Moi je ferais preuve d’indulgence : c’est vraiment pas mal, même si bardé de défauts.
Devant l’enfilade de clichés posés d’emblée, on se pose des questions, puis on finit par capter que Williamson va chercher à nous balader.
Le bougre le fait avec beaucoup de talent, avec une narration très alerte, parfois authentiquement convenue (les références à Poe, tartes à la crème du genre), utilisant habilement les flash-backs qui semblent être totalement entrés dans la norme du tout venant de la production télévisuelle américaine. Tant mieux puisque c’est un procédé narratif porteur, notamment en termes de manipulations narratives dont Williamson est friand.
Un « dispositif » intéressant, donc, mais au défaut de taille : c’est bien beau de chercher à bousculer les codes établis en termes d’écriture scénaristique, ce serait mieux de chercher à innover aussi en termes de réalisation, et de ce point de vue-là, « The Following » est très banal. A ce titre, la scène d’introduction est très très faible en termes de mise en scène, sur le papier il y avait pourtant matière à une mise en place choc. Dommage, sans compter que le reste de l’épisode se repose sur une caméra portée alternant les champs / contrechamps sans imagination, et aussi quelques fake scares bien bateaux, malheureusement. Reste quelques raccords / transitions bien foutus, notamment sur les flashbacks justement.
De son côté, Bacon est impeccable comme d’habitude dans son rôle de cafardeux antipathique, j’aime bien Ashmore, aussi ; par contre, c’est vrai que Purefoy (même s’il a une « gueule ») ne nous éblouit pas de son charisme.
Au final, une mise en place intéressante sans être géniale, loin de là, mais il faut bien en passer par là pour goûter aux surprises que le scénar’ de Williamson ne manquera pas de ménager. En tout cas j’espère.
Tout l’aspect « méta » décrit par Fredo m’intéresse en tout cas.
Une remaque pour finir : je ne sais pas si c’est moi qui délire ou si Williamson va creuser la question, mais j’ai l’impression que cet épisode met en scène une représentation d’une sorte de paranoïa sécuritaire très "amérique contemporaine, notamment du fait de l’omniprésence des forces de police vu que la moitié du cast est sous protection policière et l’autre c’est des flics ; d’autre part :
une bonne partie du reste de la population américaine semble être constituée de serial killers. Une société mi-flics mi-assassins, le cauchemar absolu !
Je ne sais si la série ira par là, mais j’aimerais voir ce que Williamson ferait de cette thématique.