Disais-je en parlant de The Following, malheureusement les derniers épisodes (le 8 et le 9) n’ont produit chez moi qu’un peu d’ennui ; c’est donc sans remord ni regret que j’arrête de suivre cette série.
Je me suis encore bien marré avec le 10. Et le 11 va arriver sur ma bécane sous peu…
C’est bien, Fred. Tu es un guerrier.
Moi aussi je suis un warrior.
J’allais répondre à Artie un peu plus haut que nul regret n’était à nourrir, en effet, concernant cette série qui s’avère très décevante au final.
Les deux derniers épisodes en date (le 10 et le 11) oscillent entre ennui léthargique et n’importe quoi scénaristique : toutes les pistes soulevées ou presque durant l’intéressante (toutes proportions gardées) première partie de saison sont abandonnées pour ainsi dire, quand ce ne sont pas les maladroites tentatives d’instiller un peu de tension (le siège de l’épisode 10 et la traque « underground » dans le 11) qui masquent la débâcle scénaristique ici en jeu, et on se désintéresse assez rapidement de ce qui se passe à l’écran (je me suis endormi comme une merde à plusieurs reprises durant le dernier épisode).
A moins que le final soit d’un niveau tout à fait exceptionnel (et quand bien même, dans ce cas, tout au plus pourra-t-on parler de bilan très mitigé), on peut dire que Williamson a foiré son coup dans les grandes largeurs.
Pas de triomphalisme, Sylvain !!
Je persiste à penser que les premiers épisodes du show (pas tous cependant) contenaient en germe des éléments très intéressants qui auraient pû aboutir à des choses fraîches et réussies dans le domaine très balisé par ailleurs de la série policière. Mais il semble que ce ne sera pas pour cette fois.
Comme je n’aime pas abandonner à 15 mètres du bol de sangria, comme dirait l’autre, je vais quand même mater les deux derniers épisodes, hein…
J’ai trouvé un bon titre pour cette équipe du FBI : le FBHI (Federal Benny Hill Investigastions). Je termine le visionnage du 11.
Ah, mais je ne triomphe pas.
Je souris juste, à l’intérieur.
Blague à part, il est très rare qu’une série flottante se bonifie sur la durée.
Et quand le bas blesse d’entrée au niveau scénaristique, c’est quasi mort.
C’est dommage. L’idée de départ était bonne. Mais pour une raison étrange, les ricains ratent pas mal de concepts intéressants depuis 1 an ou 2.
Je ne peux que souscrire à ce constat…
[quote=« sylvain cordurié »]
C’est dommage. L’idée de départ était bonne.[/quote]
Hum,je n’en suis pas certain, c’était déjà super casse-gueule à la base. Il leur aurait fallu bosser un peu la psychologie criminelle et ne pas arrêter leur recherche sur le sujet au visionnage du Silence des Agneaux. Conserver de plus quelques idées en réserve pour faire tenir le truc debout, et l’intention d’aller quelque part avec un tel pitch (personnellement, le fait de ramener Poe dans l’équation était déjà une très mauvaise idée).
Je vous avais bien dit que c’était de la m… Bon, ok j’en rajoute pas…
Non n’en rajoute pas, Mr « True Blood » !!
« The Following » me semble le prototype de la série qui n’a été pensé en amont qu’au niveau du premier épisode (qui était pas si mal) et pas au-delà, dans une logique « lostienne » extrêmement casse-gueule…
Pour Poe, je n’étais pas contre l’utilisation de ces références a priori (encore que : c’est quand même devenu un cliché, malgré tout l’amour que je porte à ses textes), mais c’est surtout que les scénaristes n’en font rien du tout ou presque, à quelques citations emblématiques près (« nevermore » évidemment…).
[quote=« Photonik »]
Pour Poe, je n’étais pas contre l’utilisation de ces références a priori (encore que : c’est quand même devenu un cliché, malgré tout l’amour que je porte à ses textes)[/quote]
C’est bien de cela dont je parle: au pays des images qui bougent, Edgar Allan Poe (l’auteur et ses oeuvres) est devenu une sorte de dommage collatéral de Tim Burton, une sorte de pantin qu’on sort systématiquement du placard lorsqu’il s’agit d’agiter la poésie, la littérature, le romantisme noir, les chapeaux haut de forme, le gothique hydrocéphale ou l’alcoolisme moustachu dans une forme purement américaine. L’utiliser associé à une histoire de serial killer représente déjà une certaine forme de facilité pas franchement encourageante ( dans l’absolu, cependant, rien n’interdit d’en faire quelque chose d’intéressant).
Le personnage de Purefoy aurait été spécialiste d’Hawthorne ou d’Emily Dickinson, cela aurait montré de la part des scénaristes un peu plus de volonté d’ouvrir la fenêtre tout en restant dans un cadre assez serré.
Je ne sais pas si tu seras d’accord avec cette appréciation, mais j’ai un exemple récent d’utilisation du « mythe » Poe qui me semble intéressante : c’est celle qu’en fait Coppola dans son dernier film en date, « Twixt ».
