner : et là, la forme s’accorde au fond), le film de Mostow a le mérite de prendre à bras le corps le moment de basculement, le pont qui relie le sale gosse du présent au chef de guerre du futur. Chose vachement intéressante, c’est que le film s’ouvre sur une parodie du mythe (la moto, les bikers, les lunettes…) pour glisser lentement vers une déconstruction grave et inquiétante non seulement du mythe, mais également, carrément, de l’imaginaire post-nucléaire : finir sur un bunker abandonné qui témoigne de la paranoïa (et donc de la force d’imagination) de l’époque, c’est une idée formidable. Parce que l’on comprend à ce moment que le futur de la guerre a été créé par les hommes non seulement à travers leur technologie, mais aussi à travers leur propre vision du futur.
Le tout dans une ambivalence qui appartient totalement au mythe (même McG l’a compris, mais dans une forme particulièrement balourde), à savoir que ce sont les machines et la technologie qui deviennent les armes dans la lutte contre les machines et la technologie (la scène de l’accélérateur de particules en est un exemple parmi tant d’autres). Là, que l’imagination paranoïaque des années 1960 servent de réceptacle, de cocon protecteur, quasiment de berceau, à l’accouchement du chef de guerre de demain, c’est en filigrane la guerre qui crée celui qui va arrêter la guerre en faisant la guerre.
Le Terminator de Mostow, c’est pas la fin ni la négation du mythe, c’est la confirmation du mythe en poussant les curseurs à fond.

Alors justement (et c’est là l’une des erreurs du film de McG, et l’un des choix casse-gueule de la production), c’est que Terminator, ça n’a jamais été de l’épique. Jamais. L’épique, c’est réservé aux scènes de combat, à la lutte des commandos humains, à la « guerre des machines ». C’est l’avenir, mais narrativement c’est les flash-back, et donc c’est l’imagination des protagonistes (l’un qui a connu et raconte, l’autre qui s’en fait une idée).
Terminator, c’est pas de l’épique. Terminator, c’est de la survie. C’est la lutte pour arriver jusqu’à demain de gens qui ne sont pas faits pour la guerre (une serveuse, son fils voyou, une vétérinaire de province…), et qui se retrouvent dans une situation qui les dépasse.
L’épique est réservé au « temps du héros », à la partie « légendaire » du mythe, à savoir le futur. Mais dans le présent, c’est un thriller avec un compte à rebours, c’est une course-poursuite.
En ce sens, Terminator ne fonctionne que tant que celui qui est poursuivi reste une « victime innocente ». Cameron l’a bien compris : le premier film prend fin quand la serveuse devient « la mère du futur ». Le film s’arrête à « Debout, soldat ». Et s’il reprend le mythe, c’est qu’il transfère l’intérêt sur le fils de Sarah. Quand ce dernier devient soldat (peu ou prou), l’histoire s’arrête. Si le troisième film fonctionne, c’est que John refuse ce rôle, donc pérennise la poursuite. Mais à la fin du troisième film, ça y est, il est devenu « John Connor le chef de guerre ». Et là, son histoire s’arrête. On rentre dans la dimension légendaire du personnage, silhouette entrevue sur fond d’explosions.
Donc faire un quatrième film qui se passe dans le futur avec John Connor, c’était con.

C’est à peu près le seul à s’en tirer, dans ce navet. Personnage de carton, peut-être, mais de carton animé, contrairement aux autres. Parce que, entre Christian qui bêle dans son micro, Michael Ironside qui garde les sourcils froncés et la moue crispée, Moon Bloodgood qui plaque une expression unique pour simuler la colère, la surprise, et la surprise colérique, ou Helena Bonham-Carter qui passe en revue les variations du regard de cocker triste qu’elle fait si bien, c’est quand même le catalogue des choses à ne pas faire en cas de mauvaise direction d’acteurs (avec un casting pareil, c’est encore plus fort que Snyder sur Man of Steel), en plus d’être le catalogue des samples de films célèbres nappés d’effets spéciaux.
Quel navet.
Ah ouais, c’est McG, j’oubliais.

