TUMATXA : L'ÉMISSION !

Tu donnes envie. Tu sais vendre du rêve.

Je vends le papier pour les fiches de lecture, si tu veux.

Comment veux-tu être crédible auprès de ton fils concernant les Cités d’Or après ça ?

Hehe.

«je suis peut-être naïf mais [l adaptation netflix de sandman] j y crois»

Le deni en acte.

Sourire

Ha ha ha ha !! Eh bien écoute, on va bientôt être fixés !

D emission en émission, une thématique revient elle : la force vitale qui déborde jusqu’à la violence ?

Du tueur japonais, à l homme d affaire américain et finalement peut-être au haut mal ?

La crise d épilepsie donne une image frappante de cette force vitale qui détruit des corps en debordant.

Voilà.

Oh oui, c’est une thématique qui m’intéresse beaucoup ; il n’était pas prémédité de spécialement la traiter plus que de coutume en cette fin de saison, mais c’est quelque chose qui m’intéresse beaucoup.
Chez Orson Welles, par exemple (chez qui cette espèce de vitalisme « débordant » est exprimé de manière particulièrement frappante), on a des personnages de boîteux ou en tout cas souffrant d’un handicap x ou y, comme si leur enveloppe corporelle n’était pas en mesure de « contenir » leur excès de vitalité. C’est une piste interprétative qui a souvent été relevée au sujet de ses films.
Et l’épilepsie est effectivement une affection qui donne aussi une image très parlante de ces débordements.

De manière générale, c’est une thématique qui a aussi beaucoup été traitée par le cinéma américain des années 70, ce fameux âge d’or (l’arbre qui cache la forêt de bien des cinématographies intéressantes selon moi, mais c’est vrai que la période regorge de petites perles voire de chefs-d’oeuvre) : des personnages anesthésiés, au vitalisme « endormi », qui se réveille brutalement et dérape en rentrant en surchauffe ; on peut penser aux films scénarisés ou mis en scène par Paul Schrader, à ce titre.

Ceci peut t’intéresser :

https://www.critikat.com/panorama/entretien/vigilante-avec-yal-sadat/

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Phoenix effect !

@Photonik Salut. Dis, je suis en train de traquer les différentes œuvres de David Rudkin que je peux trouver. Tu parlais d’une de ses pièces (je crois) qui avait eu une influence sur Grant Morrison. Tu te souviens de laquelle ? Pas moyen de retrouver la référence précise dans ses interviews en ligne. Merci.

Sinon, passez tous de bonnes vacances et à la prochaine.

Salut, Manu !!
Eh bien je crois qu’il me faudrait rejeter une oreille sur l’émission en question, mais je dirais que l’oeuvre de Rudkin qui a eu le plus d’influence sur Morrison (et qu’il a dû explicitement cité), c’est « Penda’s Fen » justement, dont on avait parlé ici.
Peut-être que les travaux de Rudkin pour le théâtre ont eu une influence sur le Morrison dramaturge (car il a écrit des pièces de théâtre, rappelons-le : j’ai lu celle sur Lewis Carroll et Alice, pas encore celle sur Aleister Crowley ; « Red King Rising », sur Alice donc, est un texte assez impressionnant dans son genre d’ailleurs).
Si je tombe sur des infos à ce sujet, je te fais signe bien sûr. Bonnes vacances à toi aussi !!

Ah tiens, une recherche superficielle sur le site de Sequart (qui a beaucoup fait en matière d’exégèse des travaux de Morrison) indique une citation directe du travail de Rudkin dans les premiers épisodes de « Doom Patrol »… et il s’agit bien de « Penda’s Fen ».
C’est sur la fin de la portion de texte que je cite :

"Morrison returns our attention to Rebis, the hermaphroditic amalgamation of Larry Trainor and Dr. Eleanor Poole. The transformation complete, Rebis now sits in a green bathcoat, legs crossed in an androgynous pose. Behind the character is a portrait of Adam and Eve grasping the forbidden fruit. Not exactly your typical hospital decor, but the symbolism is fairly easy to grasp. In the last issue, we had (as the painting recalls) the union between a man, woman, and the Negative Spirit. The result is now one being containing all components: a hermaphrodite.

The symbolic nature of the hermaphrodite has lent itself to millennia of application, the study of which would make for a long, confusing history dating back to Ancient Mesopotamia. Doom Patrol #19-20 narrows the spectrum by referring to “rebis,” “alchemical marriage” and by including geometric shapes (that is, circles, squares, and triangles), all of which have been traditionally associated with European Hermetic alchemy. For my purpose, I’ll be referring to the 18th century manuscript Rosarium Philosophorum, or “Rosary of the Philosophers,” which is an illustrated encyclopedia of the symbols and terminologies used by medieval philosophers.

Central to the Rosarium Philosophorum’s pseudo-science is the alchemical marriage of opposites leading to the creation of a third entity (Hyde). The concept is similar (and based on) how procreation results in children or how chemical reactions create new compounds.

