THE DUNGEONMASTER (Collectif)

MPW-42028

REALISATEURS

Charles Band, Dave Allen, John Carl Buechler, Steven Ford, Peter Manoogian, Ted Nicolaou et Rosemarie Turko…

SCENARISTES

Allen Actor, Dave Allen, John Carl Buechler, Jeffrey Byron, Peter Manoogian, Ted Nicolaou, Rosemarie Turko et Charles Band

DISTRIBUTION

Jeffrey Byron, Richard Moll, Leslie Wing, Gina Calabrese…

INFOS

Long métrage américain
Genre : science-fiction/fantasy/horreur
Année de production : 1984

Paul Bradford est un génie de l’informatique (c’était un peu la mode en ce début des années 80 avec des films comme Tron et War Games) qui passe plus de temps avec son super ordinateur, XCALBR8 (de son petit nom Cal), qu’avec sa petite amie, Gwen. Le jour où il ose enfin faire sa demande, Paul et Gwen sont téléportés vers une dimension infernale par le maître des lieux, le maléfique Mestema.
Mestema est un sorcier immortel qui cherche depuis des millénaires un défi stimulant (c’est dire si le bonhomme doit vraiment s’ennuyer). Il pense enfin avoir trouvé en Paul un adversaire digne de lui pour le combat du siècle : la magie contre la science !
Mestema affuble Paul d’un costume sorti tout droit d’un mauvais cosplay de Mortal Kombat, transforme son ordinateur en bracelet de poignet et le renomme…EXCALIBRATE ! (les meilleurs noms devaient déjà être pris)…

Pour sauver son âme et celle de Gwen, Paul…euh, Excalibrate devra survivre à 7 épreuves avant d’affronter le boss de fin de niveau, Mestema lui-même.
Et comme The Dungeonmaster est un long métrage collégial, chaque challenge a été confié à un scénariste et réalisateur différent…l’occasion pour le producteur, scénariste et réalisateur Charles Band, l’un des petits maîtres de la série B et de la série Z U.S., de donner leur première chance derrière la caméra aux futurs piliers de ses boîtes de production Empire et Full Moon Pictures.

The-Dungeonmaster-1984-Trailer-9

En plus de Charles Band, on retrouve ainsi les spécialistes des effets spéciaux Dave Allen (la saga Puppet Master) et John Carl Buechler (Troll, Ghoulies III…), Peter Manoogian (Decapitron, Arena, Demonic Toys…) et Ted Nicolaou (Subspecies, Bad Channels…). De jolis titres qui fleurent bon le bis des années 80 et 90…
Les deux autres segments sont signés Steven Ford et Rosemarie Turko…deux inconnus qui n’ont plus retouchés à une caméra par la suite (ou alors pour des films de vacances…mais ceci ne nous regarde pas).

The Dungeonmaster compte donc 7 réalisateurs et 8 scénaristes (un de plus pour le fil rouge, les face-à-face entre Paul et Mestema qui ponctuent chaque épreuve)…et sans surprise, l’ensemble est complètement décousu : il n’y pas de cohésion entre les différentes parties (et je ne parle même pas des scènes oniriques qui rajoutent à la confusion…le rêve érotique en slo-mo du prologue est un grand moment de n’importe quoi) qui ne sont de plus pas vraiment équilibrée au niveau de la durée (certaines sont réglées en à peine 5 mn, alors que la plus laborieuse, Slasher, s’étire péniblement).

Si le résultat n’est pas toujours à la hauteur, la bonne idée de The Dungeonmaster est d’explorer avec chaque épreuve un sous-genre du cinéma fantastique. Ainsi Dave Allen, héritier de Ray Harryhausen, orchestre l’affrontement entre Paul et une statue géante animée image par image. Ensuite Excalibrate croisera des zombies purulents (plus Bruno Mattei que George Romero), un groupe de hard-rock diabolique (W.A.S.P…qui est, aux dernières nouvelles, toujours en activité), un musée de cire peuplé de statues des pires criminels (il y a aussi celle d’Albert Einstein, mais je ne sais toujours pas ce qu’elle fiche là), un serial-killer, un échappé de Troll 2 et des pillards du désert dans un post-apo encore plus cheap que le plus cheap des sous-Mad Max italien.

Malgré les dialogues ineptes, le slasher mou du genou, les trucages souvent approximatifs et le final expédié, The Dungeonmaster est un patchwork aussi foutraque que divertissant : fauché, mal fagoté, monté à la serpe (n’en jetez plus…), mais aussi souvent fun (mes séquences préférées sont celle de Dave Allen, avec sa stop-motion un peu sommaire mais charmante, et le Heavy Metal de Charles Band) et avec un vilain cabotin à souhait.

Initialement développé comme Ragewar : The Challenge of Excalibrate, le projet a été retitré pour profiter de la popularité du jeu de rôle Donjons et Dragons. C’est pour cette raison que le film s’intitule The Dungeonmaster…même si Mestema ne raccroche pas sa cape noire en fin de journée dans un décor médiéval (Charles Band n’aurait de toute façon pas eu assez de brouzoufs pour en construire un).