Jim

[quote=« Jim Lainé »]Moi, de la « vieille » trilogie (puisqu’on en est là, le temps passe si vite), c’est celui qui m’intéresse le plus (c’est pas celui qui me plaît le plus, hein : la sécheresse et le côté percutant du premier l’emporte haut la main). Sans doute parce que, justement, contrairement au décalque que Cameron a fait de lui-même (décalque cohérent si l’on part du principe que le temps a sa propre résilience et mène aux mêmes événements quoi que l’on fasse pour l’en détourner : et là, la forme s’accorde au fond), le film de Mostow a le mérite de prendre à bras le corps le moment de basculement, le pont qui relie le sale gosse du présent au chef de guerre du futur. Chose vachement intéressante, c’est que le film s’ouvre sur une parodie du mythe (la moto, les bikers, les lunettes…) pour glisser lentement vers une déconstruction grave et inquiétante non seulement du mythe, mais également, carrément, de l’imaginaire post-nucléaire : finir sur un bunker abandonné qui témoigne de la paranoïa (et donc de la force d’imagination) de l’époque, c’est une idée formidable. Parce que l’on comprend à ce moment que le futur de la guerre a été créé par les hommes non seulement à travers leur technologie, mais aussi à travers leur propre vision du futur.
Le tout dans une ambivalence qui appartient totalement au mythe (même McG l’a compris, mais dans une forme particulièrement balourde), à savoir que ce sont les machines et la technologie qui deviennent les armes dans la lutte contre les machines et la technologie (la scène de l’accélérateur de particules en est un exemple parmi tant d’autres). Là, que l’imagination paranoïaque des années 1960 servent de réceptacle, de cocon protecteur, quasiment de berceau, à l’accouchement du chef de guerre de demain, c’est en filigrane la guerre qui crée celui qui va arrêter la guerre en faisant la guerre.
Le Terminator de Mostow, c’est pas la fin ni la négation du mythe, c’est la confirmation du mythe en poussant les curseurs à fond.[/quote]

Je vois ce que tu veux dire, et je vois aussi le film différemment. Il y a plein de bonnes idées, plus que je ne le pensais, avec une réflexion intéressante sur l’imaginaire, le destin, etc.
Je reverrai avec plus de curiosité ce 3, mais mon sentiment d’ennui perdure, ainsi que ce « je n’ai pas aimé ». Les acteurs pas au top, un rythme qui ne m’a pas plu, une T-Girl dont la présence flatte les mâles de façon trop évidente, une fin qui manque d’épique (mais on en reparle plus bas) et des personnages qui ne gagnent pas le charisme que j’espérais (mais oui, je pense bien avoir une « responsabilité » dans ce rejet du 3, dans le sens où j’en attendais sûrement trop).

[quote]Alors justement (et c’est là l’une des erreurs du film de McG, et l’un des choix casse-gueule de la production), c’est que Terminator, ça n’a jamais été de l’épique. Jamais. L’épique, c’est réservé aux scènes de combat, à la lutte des commandos humains, à la « guerre des machines ». C’est l’avenir, mais narrativement c’est les flash-back, et donc c’est l’imagination des protagonistes (l’un qui a connu et raconte, l’autre qui s’en fait une idée).
Terminator, c’est pas de l’épique. Terminator, c’est de la survie. C’est la lutte pour arriver jusqu’à demain de gens qui ne sont pas faits pour la guerre (une serveuse, son fils voyou, une vétérinaire de province…), et qui se retrouvent dans une situation qui les dépasse.
L’épique est réservé au « temps du héros », à la partie « légendaire » du mythe, à savoir le futur. Mais dans le présent, c’est un thriller avec un compte à rebours, c’est une course-poursuite.
En ce sens, Terminator ne fonctionne que tant que celui qui est poursuivi reste une « victime innocente ». Cameron l’a bien compris : le premier film prend fin quand la serveuse devient « la mère du futur ». Le film s’arrête à « Debout, soldat ». Et s’il reprend le mythe, c’est qu’il transfère l’intérêt sur le fils de Sarah. Quand ce dernier devient soldat (peu ou prou), l’histoire s’arrête. Si le troisième film fonctionne, c’est que John refuse ce rôle, donc pérennise la poursuite. Mais à la fin du troisième film, ça y est, il est devenu « John Connor le chef de guerre ». Et là, son histoire s’arrête. On rentre dans la dimension légendaire du personnage, silhouette entrevue sur fond d’explosions.
Donc faire un quatrième film qui se passe dans le futur avec John Connor, c’était con.[/quote]

