THE WALKING DEAD (Saisons 1-11)

[quote=« n.nemo »]

[quote=« Photonik »]

je rebondis en lisant, en survolant plutôt, alors peut être fais je un contre sens, mais je dirais que l’affaire des zombies est essentielle à walking dead.

Bien sur, je comprend le raisonnement comme quoi on s’intéresse au groupe de survivant, et donc qu’importe la catastrophe à laquelle ils survivent, mais c’est alors faire l’impasse sur la résonance symbolique du mort vivant.[/quote]

Je suis assez d’accord : c’est un récit de zombies qui, dans sa logique de feuilleton (de « à suivre », quoi…) devient un récit de survivants. Parce que, d’ordinaire, les récits de zombies sont plus ou moins conclusifs, finissant par la mort des humains, la fuite des humains (la fin la plus ouverte qui soit) ou le triomphe des humains. Walking Dead (et c’est clairement énoncé dans les intentions de Kirkman et expliqué dans ses premières interviews), c’est justement la question « bon d’accord, et après ? »
Mais ça reste un récit de zombie, et Kirkman ne cesse de le rappeler dans son récit : les personnages analysent les zombies, les classent en différents types de menaces, font le point sur leur rapport au danger que les morts-vivants représentent. Le zombie est au centre de l’univers, sinon de l’intrigue. Même s’il n’est pas un moteur de l’action (en tout cas, pas tout le temps), il est un moteur de la définition du personnage humain en face de lui.
(Et d’une certaine manière, heureusement que Walking Dead n’est pas à la base un récit de survivants : d’une part parce que des survivants, il n’en reste pas des masses, et de moins en moins, en général parce que Rick, qui est clairement un gros connard, prend toutes les mauvaises décisions possibles. C’est bien mieux utilisé dans la série que dans la BD, je trouve, d’ailleurs : Rick fait tout pour merder, mauvais stratège, mauvais combattant, égoïste et impulsif… tu parles d’un survivant !)

[quote=« n.nemo »]Qui, entre le groupe et les morts vivants, est le plus mort vivant ? Où est la vie ? D’où va venir la mort ?

Remplacez les zombies par des vampires et vous introduisez une dose de sensualité qui casse totalement le propos. Remplacez les zombis par une catastrophe naturelle et vous perdez le parallélisme entre le groupe de survivant et ce qui vit encore mais sans but.[/quote]

Certes.

(Bon, après, la « sensualité » du zombie, si elle est présente au début, notamment chez Stoker, elle est héritée du mythe de la succube, et elle ressort cycliquement, notamment depuis Ann Rice… Et d’une certaine manière, cette « sensualité » enferme le genre, le coupe d’autres dimensions métaphoriques possibles, comme la découverte de soi, l’adolescence, la contamination… C’est pour ça que j’aime bien le cycle de Blade, ou Daybreakers, voire Underworld, malgré les faiblesses formelles de certains de ces films : ils tentent tous de redéfinir le vampire comme un prédateur parasite (dans Underworld, ou dans le second Blade, deux mafias en lutte qui pompe le sang de la société des humains), en renouant avec des métaphores sociales (le ghetto, la clandestinité…) ou biologiques (la contamination…).
Ça fait du bien, après une décennie passée dans l’ombre d’une bande de tafioles poudrées à jabot. Même si la bit-lit ne s’est pas encore débarrassée de cette approche-là.)

Jim