Rambo du pauvre… Tssss…
Ça dénote juste le ressenti de l’émetteur du commentaire.
Et pour le coup, l’allusion à Rambo, elle ne rime à rien, forêt ou pas.
Pas le même personnage, pas le même background, pas le même genre d’histoire, etc.
Dans cette saison, ils font un choix. Celui de sociabiliser partiellement Castle. On passe de l’écorché vif de la saison 2 de Daredevil à un mec capable de faire progressivement des choix selon ses rapports aux autres. Des rapports qui évoluent sur la longueur de la saison. Ce que certains ici appellent du vide, j’appelle ça de la construction par petites touches. Et à la limite, l’attaque du sénateur, avec son côté pseudo savant dans sa construction scénaristique, qui te balance un minimum d’action, c’est l’épisode que j’ai trouvé le plus chiant.
Bref… Autant Luke Cage, Iron Fist et - pire encore - The Defenders méritaient des critiques sévères, autant là, ça se tient.
Mais ce n’est pas le Punisher de comics. Et perso, je dis tant mieux. Le perso des comics, c’est loin d’être la plus belle création de Marvel.
Il parait qu’une adaptation, c’est toujours une trahison. Eh bien, c’est une belle trahison, pour moi.
Je ne suis pas d’accord. On parle tout de même d’un retour à la vie sociale pour des personnes qui ont fait la guerre, avec les traumatismes que cela comporte. L’allusion est pour moi tout à fait valable, on est même en plein dedans. L’épisode dans la forêt est juste un plus qui peut même être un clin d’oeil au premier Rambo, pourquoi pas?
Farpaitement. Rien de plus.
Je trouve juste dommage d’avoir pris comme matériel un personnage un peu transgressif pour en faire ce qui a été fait. C’est devenu trop lisse et trop convenu. Et la fin, c’est plus qu’une trahison, c’est totalement hors sujet pour moi.
Perso, je vais faire comme avec Daredevil.
La saison 1 m’a accroché sans plus, et la saison 2 m’a plu. Même si j’ai moyennement adhéré à la définition de la Main.
Mon sentiment, c’est que la saison 1 reconstruit Castle après les événements de la S2 de Daredevil.
Et maintenant que l’on est sorti de la quête de vengeance découlant du meurtre de sa famille, j’attends qu’il se définisse de manière plus raisonnée et plus froide par rapport au crime : sur fond de « les gars qui ne méritent même pas un procès, ils sont pour moi. J’assainis la société. » Une approche de vigilant, mais particulièrement expéditif. Pas comme un chien fou. Plutôt comme un soldat posé, capable de se montrer extrême.
On verra ce qu’ils en feront. Mais à mon sens, ils ont passé la saison 1 à humaniser le personnage, pour lui donner un socle, et faire que les spectateurs aient de l’empathie pour lui. Ça rendra plus acceptable sa radicalité future, si radicalité il y a.
Il faudra juste un élément déclencheur.
Je découvre la série avec du retard (elle roupille sur une clé depuis de longs mois…).
Premier épisode sympa : lent, tranquille, avec une explosion à la fin (j’ai assez apprécié l’astuce certes facile mais efficace des lumières éteintes et du décor uniquement éclairé par les détonations). On cerne bien le personnage qui veut s’oublier dans un boulot abrutissant et qui ne cherche rien, surtout pas un ami.
À voir comment ils développent ça, mais je trouve que pour un chapitre d’introduction, c’est sympa.
Jim
J’avance tranquillement dans la série (épisode 6), et j’aime bien, ça se regarde sans déplaisir, et j’apprécie le parti pris consistant à suivre un personnage dans sa lente construction : un peu comme dans Daredevil, on a un héros qui n’est pas encore devenu celui qu’on connaît. Donc il hésite, il n’est pas radical, parfois il est trop brusque et parfois trop gentil, il cherche ses marques, ce qui peut donner une caractérisation quelque peu hésitante, mais sur la durée, il y a une cohérence, celle de l’homme qui, par la force des choses, renoue des liens sociaux.
Après, l’intrigue recourt à des ficelles grosses comme des cordes de marine, le tout saupoudré du spectre de Blackwater, qui continue à hanter la fiction américaine. Le héros découvre un « complot », il tente d’agir en zigzagant entre les autorités et les méchants, une enquêtrice affronte sa hiérarchie pour suivre une piste à laquelle personne ne croit, etc etc… Un schéma narratif éprouvé, certes, mais un brin trop connu. Les péripéties qui se succèdent sont à la l’avenant : la poursuite de voiture résolue par le retour d’un personnage, la fusillade en forêt…
De même, les personnages alentours sont assez clichés. Micro, par exemple, est un poil décevant. La force du personnage, tel qu’il avait été présenté par Mike Baron et ses dessinateurs à la fin des années 1980 (je me suis récemment replongé dans les épisodes de Baron, qui sont tout de même assez bien construits et somme toute très plaisants à parcourir), c’est d’être un vieux bonhomme grassouillet et à demi chauve. Créé avant l’émergence du cliché du geek (jeune rebelle avec piercing et mèches teintées, adepte de citations pop-culturelles), il échappe aux raccourcis. La production n’arrive pas à trancher en choisissant Ebon Moss-Bachrach, qui campe un ermite mal coiffé à la logorrhée difficilement contrôlable. Comble de tout, le gars habite un entrepôt déserté aux vitres cassées : les décors eux aussi véhiculent leurs clichés.
En somme, si ce n’était pas marqué « Punisher » sur l’étiquette, ça pourrait être n’importe quelle ratatouille télévisuelle consacrée à un justicier solitaire et vaguement expéditif. La bande dessinée parle d’une obsession née d’un deuil, son adaptation télévisuelle joue la carte du thriller, ce qui n’est ni idiot ni contre-productif, mais finit par éloigner le personnage de son « originalité ».