Ta réflexion sur la survie et non l’épique est très vraie, et Salvation est bien plus casse-gueule que les autres car il « donne » aux spectateurs une vision de l’histoire qu’ils ont attendue/imaginée depuis si longtemps, et sous de si nombreuses folles (c’est un peu comme la prélogie de Star Wars, qui a autant déçu pour sa qualité intrinsèque que pour une vision que n’avait pas la majorité des fans de l’Ordre Jedi et du basculement d’Anakin Skywalker).
C’est vrai que T1 et T2 étaient sur la survie et sur le changement d’innocents en guerriers. Mais c’est bien parce que T3 veut aller plus loin, ose le pari de montrer ce moment du basculement qu’il fallait, là et le plus possible, de l’épique et du grandiose.

Evidemment que John Connor ne peut pas passer du jour au lendemain du zonard au guerrier, mais ce final est décevant car il est « poussé » dans son rôle. Oui, c’est vrai que sa mère et lui sont toujours « poussés » par les événements, qu’ils subissent et réagissent, mais j’aurais aimé voir là la naissance, active et volontaire, d’un héros ; pas la mise en avant d’un type qui a tout fait pour fuir ce rôle et qui le devient par dépit.
Après, j’avoue que la différence n’est pas énorme et certainement subjective, mais je n’ai pas ressenti ça en voyant le film. J’aurais voulu voir l’arrivée d’un héros, d’un type qui prend ses responsabilités et assume son destin. Ca, je ne l’ai pas vu, et je pense que ça aurait été le moment le plus épique et le plus évident dans cette histoire.

[quote]C’est à peu près le seul à s’en tirer, dans ce navet. Personnage de carton, peut-être, mais de carton animé, contrairement aux autres. Parce que, entre Christian qui bêle dans son micro, Michael Ironside qui garde les sourcils froncés et la moue crispée, Moon Bloodgood qui plaque une expression unique pour simuler la colère, la surprise, et la surprise colérique, ou Helena Bonham-Carter qui passe en revue les variations du regard de cocker triste qu’elle fait si bien, c’est quand même le catalogue des choses à ne pas faire en cas de mauvaise direction d’acteurs (avec un casting pareil, c’est encore plus fort que Snyder sur Man of Steel), en plus d’être le catalogue des samples de films célèbres nappés d’effets spéciaux.
Quel navet.
Ah ouais, c’est McG, j’oubliais.

Jim[/quote]

Bale en fait trop, certainement trop nerveux sur le plateau (son fameux pétage de plomb) et les errements du scénario, qui ne permettait pas de savoir vraiment le projet autour de John Connor (mort ? ressuscité ? martyr ? sachant que Bale s’implique tellement dans ses rôles, il a dû se sentir frustré, même s’il s’est comporté comme un connard durant le tournage avec son explosion de colère).
Les autres galèrent car ils n’ont jamais eu les capacités/n’ont plus fait étalage de leurs talents depuis longtemps. La majorité du casting était une fausse bonne idée, il aurait été encore mieux de prendre des acteurs moins connus (le duo Worthington/Bale était alors au sommet de leur popularité, ils n’avaient pas besoin d’autre chose pour promouvoir un film TERMINATOR, déjà méga-populaire) mais qui auraient mieux tenu leurs rôles.
Une vraie occasion manquée, Terminator Salvation.

