Horreur
Long métrage américain
Ecrit et réalisé par Francis Teri
Avec Lisa Petruno, Tim Martin Crouse, Michael Gingold, Frank Rivera…
Année de production : 1990
Après un prologue onirique étrange (ou what the fuck, c’est selon) qui annonce rapidement la couleur (internée, le personnage principal rêve qu’elle est baladée dans l’hôpital psychiatrique par une infirmière aux seins nus armée d’une hache), l’histoire de The Suckling se déroule principalement une dizaine d’année plus tôt, dans les années 70. Bill, un étudiant, amène sa petite amie Rebecca dans une maison cradingue située au fond d’une ruelle sordide. La demeure fait office à la fois de maison close et de clinique d’avortement improvisée. La jeune femme montre des signes de doute mais sur la demande de Bill, elle est droguée par Big Mamma, la tenancière des lieux…
Comme à son habitude, Big Mamma jette le foetus dans les toilettes pendant que Rebecca se remet de l’opération. On assiste alors à la seule scène potable du film, très Troma (la maison du Toxic Avenger) dans l’esprit : dans les égouts, le foetus entre en contact avec un produit chimique qui le fait muter. Le bébé devient monstrueux et grandit très vite. Pour le budget microscopique, les trucages sont plutôt bons et l’ambiance générale glauquissime…mais c’est bien peu et le reste du métrage est juste complètement à la ramasse…
La créature au costume caoutchouteux, aux yeux globuleux et à la gueule pleine de dents gigantesques (plus rigolo qu’autre chose) va s’en prendre à tous les habitants du bordel, piégés à l’intérieur de la maison. Commence alors un huis-clos terriblement ennuyeux, un jeu de massacre au suspense anémique et pauvrement interprété. Inconnus au bataillon, les acteurs sont tous aussi mauvais les uns que les autres…ça gueule, ça surjoue dans un vrai défilé de clichés ambulants…
The Suckling est la seule réalisation d’un certain Francis Teri qui n’a jamais plus retouché à une caméra par la suite, ce qui n’est guère étonnant…car si des William Lustig ou Frank Henenlotter ont su faire des choses intéressantes avec des moyens très limités pour leurs premiers films respectifs, ce n’est pas du tout le cas ici. Ce qui aurait pu être une zèderie trash n’est qu’un navet bricolé et laid qui se referme sur une double fin confuse…
J’ai survolé quelques avis et certains y ont vu une sorte de message sur l’avortement…mais prêter ce genre de propos à l’unique tentative cinématographique de Francis Teri me semble bien exagéré…