LE MONSTRE DU TRAIN (Roger Spottiswoode)

Horreur
Film américain/canadien
Réalisé par Roger Spottiswoode
Scénarisé par T.Y. Drake
Avec Jamie Lee Curtis, Hart Bochner, Ben Johnson, Derek McKinnon, David Copperfield…
Année de production : 1980

Terror Train (Le Monstre du Train en V.F.) fait partie de ces nombreuses tentatives du sous-genre horrifique du slasher pour capitaliser sur le succès du Halloween de John Carpenter. Le producteur Daniel Grodnik (Terreur Extraterrestre) ne s’en est jamais caché puisque son idée initiale était clairement de faire un film « à la Halloween dans un train ». Profitant des avantages fiscaux qui permettaient des productions à moindre coût, Le Monstre du Train a été tourné au Canada et marque les débuts derrière la caméra de Roger Spottiswoode (ancien monteur pour Sam Peckinpah et Walter Hill), pour sa seule incursion dans l’horreur (il a ensuite signé Turner & Hooch, Air America ou encore le Bond Demain ne meurt jamais).

La tête d’affiche du Monstre du Train est Jamie Lee Curtis, qui était alors la star de l’horreur révélée par Halloween. Avant le film dont il est question ici, elle venait d’enchaîner Fog et Le Bal de l’Horreur et elle sera ensuite dans Halloween II et Déviation Mortelle avant de s’éloigner du genre pour éviter d’être cataloguée. Son personnage, Alana, est un peu mieux développé que la plupart des adolescent(e)s du slasher, juste bons à se faire découper par le cinglé au masque (et on retrouve les stéréotypes habituels dans Le Monstre du Train).

La structure est connue : cela commence par une humiliation, un bizutage qui tourne mal à la fin d’une soirée d’intégration à l’université de médecine. Trois ans plus tard, ces mêmes étudiants se réunissent pour fêter un réveillon costumé dans un antique train à vapeur. Il y a de l’alcool à gogo, de la drogue, un magicien pour pimenter la soirée (nul autre que David Copperfield)…et aussi un tueur qui s’est infiltré dans la locomotive et qui ne perd pas de temps pour trucider des personnes bien ciblées…

Le déroulement est très classique mais il y a des éléments intéressants comme la bonne utilisation de ce décor quasi-unique permettant d’installer une atmosphère anxiogène et une certaine paranoïa quand les premiers crimes sont révélés. Le thème de la magie (et des faux-semblants qu’elle amène) participe pleinement au suspense, en jouant sur la théâtralité. Les attaques sont souvent bien filmées en tenant compte de l’aspect presque claustrophobique apporté par des lieux réduits comme les cabines et les couchettes…mais les mises à mort auraient gagné à être un peu plus brutales…

Le Monstre du Train est aussi un film dans lequel le tueur change régulièrement de masque, endossant ce faisant l’identité de chacune de ses victimes successives jusqu’à la révélation finale. Si le manque de moyens se fait de temps en temps sentir, l’ensemble, qui bénéficie de la présence du vétéran du western Ben Johnson (qui s’était bien amusé à jouer avec tous ces jeunots) en contrôleur menant l’enquête, reste un bon petit slasher malgré quelques maladresses.

Le dernier acte entre Alana et le tueur est même assez prenant…mais ce climax est hélas plombé par une ultime scène totalement bâclée…

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Devon Whitehead :