REALISATEUR
William Dear
SCENARISTES
William Dear et Michael Nesmith
DISTRIBUTION
Fred Ward, Belinda Bauer, Peter Coyote, Ed Lauter, Richard Masur, Tracey Walter…
INFOS
Long métrage américain
Genre : science-fiction/aventures
Titre original : Timerider, the adventure of Lyle Swann
Année de production : 1982
Réponse américaine aux Beatles, les Monkees était un groupe créé de toutes pièces pour les besoins d’une série télévisée qui connut un grand succès aux Etats-Unis à la fin des années 60. L’arrivée de la contre-culture, de nouveaux sons comme ceux de Jimi Hendrix et l’échec du film Head de Bob Rafelson et Jack Nicholson qui leur a été consacré ne sont que quelques-uns éléments qui ont précipité la dissolution des Monkees. Leur guitariste, Michael Nesmith, créa par la suite le First National Band, un groupe de country-rock.
Michael Nesmith rajouta une corde supplémentaire à son arc en composant en 1976 la musique de Northville Cemetery Massacre, un film de biker très peu connu qui marqua la première collaboration entre Nesmith et le réalisateur canadien William Dear. En effet, les deux bonhommes se retrouveront par la suite pour des clips, des courts métrages et pour un autre long métrage en 1982, qui mettra à nouveau en avant leur intérêt pour la moto (mais dans un genre très différent de Northville Cemetary Massacre) : Timerider, The Adventure of Lyle Swann, un drôle de mélange entre science-fiction, western et documentaire sur les courses de moto.
Pourquoi un documentaire sur les courses de moto ? Car c’est à ça que font vraiment penser les 15 premières minutes du film qui suivent un motard intrépide répondant au nom de Lyle Swann, vainqueur de nombreuses compétitions, dans une course qui traverse le désert du Nouveau-Mexique. William Dear multiplie les plans sur le bolide de Swann et en oublie de dynamiser son entrée en matière.
Ce dont Swann ne se doute pas, c’est que des scientifiques mènent une expérience secrète dans le désert qui va bouleverser sa vie. Et c’est là que les choses sérieuses commencent : pris dans une faille temporelle, Swann se retrouve projeté en 1877 et ne tarde pas à faire des rencontres…
Bien entendu, avec son combinaison, son casque rouge et son étrange monture, Lyle Swann est rapidement pris pour un envoyé du diable. Reese, le chef d’un gang de hors-la-loi, se rend quant à lui très vite compte du potentiel de la moto et cherche à mettre la main dessus…
Aussi sympathique soit-il, le long métrage ne débouche pas sur une intrigue très aboutie. Les scénaristes restent à la surface et s’amusent plus des gags et autres quiproquos provoqués par l’anachronisme de la situation (et il y en a de très amusants) qu’à creuser véritablement les personnages.
Dommage, car la distribution est excellente et les acteurs auraient mérité d’avoir un peu plus de matière avec laquelle jouer : le rugueux Fred Ward est Lyle Swann, roi de la moto un peu (même très, en fait) lent à la détente (sans trop en révéler, il lui faut beaucoup de temps pour se rendre compte de la situation dans laquelle il se trouve); Peter Coyote (qui avait déjà cotôyé Fred Ward l’année précédente dans Sans Retour de Walter Hill) cabotine comme un beau diable dans le rôle de Reese; Ed Lauter, prolifique second couteau, est un prêtre qui a un peu de mal à choisir son camp (et comme ce n’est pas toujours très bien écrit, ses actions peuvent prêter à confusion) et Belinda Bauer (Robocop 2) est la jolie rebelle à la coiffure un peu trop moderne qui sera l’une des seules à ne pas s’effrayer à la vue de l’engin de Swann (et dans tous les sens du terme)…
Malgré ces réserves (dont un rythme en dents-de-scie), l’implication des comédiens et les diverses péripéties parviennent à maintenir l’intérêt jusqu’à un final qui arrive un peu comme un cheveu sur la soupe (il faut dire que les scénaristes ne se sont guères attardés sur les actions des scientifiques de 1982 jusque-là) et qui en rajoute une couche dans le paradoxe temporel.
Divertissement aussi honnête qu’anecdotique, Timerider fait passer un bon petit moment mais est loin d’être inoubliable. Et c’est un peu à l’image de la filmographie de William Dear, connu principalement pour la comédie familiale Bigfoot et les Henderson sortie en 1987…