Comédie/horreur
Long métrage américain
Réalisé par Lloyd Kaufman et Michael Herz
Scénarisé par Lloyd Kaufman et Joe Ritter
Avec Andree Maranda, Mitchell Cohen, Pat Ryan Jr, Mark Torgl…
Titre original : The Toxic Avenger
Année de production : 1984
C’est en cherchant des lieux de tournage pour le Rocky de John G. Avildsen et Sylvester Stallone (sur lequel il a travaillé pendant la pré-production) que Lloyd Kaufman a imaginé un film d’horreur se déroulant dans un club de remise en forme. Comme il était occupé à fonder sa société indépendante Troma Entertainment à la même période, Kaufman a mis ce projet de côté le temps de développer ses affaires, distribuer des séries Z et produire et réaliser des comédies coquines (dont certaines ont vu les débuts de Vincent d’Onofrio et Kevin Costner…ce dernier avait même voulu racheter le film pour mieux pouvoir s’en débarrasser).
Troma a pris la direction que l’on connaît (le slapstick vomissant toutes sortes de fluides bien dégueulasses) au début des années 80 quand Lloyd Kaufman a repris son idée pour mêler comédie et horreur dans un long métrage qui a commencé sa production sous le titre de travail Health Club Horror avant d’obtenir son titre officiel : The Toxic Avenger ! Tourné en 1983 pour à peine 500.000 dollars, The Toxic Avenger a mis deux ans avant de trouver un distributeur et c’est grâce aux séances de minuit et à la VHS qu’il a gagné son statut culte, début d’une franchise qui comprendra plusieurs suites, un jeu vidéo, un comic-book et même un cartoon.
Le colossal et hideux Toxic Avenger est le super-héros du New Jersey (bon, le genre de justicier qui démembre et étripe ses adversaires) et comme tout super-héros, le premier acte du film raconte ses origines. Melvin Junko est agent d’entretien dans un club de sport de Tromaville, la « capitale mondiale des déchets toxiques ». À cause de son physique peu avantageux, Melvin est le souffre-douleur de tous les clients et particulièrement de Bozo, un psychopathe dont le passe-temps est d’écraser des enfants et des grands-mères avec sa voiture. Le cinglé compte même ses victimes selon un système de points qui rappelle La Course à la Mort de l’An 2000 produit par Roger Corman (Vincent d’Onofrio, alors âgé de 24 ans, aurait bien voulu jouer le rôle mais il a été écarté parce qu’il avait osé demander une petite augmentation à Lloyd Kaufman).
Suite à une énième humiliation qui tourne mal, Melvin tombe dans une cuve de produits chimiques et après d’atroces souffrances (en écoutant ses cris à travers la porte de la salle de bains, sa maman pense que son fiston passe enfin sa crise de la puberté), il se transforme en une créature à la force surpuissante animée d’un profond désir de justice. Et gare à ceux qui se mettent en travers de la route du Monstre du New Jersey !
En un film, Toxic Avenger posait déjà les bases du style Troma…un tournage façon guérilla, un vrai sens de la débrouille, un humour de sale gosse, des acteurs qui pataugent dans les matières les plus répugnantes et du gore qui tâche. Ce qui donne une grosse crétinerie au scénario qui part dans tous les sens (même si Kaufman y glisse sa petite critique du culte du corps des années 80) et aussi mal réalisée qu’atrocement interprétée (entre l’hystérique qui joue Bozo et l’actrice inepte qui interprète la petite amie aveugle de Toxic, on touche les tréfonds de l’amateurisme) mais également sacrément généreuse dans le n’importe quoi…certains gags non-sensiques sont dignes d’un cartoon et Toxic se montre souvent inventif face aux méchants de Tromaville, petites frappes déglinguées du bulbe, naine caïd du crime et maire obèse corrompu…
Parmi une distribution d’illustres inconnus, il y a une certaine Marisa Tomei (dix ans avant d’être oscarisée pour Mon Cousin Vinny). Pour sa toute première apparition à l’écran à l’âge de 18 ans, la future Tante May du MCU ne faisait que passer en hurlant à la vision de la laideur du Toxic Avenger.