Non seulement c’est très cohérent thématiquement, mais en outre Coppola explique que l’idée du scénario lui est venue d’un rêve dans lequel figurait Poe (on est pas obligé de le croire, mais il a souvent utilisé, de son propre aveu, ses rêves, comme beaucoup de créateurs bien sûr), et j’aime bien cette « fidélité » à l’impulsion originelle de l’histoire…
Sinon, oui, ça aurait été intéressant d’aller chercher des auteurs moins « célébrés » (ceux que tu cites, ou pourquoi pas Henry James par exemple).
Et dans le registre de la surexploitation pas toujours très à propos, l’exemple de William Blake me vient aussi à l’esprit, à une échelle moindre de celle de Poe tout de même.
Il faudra décidément que je me le choppe, celui-là, ça fait un moment que je veux le voir. Mais je pensais aux avatars revendiqués comme le récent The Raven et son utilisation si pataude d’Edgar Poe. Dans le domaine littéraire, il existe un nombre que je crois conséquent de bouquins « de genre » qui exploite le mythe, quand ce n’est pas le personnage lui-même : Poe devient alors détective, fantôme, personnage d’arrière-plan, alibi culturel ou caution d’historicité.
Henry James, oui, mais à condition d’éviter « Le Tour d’écrou » pour justifier les actes du tueur en série. L’anglais William Blake nous fait sortir du champ américain, mais ses dessins de lourds démiurges michel-angesques participent autant à son exploitation actuelle que sa poésie hallucinée. Ce qui nous amène inévitablement à Milton, que l’on cite souvent dans les films en montrant des gravures de Gustave Doré : encore raté! Le réalisateur (ou le documentaliste?) dévoile les démons tirés de La Divine Comédie plutôt que ceux du Paradis Perdu! L’important, c’est de voir les cornes, le reste…
[quote=« Photonik »]Non n’en rajoute pas, Mr « True Blood » !!
[/quote]
Pinaise, vous attaquez bien bas !
C’est clair!..
Puisque c’est comme ça, je m’en vais…
Tu peux aussi ajouter « Attrapes-moi si tu peux! » comme référence.
C’est d’ailleurs cette forme de chasse à l’homme qui « tue » le principe de départ. Une fois le bad guy sorti de sa tanière, on sent que ça coule ou que ça va couler.
En effet, Hush, tu as bien cerné le problème : depuis le début de ce jeu du chat et de la souris (4 ou 5 épisodes grosso merdo), la série s’enlise méchamment et cet épisode 11 (consternant à deux trois détails près) en est la preuve manifeste.
Après le twist le plus ridicule de l’histoire des twists (la conclusion de l’épisode précédent : un retournement de personnages, même si y’en a eu 78 depuis le début de la saison, ça peut faire son petit effet mais à condition de ne pas nous présenter le perso un petit quart d’heure avant, niveau implication c’est zéro), les auteurs continuent de nous sortir de leur chapeau des persos totalement fonctionnels (ici Monroe et son acolyte) pour faire avencer leur histoire, apparemment écrite au fur et à mesure, c’est pas possible autrement.
Du coup, toutes les pistes intéressantes sont laissées en jachère, un vrai gâchis.
Bon allez, faut être honnête, y’a deux trois choses sympas dans cet épisode :
[spoiler]- Le personnage de Jacob (Jacob ou Jason, je sais plus ? non, Jason c’est un peu too much pour un serial-killer…) Wells, vraiment intéressant et complexe, et excellemment interprété de surcroît.
- le face à face entre Bacon et Purefoy de chaque côté d’une vitre, avec une vraie bonne idée de mise en scène (le côté « miroir » du dialogue, souligné par les reflets sur la vitre qui renforce le parallèle entre les deux persos.
- la révélation issue du passé de Bacon, une bonne idée faut le reconnaître, thématiquement cohérente.[/spoiler]
D’ailleurs, je ne sais plus si c’était par Hush ou Fredo, mais cette dernière révélation avait été anticipée il y a 6 ou 7 épisodes(quelques page plus haut donc, chapeau mec !!
Si cette dernière idée n’est pas mauvaise, donc, c’est vraiment dommage qu’elle n’ait pas été préparée en amont plus subtilement pour optimiser son impact (des flashes-back avec le père de Bacon distillés tout au long de la saison, ou un truc comme ça…).
On a droit au cortège habituel d’incohérences :
Jacob et Carroll ne zigouillent pas les flics, OK, mais en plus ils leur laissent leur flingo ??
Si on file la métaphore de « Carroll comme ombre portée des scénaristes du show », on remarquera que le serial killer / écrivain pédale méchamment dans la semoule au début de cet épisode. Comme quoi, la métaphore fonctionne !!!
Vu le 13. C’est la merde du côté des tueurs. Et une petite apparition du Nick Fury qui devrait faire son retour dans la saison 2.
Ouais, je me suis fait la réflexion pour Fury moi aussi.
Sinon, il faut bien dire que ce dernier épisode était affligeant (quoique plutôt tendu au regard de la moyenne des épisodes, mais bon c’est quand même censé être le climax de la saison), proposant des rebondissements, dont le cliffhanger, plutôt indigne étant donné l’ambition du show et sa note d’intention.
Rien n’est résolu, oubliez les références à Poe, et l’éventualité d’un plan global du bad guy en chef, ici on navigue à vue et on ne tient pas une seule des promesses d’un début de saison modérément prometteur.
Désolant.
Enjeu de la saison 2 : pourront-ils faire pire ?