TROLL (John Carl Buechler)

Comédie fantastique
Long métrage américain/canadien
Réalisé par John Carl Buechler
Scénarisé par Ed Naha, d’après une idée de John Carl Buechler
Avec Noah Hathaway, Michael Moriarty, Shelley Hack, Jenny Beck, June Lockhart, Sonny Bono, Julia Louis-Dreyfuss…
Année de production : 1986

Une famille emménage dans un nouvel appartement. Le père et la mère font la connaissance de leurs pittoresques voisins tandis que les deux enfants, un frère et sa soeur, visitent les lieux. Alors qu’elle joue dans la cave, la petite Jenny croise un troll magicien, qui l’enlève avant de se transformer pour se faire passer pour elle. Son frère est le seul à se rendre compte que sa soeur n’est plus vraiment elle-même mais ses parents mettent ça sur le compte de leur changement d’environnement. Au fil des jours, le Troll/Jenny visite un par un les locataires de l’immeuble et les métamorphose en créatures magiques. Son but est d’ouvrir un portail vers sa dimension et tant pis si le monde des mortels est détruit dans le processus…

Spécialiste des effets spéciaux qui a principalement oeuvré dans le bis et le Z, John Carl Buechler a eu l’idée de Troll alors qu’il travaillait encore pour Roger Corman au début des années 80. Le roi de la série B ne s’est pas montré intéressé, ce qui ne fut pas le cas de Charles Band qui avait offert à Buechler sa première chance de passer derrière la caméra avec un des segments du bordélique The Dungeonmaster. Band a tout de même demandé des changements car le projet initial tenait plus du slasher (le petit monstre trucidait tous ceux qui croisaient sa route) et le producteur voulait un métrage PG-13 (interdit aux moins de 13 ans non-accompagnés). Les éléments de fantasy ont donc été rajoutés par Ed Naha (Dolls - Les Poupées), auteur du scénario final.

Les monstres de Troll portent bien la marque de John Carl Buechler, qui a toujours du composer avec des budgets limités (moins d’un million de dollars ici). Ses bébêtes caoutchouteuses ressemblent à celle qu’il a déjà créé pour The Dungeonmaster et Ghoulies par exemple…et ça ne m’étonnerait pas qu’il y ait eu un peu de recyclage. Ce qui n’est pas vraiment gênant tant cette collection de craignos monsters gluants est assez croustillante, surtout quand ils se mettent tous à entonner une chanson. Buechler n’a jamais été un très bon réalisateur mais il a tout de même de bonnes petites idées, simples et efficaces, pour insuffler de la vie à des créatures très statiques (on est plus dans le théâtre de marionnettes).

Sympathique mélange d’humour et de fantastique, Troll repose beaucoup sur ce décalage entre un environnement banal et le merveilleux hérité des contes de fée. C’est cheap, souvent crétin…et aussi plutôt divertissant et pas avare en rebondissements dans sa deuxième moitié. Si les personnages sont caricaturaux, la distribution est étonnante : Michael Moriarty (acteur fétiche de Larry Cohen) et l’ex-Drôle de Dame Shelley Hack sont les parents complètement à côté de la plaque, Noah Hathaway (Atreyu dans L’Histoire sans Fin) et Jenny Beck (V) jouent leurs enfants, Sonny Bono est un play-boy foireux, Julia Louis-Dreyfuss (Seinfeld) devient une nymphe dans son premier rôle au cinéma et June Lockhart (Mrs Robinson dans la vieille série Perdus dans l’Espace) est la sorcière gardienne de l’immeuble.

Troll a été sauvé de l’oubli complet réservé à de nombreuses bisseries de Charles Band grâce à un amusant détail. En effet, la famille confrontée aux phénomènes surnaturels a pour patronyme les Potter…et le père et le fils se prénomment tous les deux Harry…je crois que J.K. Rowling fut même interrogée sur cette coïncidence, en affirmant n’avoir jamais vu le film de John Carl Buechler…

troll1
Le premier Harry Potter !

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