De terrifiantes créatures ont envahi la Terre, chassant leurs proies humaines au bruit. Pour leur échapper, les Andrews se réfugient dans un lieu isolé, mais découvrent un culte sinistre qui cherche à exploiter les sens suraiguisés de leur fille Ally, sourde depuis ses 13 ans.
Avec notamment Stanley Tucci, Kiernan Shipka, Miranda Otto.
Production Netflix : The Silence | Netflix Official Site
Netflix m’a proposé ce film après que j’ai vu la deuxième partie de Chilling Adventures of Sabrina (bien, mais plus maladroit et moins puissant que la première partie). Notamment parce qu’on retrouve ici deux actrices de la série : la jeune Kiernan Shipka (Sabrina), et Miranda Otto (Zelda).
Bon, soyons honnêtes : le film surfe sur l’engouement récent pour les films liés à un sens. Sans un bruit a été un immense succès, Bird Box aussi, et Netflix entend retrouver la puissante réussite de ce deuxième film, produit par le distributeur.
Clairement, The Silence n’a pas la même qualité, même si ça n’en fait pas pour autant un mauvais film.
Cette fois-ci, on a une explication et un visuel pour les fameuses créatures qui s’en prennent à l’Humanité. Elles détectent le son, sont aveugles, et on suit une famille tentant de survivre à ça ; avec la fille qui est sourde, suite à un accident. Suivent les péripéties attendues, la perte d’un ami de la famille, la découverte d’un sanctuaire, une menace bien humaine et terrible, un combat sauvage, un sacrifice… et un final ouvert, plein d’espérance contrastée.
Oui, le film est fortement prévisible, voire même convenu. Et The Silence emprunte tellement à d’autres films similaires que ça flirte avec la copie, un pas aisément franchi lors de « la bataille finale », avec un personnage qui suit le même destin qu’un autre dans Sans un bruit. Mais ça ne m’a pas gêné : je suis plutôt bon public, j’ai été happé par la tension successive au fil des scènes, et j’ai apprécié plusieurs éléments de ce film court (1H30) qui propose plusieurs rebondissements et avancées dans une telle durée.
Déjà, les acteurs sont bons et impliqués : Stanley Tucci est toujours propre et professionnel, et incarne un père qui tente de gérer comme il peut, en palliant son manque de présence physique ; Miranda Otto quitte l’allure stricte et sévère de Zelda pour une mère sympathique et attentionnée, en belle synergie avec son époux ; et Kiernan Shipka est encore une fois très bien, dans ce portrait difficile d’une jeune fille sourde, perdue mais pas stupide ou débile. Surtout, j’ai apprécié d’avoir plusieurs rebondissements, plusieurs « moments » sans qu’ils soient trop longs ou trop étirés. De même, le fait d’avoir une « origine » à tout ça, ça devient rafraîchissant, car les films similaires veillent généralement à ne rien en dire, et ça devient lassant.
Et, encore une fois, la durée courte, le nombre de rebondissements, et un rythme efficace, tout ça rend le visionnage très agréable. La direction d’acteurs est bonne, la photographie est discrète mais efficace, et plusieurs plans sont jolis et travaillés. Le final, en plein orage, est très beau ; et le réalisateur gère bien et ses personnages, et les quelques idées pertinentes du script (cette fameuse secte un peu tombée de nulle part, mais flippante, avec deux idées de pièges bien dégueulasses, mais bien trouvées).
The Silence n’est pas un grand film, ni un film dont je me souviendrais forcément. Mais c’est un film qui gère bien ses tensions, minimes (on ne bondit pas, on ne détourne pas le regard de terreur), et fournit plusieurs rebondissements pour que l’ensemble soit agréable. Avec de bons acteurs, un script « pas fou » mais cohérent et solide, ce film est un divertissement correct et honnête, bien qu’il suive de très près ses glorieux aînés, eux-mêmes pas sans défaut.
Il y aura sûrement d’autres « copycats » de Sans un bruit & Bird Box, et The Silence ne restera pas dans les mémoires ; mais il n’est pas honteux, et fait passer un bon moment. Une bonne réussite, du coup, pour ma part !