In the illustration above, the alchemical marriage is formed between the “King” and “Queen,” representing the union between male and female, solar and lunar, earth and heaven, gold and silver, hot and cold. The divine couple “compliment and define one another” as necessary oppositions for reality to exist (Knapp). When the union is finally complete, they produce the rebis, or divine hermaphrodite.

According to medieval philosophy, rebis is the reconciliation between all opposing realms, the Great Work of Creation, the magnum opus of reality. The Rosarium Philosophorum concludes that this creation-culmination is Christ (Hyde). Outside of esoteric Christianity, philosophers have arrived at numerous alternatives.

Morrison also adds a racial binary not present in medieval alchemy. Larry Trainor is a white male, or Anglo-American, while Dr. Poole is African American. Their pairing could be understood as a wedding between black and white (Berlatsky). But I don’t think Morrison is that bigoted. Instead, by exposing the insincere social constructions of ‘black’ and ‘white,’ Morrison hints at the artificiality of all binaries.

In apotheosis, Rebis makes a strange oration to explain himself:

“Nothing pure… My race is mixed, my sex is mixed, I am woman and man and light with darkness mixed. Mixed. I am nothing special, nothing pure. I am mud and flame (Doom Patrol #20)”

The speech is lifted directly from David Rudkin’s Penda’s Fen (1974), a British television play. Stephen Franklin, the protagonist of the film, is offered to be the protectorate of conservative values. Instead, he rejects the status quo, insisting on his impure race, agnosticism, and homosexuality. Later, the pagan King Penda advises Stephen to “be secret, child be strange: dark, true, impure and dissonant. Cherish our fame. Our dawn will come” (Rabey). Rejecting society, King Penda envisions a sacred future for the immoralists and sacred hybrids."

(le lien est là : Grant Morrison’s Doom Patrol #20, A Companion Reader | Sequart Organization)

Ah oui, c’était « Red King Rising », la référence que je cherchais. Mais c’est bizarre: en me basant sur le site de Rudkin et des recherches sur le web, il existe bel et bien un film nommé « Red Kingdom Rising » basé sur Alice, mais Rudkin n’est nommé nulle part dans la production. Il pourrait avoir un statut non-crédité, il en a eu quelques-uns comme ça, mais, normalement, il les indique sur son site, ce qui n’est pas le cas ici.

Toutefois, il a bien un crédit pour un opéra, « Black Feather Rising », mais ça ne semble pas avoir de lien avec Alice. C’est inspiré de légendes bouddhistes et du tarot, semble-t-il.

Étrange. Je vais fouiller. En tous cas, merci pour les références.

D’ailleurs, en faisant ces recherches, je suis tombé sur un podcast intriguant, Ten PlacePrints, que je ne peux décrire que comme une errance psychogéographique dans divers lieux des îles britanniques. Écrit par lui, donc. Avec les voix de gens comme Richard Lynch, Toby Jones… Et s’achevant par un entretien avec Rudkin mené par Gareth Evans. Intriguant. Je vais écouter ça.

Ah oui, j’étais tombé sur cet article en faisant mes recherches. C’ets intriguant. J’avoue que, à la lecture, j’ai eu du mal à accrocher à « Doom Patrol ». Peut-être que j’en attendais trop, en tant que fan des « Invisibles ». Il faudrait que je lui redonne une chance, en m’y penchant plus sérieusement. Et que je lise « Animal Man », un de ces jours.

En tous cas, faire la comparaison entre la figure alchimique de Rebis et cette fameuse réplique de « Penda’s Fen » fait effectivement parfaitement sens. C’est intéressant.

Ah c’est peut-être moi qui n’ai pas été clair : « Red King Rising », c’est une pièce de théâtre signé Morrison, pour le coup, pas Rudkin. Tu l’entendais bien comme ça ?

Son run sur « Doom Patrol », c’est un peu comme son « Animal Man », son « JLA » voire son « Batman » : ça démarre doucement et ça monte en puissance tout du long. C’est particulièrement vrai de « Doom Patrol », dont le climax est ahurissant…
Outre les référence à Rudkin, son run sur ce titre fait aussi référence à son propre travail sur « Red King Rising », d’ailleurs.

Ah ok. J’avais compris de travers. C’est peut-être moi, aussi. En tous cas, ça fait sens, maintenant. Merci.

Et, visiblement, le texte de cette pièce est dans le recueil « Lovely Biscuits ». Je le rajoute à la liste, du coup.

Ah, effectivement. Si je me souviens bien, son run sur Doom Patrol a été divisé en trois volumes chez Urban. J’ai lu les deux premiers. Je crois que le troisième n’était pas encore sorti. Bon, okay, je vais insister.

Sur quoi porte t il déjà ?

Absolument hors de prix sur le net, à un point qui en est indécent. Hélas.

Et sinon, je crois bien que le troisième tome de « Doom Patrol » est déjà sorti il y a quelques mois… (et après un check rapide, c’est bien le cas).