[quote=« Ben Wawe »]
Je vois ce que tu veux dire, et je vois aussi le film différemment. Il y a plein de bonnes idées, plus que je ne le pensais, avec une réflexion intéressante sur l’imaginaire, le destin, etc.
Je reverrai avec plus de curiosité ce 3, [/quote]

Si ça te donne envie de le revoir, c’est cool !
Moi, je crois avoir vu tous les films en salle (et je suis suffisamment fan de la licence pour aller voir le suivant en salles aussi… je suis faible…). Le deuxième m’a déçu à cause de la répétition de la structure (le côté « boucle temporelle » m’avait échappé à l’époque, et je n’avais pas aimé le côté « no casualties », parce que j’étais un gamin et que je voulais que ça charcle, con de moi), et j’ai adoré le troisième parce qu’il sortait de cette boucle et avait un côté « destin tragique » assez bouleversant. Et plus je le vois, plus je l’aime.
Et je ne me lasse pas de la scène de la grue.

C’est rude, ça : j’ai ça pour le second Hobbit, dont j’attendais trop…

[quote=« Ben Wawe »]Ta réflexion sur la survie et non l’épique est très vraie, et Salvation est bien plus casse-gueule que les autres car il « donne » aux spectateurs une vision de l’histoire qu’ils ont attendue/imaginée depuis si longtemps, et sous de si nombreuses folles (c’est un peu comme la prélogie de Star Wars, qui a autant déçu pour sa qualité intrinsèque que pour une vision que n’avait pas la majorité des fans de l’Ordre Jedi et du basculement d’Anakin Skywalker).
C’est vrai que T1 et T2 étaient sur la survie et sur le changement d’innocents en guerriers. Mais c’est bien parce que T3 veut aller plus loin, ose le pari de montrer ce moment du basculement qu’il fallait, là et le plus possible, de l’épique et du grandiose.[/quote]

Mais T3 a l’intelligence de couper l’image quand la métamorphose s’entame. Y a cette pudeur face au héros que j’ai trouvé formidable : l’enfant est mort, rideau noir.

C’est ça que j’ai trouvé magnifique : il est prêt à tout pour éviter ce destin, à devenir un zéro, à se rayer de l’humanité (il n’a plus de papier, plus de carte de crédit, il prend des anesthésiques pour chien : ce n’est plus un homme, et c’est son choix !!! C’est autre chose, question renoncement, que le sale gosse en mode « argent facile » de T2).
Et malgré tous ces sacrifices, qui n’auront servi à rien, le destin le rattrape.

Jim

[quote=« Jim Lainé »]je n’avais pas aimé le côté « no casualties », parce que j’étais un gamin et que je voulais que ça charcle, con de moi

Jim[/quote]

Je me retrouve complètement sur ce point-là, et pourtant, à la revoyure, le côté 'no casualties" est au coeur du discours profond du film, pas très éloigné d’un Philip K. Dick d’une certaine manière (qu’est-ce qui fait un humain, ou tout du moins, des caractéristiques humaines ?).
Serge Daney, plus habitué à disserter sur Godard ou Hawks, aimait beaucoup T2, car pour lui au fond, à l’heure où les machines ont gagné (notre contemporanéité), il vaut mieux se raccrocher à une machine qui évoque encore l’humain (Schwarzenegger et son anthropomorphisme), plutôt qu’à une machine informe totalement déshumanisée…

[quote=« Photonik »]

", parce que j’étais un gamin et que je voulais que ça charcle, con de moi

Jim

Je me retrouve complètement sur ce point-là, et pourtant, à la revoyure, le côté 'no casualties" est au coeur du discours profond du film, pas très éloigné d’un Philip K. Dick d’une certaine manière (qu’est-ce qui fait un humain, ou tout du moins, des caractéristiques humaines ?). [/quote]

