REALISATEUR
Giulio Paradisi
SCENARISTES
Luciano Comici et Robert Mundi, d’après une histoire de Giulio Paradisi et Ovidio G. Assonitis
DISTRIBUTION
John Huston, Joanne Nail, Paige Conner, Lance Henriksen, Shelley Winters, Mel Ferrer, Glenn Ford, Franco Nero, Sam Peckinpah…
INFOS
Long métrage italien/américain
Genre : horreur/thriller/science-fiction
Année de production : 1979
À la grande époque du cinéma de genre italien, les producteurs n’hésitaient jamais à exploiter les genres à la mode pour proposer des copies plus ou moins inspirées des grands succès du moment. Ce qui a donné aussi bien des bons films que des gros nanars…ainsi que des choses inclassables comme ce Visitor, co-production avec les U.S.A. dont l’idée principale vient du grec Ovidio G. Assonitis, qui venait de commettre Tentacules, le très mauvais ersatz des Dents de la Mer (déjà avec John Huston et Shelley Winters au générique). Cette fois Assonitis ne dirige pas (c’est déjà ça), laissant les commandes à Giulio Paradisi qui fut assistant réalisateur sur Huit et demi de Fellini et Don Camillo en Russie (son C.V. en tant que réalisateur n’est pas très fourni et très oubliable).
Le scénario de The Visitor bouffe en effet à tous les râteliers et emprunte aussi bien à Graine de Violence qu’à Rosemary’s Baby en passant par Carrie, Rencontres du troisième type et La Malédiction, avec une (légère) touche de Star Wars et des Oiseaux d’Alfred Hitchcock. Le résultat ne pouvait donner qu’un bordel bizarre et incohérent (même l’affiche américaine, complètement à côté de la plaque, n’a pas réussi à le vendre)…mais aussi étrangement fascinant…
Dans un paysage extra-terrestre, un vieux guerrier aux faux airs d’Obi-Wan Kenobi (le grand réalisateur John Huston faisait surtout l’acteur pour pouvoir financer ses projets) a la vision d’une tempête destructrice amenée par une jeune fille humaine. On passe ensuite à une retraite new-age où une figure christique (Franco « Django » Nero en longue perruque blonde et non-crédité au générique) raconte à ses pupilles (des gamins chauves) l’histoire du conflit intersidéral entre Sateen, une force diabolique aux grands pouvoirs, et son rival de toujours Yahveh (bon, pas besoin de faire un dessin). Satan…euh, Sateen s’est échappé sur Terre et a eu le temps de se reproduire avant d’être vaincu par Yahveh.
Barbara Collins, l’une des descendantes de Sateen, a eu une fille prénommée Katy qui fait preuve depuis quelque temps de capacités psychokinétiques et s’en sert pour faire le mal. Barbara est convoitée par un groupe de satanistes adeptes de Sateen qui font tout pour qu’elle accouche d’un garçon qui selon eux serait l’incarnation de Sateen sur Terre. Le petit ami de Barbara fait bien entendu parti du complot et il est joué par Lance Henriksen (Aliens) dans un de ses premiers rôles d’importance (dans un film qu’il a détesté), un arriviste qui a vendu son âme au diable pour diriger une équipe de basket-ball à succès (!)…
The Visitor change constamment de ton et d’atmosphère, du film d’horreur à l’enquête policière (le vétéran Glenn Ford connaît la mort la plus horrible), du thriller paranoïaque à la S.F. utopique du final, sur fond d’une bande-originale datée et terriblement chargée. Parfois incompréhensible, l’ensemble ne tient pas et frôle souvent le ridicule (ah, le match de basket du début)…et pourtant il y a plusieurs scènes qui, prises individuellement, se révèlent assez efficaces et bien tendues (comme celle de l’enlèvement). C’est tout le paradoxe de ce gloubi-boulga à l’étonnante distribution.
Car aux côtés de John Huston, Lance Henriksen, Mel Ferrer, Shelley Winters (en nounou très protectrice de la pauvre Barbara), Glenn Ford et Franco Nero, on retrouve même Sam Peckinpah, le réalisateur de La Horde Sauvage, venu cachetonner le temps d’une journée dans un petit rôle de docteur !