THE TOMB OF DRACULA (Akinori Nagaoka & Minoru Okazaki)

REALISATEURS

Akinori Nagaoka & Minoru Okazaki

SCENARISTE

Tadaaki Yamazaki, d’après les personnages créés par Bram Stoker et le comic-book de Marv Wolfman et Gene Colan

INFOS

Long métrage japonais
Titre original : Yami no Teio - Kyuketsuki Dracula
Genre : animation/horreur
Année de production : 1980

Entre 1978 et 1981, l’éditeur Marvel Comics et le studio japonais Toei collaborèrent sur une série de projets qui se traduisirent par le développement de plusieurs licences adaptées spécifiquement pour chaque marché. Ainsi, Marvel put utiliser différents robots géants issus de deux animes pour la ligne de jouets Shogun Warriors et le comic-book dérivé (personnages qui apparurent d’ailleurs un peu plus tard dans une aventure des 4 Fantastiques).
Du côté nippon, des séries télévisées virent le jour, la plus connue étant la déclinaison tokusatsu de Spider-Man. La Toei eut également la possibilité de produire des films d’animation et étonnamment, le premier choix de la firme se porta sur la bande dessinée horrifique culte de cette période, The Tomb of Dracula de Marv Wolfman et Gene Colan.

Diffusé sur le petit écran japonais en 1980, Yami no Teio - Kyuketsuki Dracula fut retitré par Harmony Gold Dracula : Sovereign of the Damned pour l’exploitation en VHS sur le territoire U.S. Le film fut tout simplement appelé Dracula pour sa sortie française dans la collection « Vidéo Jeunes » de Jacques Canestrier, dans le même catalogue que Albator, Candy et Goldorak.
Pour sa ressortie en DVD Zone 1, Marvel et Lionsgate ont repris le titre du comic-book (voir image ci-dessus).

Dans l’ensemble assez fidèle à l’oeuvre d’origine, Dracula : Sovereign of the Damned commet pourtant une erreur majeure : plutôt que de transposer un ou deux arcs en particulier, le scénario voit beaucoup trop grand et tente de résumer le run entier de Marv Wolfman (soit du #7 au #70) en 90 minutes. Et bien évidemment, le développement des personnages et la construction dramatique en pâtissent, avec des choix narratifs plus que douteux et des raccourcis qui rendent la progression de l’histoire souvent confuse.

Comme dans le comic, on suit en parallèle les chasseurs de vampires dans leur traque de Dracula (mais sans Blade, l’équipe se réduit à Harker, Frank Drake et Rachel Van Helsing) et le Seigneur des Ténèbres venu ici mettre son grain de sel dans une cérémonie sacrificielle en enlevant la promise de Satan. Mais alors qu’il pensait en faire sa prochaine victime, il tombe amoureux de la belle Dolores (Domini dans la BD). Ce rebondissement majeur de la série papier arrive ici beaucoup trop tôt et fera que le Comte ne sera quasiment jamais montré en position de force. Suivra la naissance d’un bébé, Janus, au destin tragique et dont la mort et la renaissance précipiteront la chute de son illustre père.

Bien que quelques images soient assez réussies et dégagent l’atmosphère qui convient à ce type de récit, la majorité du métrage a atrocement mal vieilli. Animation saccadée, erreurs de continuité et chutes de rythme alourdissent un ensemble souvent ridicule. Les effets et les choix esthétiques propres aux animes s’accordent mal avec les origines occidentales du projet et créent un constant décalage : les crocs et les yeux de Dracula brillent quand il attaque (?); exsangues, les victimes de Dracula bleuissent (??); Frank Drake fait des bonds à la Dragonball quand Harker le charge en fauteuil roulant pour tester ses capacités (???) et ce même descendant de Dracula attaque son ancêtre en faisant une démonstration de karaté (???).


Quelques séquences arrivent tout de même à fonctionner ici et là, par petits bouts décousus, comme le final qui reprend le double affrontement de The Tomb of Dracula #70, mais le tout manque sérieusement de cohérence. Déjà bien plombé par cette accumulation de défauts, le visionnage est encore plus gâché par un doublage américain déplorable (voix affreuses, interprétation à la ramasse et traduction lamentable qui semble ne pas tenir compte du matériel original…comme noté plus haut, Domini devient Dolores, Quincy Harker devient Hans Harker, Lilith devient Layla…).

Bref, ce tout premier long métrage d’animation Marvel est très, mais très loin d’être une réussite même s’il reste une véritable curiosité. À noter qu’un deuxième et dernier dessin animé fut produit avant la fin du deal entre Marvel et la Toei, The Monster of Frankenstein, mais celui n’entretient paraît-il (parce que je ne l’ai pas encore vu) que peu de rapport avec son équivalent comics.

Et rien que pour le plaisir d’un moment bien nanar à souhait voici la fameuse scène du « Kung-fu Wheelchair » :

Ca, ce n’était pas dans les comics… :mrgreen:

Oulala, faut pas lui prendre sa place de parking pour handicapé à celui-ci* ! :mrgreen:

[size=85]* d’ailleurs, il ne faut jamais la prendre, kung fu ou pas ![/size]