TERREUR EXTRATERRESTRE (Greydon Clark)

REALISATEUR

Greydon Clark

SCENARISTES

Lynn Freeman, Daniel Grodnik, Ben Nett et Steve Mathis

DISTRIBUTION

Jack Palance, Martin Landau, Tarah Nutter, Christopher S. Nelson…

INFOS

Long métrage américain
Genre : science-fiction/horreur
Titre original : Without warning
Année de production : 1980

Vieux routier du cinéma d’exploitation, Greydon Clark a touché à plusieurs sous-genres (Satan’s Cheerleaders, Black Shampoo, Les 7 filles en or…) avant de s’attaquer à son premier film d’horreur en 1980. Par certains aspects, Without Warning aurait pu ressembler à un de ces nombreux slashers qui pullulaient sur les écrans au début des années 80. Quatre adolescents (dont David Caruso dans un de ses premiers rôles sur grand écran) partent pour un week-end en pleine nature. Ils ignorent l’avertissement d’un vieux chasseur, qui les alerte de nombreux phénomènes étranges dans les parages, pour pouvoir passer du bon temps près d’un lac. Tout se passe bien…jusqu’à la disparition de deux d’entre eux…

Mais comme le soulignent les affiches et le titre français, le tueur n’est pas un cinglé masqué bien de chez nous…la menace vient plutôt des étoiles…

Comme souvent, Greydon Clark a du se débrouiller avec de maigres moyens, seulement 150.000 dollars, dont la moitié est passée dans le salaire des deux têtes d’affiche, Jack Palance et Martin Landau. Les deux vétérans volent aisément la vedette aux fades jeunes acteurs de la distribution. Palance est impeccable en vieux chasseur obsédé par l’idée d’ajouter l’alien à son tableau de chasse. Avec son regard halluciné, Martin Landau cabotine savoureusement en militaire revenu du Vietnam avec une araignée au plafond. Il n’est pas toujours gâté par les dialogues mais le bonhomme affiche toujours une belle présence.

Le suspense est un peu mollasson, surtout dans la première partie du film, mais Greydon Clark a bien su tirer parti des possibilités des décors naturels, avec un bon travail sur la photographie de Dean Cundey (avant que celui-ci parte sur des plus gros budgets) qui soigne l’atmosphère tout en permettant de ne pas trop s’attarder sur le côté cheap de certains effets spéciaux (la façon dont volent les armes de l’extraterrestre par exemple, des sortes de disques voraces un peu dégoûtants qui s’accrochent douloureusement à leurs cibles).

Le réalisateur a judicieusement suggéré la présence de la créature pour ne la dévoiler que dans le dernier quart d’heure. Le masque confectionné pour à peine plus de 1000 dollars par Rick Baker n’étant pas très expressif, le géant venu d’ailleurs reste le plus souvent dans l’ombre et c’est plutôt bien vu pour l’efficacité des scènes finales de cette sympathique série B fauchée qui flirte régulièrement avec le Z.

Plus Terreur Extraterrestre avance, plus le long métrage ressemble à un proto-Predator. Et d’ailleurs dans les points communs il y a le nom de l’interprète de l’alien (très statique tout de même, l’accoutrement ne devait être ni pratique ni très confortable) : le regretté Kevin Peter Hall, qui a ensuite enfilé le costume de l’iconique chasseur extraterrestre dans le classique de John McTiernan.

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