C’est aussi une manière pour le film d’expliquer que John Connor ne sera jamais une machine de guerre (et, quelque part, jamais un militaire, ce que le film de McG explique avec ses semelles de plomb habituelles), parce que l’humanisation du robot, c’est l’application pratique du discours du jeune John, qui voit par l’exemple que ces principes moraux sont applicables.
Qui plus est, toute la licence travaille sur l’idée que l’homme combat la machine, donc, on pourrait penser que ça contourne tout discours sur « quelle connerie la guerre », puisque l’ennemi est inhumain. Or, justement, l’ennemi nous renvoie un reflet puisqu’il prend notre apparence, mais aussi parce que sa surface métallique est un miroir : si la machine évolue, l’homme évolue. C’est là je crois la dimension cornélienne de cet univers.
(Bon tout ça, je l’avais pas compris quand j’ai vu T2 en salle, je voulais que le robot flingue, c’est con, un jeune.)

Jim

[quote=« Jim Lainé »]Si ça te donne envie de le revoir, c’est cool !
Moi, je crois avoir vu tous les films en salle (et je suis suffisamment fan de la licence pour aller voir le suivant en salles aussi… je suis faible…). Le deuxième m’a déçu à cause de la répétition de la structure (le côté « boucle temporelle » m’avait échappé à l’époque, et je n’avais pas aimé le côté « no casualties », parce que j’étais un gamin et que je voulais que ça charcle, con de moi), et j’ai adoré le troisième parce qu’il sortait de cette boucle et avait un côté « destin tragique » assez bouleversant. Et plus je le vois, plus je l’aime.
Et je ne me lasse pas de la scène de la grue.[/quote]

Je pense que j’ai eu, dès le début, un à priori négatif à cause de Schwarzeneger. J’étais, à l’époque, dans un vrai rejet de l’acteur, que je considérais comme has-been et totalement nul. De plus, le voir dans la franchise, si vieux, si usé, ça m’a complètement sorti du truc.
Sincèrement, ce n’était juste pas crédible qu’il joue encore le même rôle, tant d’années après. Ca ne « marchait » plus sur moi, et ça me donnait l’impression qu’ils faisaient le film pour que Schwarzeneger ait encore du boulot ; on était loin de l’époque actuelle, où Stallone et Schwarzeneger trouvent une deuxième jeunesse suite au succès (mérité) de Expendables.

Maintenant, en plus d’un reboot, j’apprends que Schwarzeneger sera dans cette relance, et je ne sais pas quoi en penser. Il ne pourra pas jouer un robot, peut-être sera-t-il utilisé en clin d’oeil comme un général du futur ou quelque chose du genre… bref, même si je supporte bien mieux Schwarzeneger actuellement, je n’ai plus envie de le voir en robot et dans le même rôle.

[quote]C’est ça que j’ai trouvé magnifique : il est prêt à tout pour éviter ce destin, à devenir un zéro, à se rayer de l’humanité (il n’a plus de papier, plus de carte de crédit, il prend des anesthésiques pour chien : ce n’est plus un homme, et c’est son choix !!! C’est autre chose, question renoncement, que le sale gosse en mode « argent facile » de T2).
Et malgré tous ces sacrifices, qui n’auront servi à rien, le destin le rattrape.

Jim[/quote]

Je comprends l’idée, et je trouve que c’est une bonne idée. En plus, avec ton éclairage, le troisième film gagne en intérêt parce que c’est vraiment cette évolution, cette obligation faite à un gamin de devenir le guerrier adulte qu’il n’a jamais voulu être.
Cependant, j’avoue très subjectivement que j’avais imaginé ce changement de statut autrement. Plus… noble. Avec un John Connor assumant sa mission, et agissant directement pour atteindre son objectif et combattre.