Ça reste tout à fait regardable, avec ses moments intéressants, ses scènes d’action, ses intrigues croisées. C’est pas toujours très bien monté, l’enchaînement étant parfois sec, voire mou pour certaines scènes d’action. On sent pourtant la volonté de penser l’image, mais c’est très inégal, certains épisodes s’avérant peu nerveux.
Jim
Une déconstruction alors, suivi d’une reconstruction. Parce que ce Punisher n’est plus vraiment le même que celui qu’on nous a montré dans la 2e saison de Daredevil, et il raccroche le maillot d’entrée de jeu, pur effectivement se sociabiliser un peu. Et s’humaniser, probablement pour que le spectateur ressente un peu d’empathie pour lui.
Je n’ai pas encore vu la seconde saison de Daredevil.
Mais j’aime bien l’idée d’un Punisher qui raccroche le maillot en début de série. C’est pas mal, comme idée, ça, parce que ça peut donner un personnage qui n’est pas seulement mû par la vengeance. Et puis, au début de la série, il est bien esquinté, tout de même, seul, vide, sans but, taciturne, fuyant le contact. Il s’est vengé, oui, mais il s’est vidé.
Après, je comprends les critiques qui estiment que ça ne va pas assez vite, que ça ne défouraille pas assez. Moi, j’aime bien. En plus, ça permet de construire d’autres personnages en même temps, et certains ont des parcours vraiment intéressants.
Jim
Je continue à regarder.
La structure, proche de ce que le versant Netflix de Marvel a déjà essayé, construit plusieurs intrigues afin d’en avoir une qui fasse diversion par rapport au récit principal. Ici, le destin de Lewis sert donc à faire patienter par rapport à ce qui tourne autour d’Anvil, tout en mettant en valeur comment les différents aspects du récit se tricotent. L’épisode 10 joue la carte des destins croisés (et de la structure « à la Rashomon », un peu, aussi, ce qui est toujours marrant), les différents personnages convergeant dans le fameux « cercle rouge » cher à Melville. Avec une approche pas linéaire du tout, pas mal.
L’épisode précédent aborde de front le problème des armes en vente libre. Bon, le traitement des personnages (et notamment le ridicule caractérisant le défenseur du contrôle des armes à feu) fausse le jeu, on est en Amérique. Mais au moins, c’est abordé.
C’est pas génialement tourné, mais il y a régulièrement de bonnes idées de mise en scène. C’est hélas souvent trop sec, tandis que l’intrigue avance sans se presser. Dans l’ensemble, ça se laisse regarder avec plaisir. Par exemple, là, je suis bien curieux de voir les trois derniers épisodes : c’est déjà bon signe.
Jim
Bon, c’est pas mal. Le final (disons, les quatre derniers épisodes) sont musclés et testostéronés à un point proche de la saturation. Purée, ça morfle. Déjà que Daredevil, ça saigne, mais là…
J’aime bien ce Punisher pas tout à fait préparé, qui conserve toujours une part d’improvisation, qui laisse une partie de ses sentiments dicter ses actions. C’est pas encore le justicier méticuleux et pointilleux de la BD (surtout de la version Baron), mais ils ont bien saisi l’aspect suicidaire du personnage. Baron parvenait à concilier les deux, en montrant que le héros s’organise afin de mettre en scène son éventuel échec (attendu). Dixon faisait de Castle un gars qui fonce vers le danger bille en tête, toujours à trouver des plans de rechange. La version télé ressemble peut-être davantage à celle-ci.
Si le discours sur les armes est un peu caricatural (c’est casse-gueule sur un tel personnage, mais ça aurait été sympa que l’occasion soit saisie), j’aime bien ces portraits de vétérans aux destins disparates (le reconverti dans le marché de l’assassinat, le traumatisé, le résilient, le justicier…). Sur cet aspect, je trouve qu’ils ont réussi leur coup.
Et la dernière phrase est vraiment chouette.
Jim
Il y a encore deux saisons des séries Marvel/Netflix qui attendent leur diffusion…avant leur très probable annulation.
La saison 2 du Punisher sera disponible en janvier. Pour la 3ème de Jessica Jones, la date n’a pas encore été communiquée.
Je suis en train de me refaire la saison 1.
C’était de la bonne came, je le redis.
Complètement d’accord. J’avais beaucoup aimé et je me referais l’intégralité quand la seconde sortira.
Ah, la tendresse…
Oui.
Mais la fin aurait été, aussi, une parfaite conclusion au personnage.
La saison 1 a le mérite de fonctionner comme un récit complet.
Ce n’est pas une raison pour se priver d’un autre.
Complètement.
Mais, c’est peut-être mon côté perfectionniste, la dernière scène et l’ultime réplique de Frank feraient, vraiment, une superbe conclusion. Du coup, je me demande si une nouvelle saison « vaut » la peine de se priver d’une fin aussi touchante et forte.
(c’est aussi pour ça que je ne suis pas vraiment gêné que Daredevil n’ait pas de saison 4 : la fin de la S3 me semble parfaite)
Pas faux. Ce sont de vraies belles fins de saisons. Qui terminent sur de jolies notes.
Mais je n’ai pas le culte de l’objet télévisuel.
Par exemple, on pourrait considérer que la fin de Breaking Bad est parfaite en soi. Mais savoir qu’il y aura un téléfim sur le destin de Jesse post-BB, ça me fait tripper.
Les univers et personnages que j’aime, je suis toujours content de les retrouver.
Comme des compagnons de voyage. Mon rapport à l’imaginaire.