Après, bien sûr, ce n’est pas le message de la franchise, et c’est bien plus dramatique/terrible de voir John être forcé d’agir ainsi. Mais j’avais imaginé autre chose, et l’ayant vu jeune (j’avais 16/17 ans), je fus déçu et ça m’a marqué.

[quote=« Jim Lainé »]

Qui plus est, toute la licence travaille sur l’idée que l’homme combat la machine, donc, on pourrait penser que ça contourne tout discours sur « quelle connerie la guerre », puisque l’ennemi est inhumain. Or, justement, l’ennemi nous renvoie un reflet puisqu’il prend notre apparence, mais aussi parce que sa surface métallique est un miroir : si la machine évolue, l’homme évolue. C’est là je crois la dimension cornélienne de cet univers.
(Bon tout ça, je l’avais pas compris quand j’ai vu T2 en salle, je voulais que le robot flingue, c’est con, un jeune.)

Jim[/quote]

l’idée avec le voyage dans le temps n’est il pas aussi que la machine (l’outil) est le véritable père de l’humain : la machine provoque la rencontre du couple, forme le fils etc ?

C’est peut-être parce que j’ai été élevé au Stan Lee tous les matins, mais j’aime bien l’approche presque « anti-héros », des gens qui ne sont pas faits pour être des héros, voire qui refusent de l’être, des personnages qui sont à l’opposé du preux chevalier, qui n’ont ni les prédispositions, ni l’héritage, ni les capacités ni le mental pour être un héros (c’est pour ça que je n’aime pas la reprise de Swamp Thing par Scott Snyder, ce héros sacrificiel, presque messianique, tellement loin du héros tragique proposé par Len Wein…). Et j’aime beaucoup l’idée de ce gamin qui refuse tout en bloc : il refuse son rôle de chef de guerre, il dénie à sa mère d’avoir raison, bref il essaie de faire une croix sur le passé et il se refuse un avenir, il fuit toute action et toute participation, il ne veut pas prendre part, et en soi, objectivement, il est nul. Quelque part, c’est Peter Parker face aux machines : il n’est pas fait pour ça, mais il apprendra sur le tas, et il sera meilleur que ceux qui sont faits pour ça.
Je trouve que Mostow et ses scénaristes ont bien joué le truc. Renforcé par un début humoristique et par un final d’une grande noirceur.

[quote=« n.nemo »]

[quote=« Jim Lainé »]Qui plus est, toute la licence travaille sur l’idée que l’homme combat la machine, donc, on pourrait penser que ça contourne tout discours sur « quelle connerie la guerre », puisque l’ennemi est inhumain. Or, justement, l’ennemi nous renvoie un reflet puisqu’il prend notre apparence, mais aussi parce que sa surface métallique est un miroir : si la machine évolue, l’homme évolue. C’est là je crois la dimension cornélienne de cet univers.
(Bon tout ça, je l’avais pas compris quand j’ai vu T2[/quote]

en salle, je voulais que le robot flingue, c’est con, un jeune.)

l’idée avec le voyage dans le temps n’est il pas aussi que la machine (l’outil) est le véritable père de l’humain : la machine provoque la rencontre du couple, forme le fils etc ?[/quote]

L’œuf et la poule, effectivement.
J’avais lu sur un site yankee une analyse fort intéressante où le mec expliquait que Skynet encourageait les humains à continuer à lutter en créant des situations où les missions dans le passé sont des réussites. Ce qui encourage les résistants à résister davantage, ce qui pérennise la guerre, ce qui justifie et valide l’existence de Skynet… Faudrait que je retrouve le truc, le mec expliquait sa vision des choses bien mieux que je pourrais le faire, mais je trouve ça intéressant : ça ne donne aucune réponse définitive à la question de savoir qui a ouvert les hostilités et qui a intérêt à faire cesser le conflit, dans une absence totale de liens de causalité, ce qui me semble un bel écho à la boucle temporelle.

Jim