TUMATXA : L'ÉMISSION !

EPISODE 26 : La Septième Ligne bleue de Pluton !!!

Cette semaine dans « Tumatxa! », on poursuit tranquillement notre petit bonhomme de chemin sur la dernière ligne droite de la saison, et plutôt dégagés des contingences de l’actualité, comme cela nous arrive régulièrement.

Cinéma, littérature, BD, musique : la formule classique, comme on dit dans le milieu de la restauration.

Pour le cinéma : une fois n’est pas coutume, et après avoir évoqué il y a quelques semaines le travail d’Adam Curtis, nous évoquons ce soir le travail d’un documentariste, et pas le premier venu : en effet, on cause d’Errol Morris et de son chef-d’oeuvre « The Thin Blue Line » (1988), alias « Le Dossier Adams » pour son titre VF bien peu inspiré. Dans cet incroyable documentaire qui ne rechigne pas à déroger aux règles présumées incontournables du genre, le cinéaste américain tente de réparer une erreur judiciaire manifeste… et n’oublie de retourner comme un gant l’exercice documentaire lui-même. Un film incontournable.

Pour la littérature : nous abordons le cas du controversé Orson Scott Card, qui signait en 1987 le premier tome de son cycle (inachevé à ce jour) « Les Chroniques d’Alvin le Faiseur », avec « Le Septième Fils ». Sorte de fantasy uchronique très originale, le roman ne manque pas d’atouts de poids, dont un travail sur le langage lui-même, et le recours à une figure majeure du mysticisme visionnaire, à savoir William Blake en personne. C’est reparu il n’y a pas si longtemps aux éditions l’Atalante, et c’est traduit de main de maître (Orson Scott Card en atteste lui-même) par Patrick Couton…

Pour la BD : nous nous penchons pour la première fois sur le corpus d’un des maîtres actuels du mangaka, dont la popularité n’a d’égale que le talent pour trousser des récits addictifs et profonds ; en effet, on cause cette semaine du « Pluto » de Naoki Uraswa, dont l’adaptation animé (sur Netflix) est imminente si l’on en croit un trailer récent. « Pluto » est une sorte de remake d’un arc narratif fameux ici du « Astro Boy » du grand Osamu Tezuka"… mais accommodé à la sauce Urasawa. C’est très noir (par rapport au matériau d’origine), mais prenant et sacrément virtuose !

Le tout est évidemment hybridé à de la musique de qualité, comme il se doit : les irlandais de Therapy? viennent de sortir leur seizième album, l’excellent « Hard Cold Fire », et on s’en voie le très bon « Two Wounded Animals » pour la peine ; Karin Dreijer (ex-The Knife) est déjà de retour au sommaire de l’émission, cette fois pour le dernier album de Fever Ray, « Radical Romantics », dont est issu l’irrésistible « Carbon Dioxide » ; inspiré par le roman d’Orson Scott Card qui nous occupe ce soir, Iron Maiden sortait en 1988 l’un de leurs meilleurs albums, « Seventh Son Of A Seventh Son », dont on écoute le morceau-titre dans sa version live aux Monsters Of Rock de Donington, ce qui ne nous rajeunit ; enfin, le duo White Hills réinterprète son meilleur « Heads On Fire » avec le bien-nommé « Revenge Of Heads On Fire », dont est issu le monumental « Don’t Be Afraid »…!!!

« Today is born the seventh one
Born of woman, the seventh son
And he in turn of a seventh son
He has the power to heal
He has the gift of the second sight
He is the chosen one
So, it shall be written
So, it shall be done »

EPISODE 26 !!!

Image Le Septième Fils

Tiens , y a t’il une vrai lien entre l’album de Maiden et « Le septième fils »? Vu qu’il y a seulement un an d’écart, je me posais la question… Ca ne serait pas étonnant car leurs paroles sont souvent liées à des romans ou des films.
Sinon concernant Urasawa, tu devrais te pencher sur son « Billy Bat ». Mon oeuvre préférée dans son corpus. Je suis toujours étonné qu’on en parle aussi peu. Et pour la petite anecdote, une petite partie de l’intrigue (mais étalée sur plusieurs tomes) se passe au Pays Basque.

Ouaip !! Le morceau-titre et, vraisemblablement, le morceau « The Prophecy » sont directement inspirés par le roman d’Orson Scott Card, que Steve Harris a lu dès sa sortie, et qui lui a servi d’inspiration pour le semi-concept qui préside à l’album tout entier, consacré à la question de la divination, de la réincarnation et du mysticisme en général ; à côté du roman, on trouve aussi comme matériau de base la biographie de la voyante Doris Stokes (pour « The Clairvoyant ») et les écrits d’Aleister Crowley pour « Moonchild », une obsession récurrente chez Bruce Dickinson.

Oui, c’est clair, voire des séries télé avec des titres comme « The Prisoner » et sa suite « Back To The Village », ou « Somewhere In Time » qui évoque le Dr Who. Pour les romans, il y a « To Tame A Land », qui devait s’appeler « Dune » à la base mais ils n’ont pas eu l’autorisation de Frank Herbert pour ça (pas fan de heavy metal, le gars), ou « Phantom Of The Opera » inspiré par le roman de Gatson Leroux (même si ça passe sûrement par le truchement des adaptations ciné) ; pour les films, « Where Eagles Dare », « The Loneliness Of The Long Distance Runner » ou « Children Of The Damned » évidemment ; pour les poèmes on peut relever « The Rime Of The Ancient Mariner », inspiré du poème de Coleridge… mais les exemples sont trop nombreux pour que l’on soit exhaustif ici !!

J’ai commandé les numéros qui me manquent à ma libraire.
Et ouais, c’est super bien !

Jim

Ah oui ? étonnant !! Tu me rends très curieux du coup.
C’est vrai que « Billy Bat » ne revient pas souvent dans les oeuvres les plus commentées (vu que j’ai vu pas mal de trucs sur le net pour préparer ma chronique)… Mais tu m’intrigues, je vais jeter un oeil à ça… même si mon idée première était d’embrayer avec « 20th Century Boys ».

Ah, décidément… ça donne envie de s’y pencher.

J’en ai parlé un peu ici. Et je m’aperçois qu’il faudrait que je commente davantage, j’en suis à douze tomes, là.

Jim

Ah cool, je vais zieuter ça !!

C’est vraiment bien : il parvient à mêler une intrigue de complot, une allégorie du mal et une évocation de l’histoire de la bande dessinée. Entre autres.

Jim

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Diable, c’est déjà pas mal. :wink:

En ce qui concerne « 20th Century Boys » et « Monster », ses 2 oeuvres les plus connues, je trouve qu’elles auraient mérité d’être plus ramassées. Dans chacune des séries, il y a un moment où l’intrigue par en cacahuètes comme si Urasawa voulait l’allonger mais je trouve que ça fait artificiel… Je n’ai pas eu ce sentiment avec « Billy Bat » ou en tout cas, la rupture est moins franche et plus diffuse sur la longueur.

S’il me lit ( :rofl:), j’en profite pour m’excuser auprès de Takashi Nagasaki que je ne cite jamais quand je parle de toutes ces séries (et je suis loin d’être le seul…).

C’est pour ça que je l’ai évoqué. Je suis sûr que tout cela te parle!

Eh bien pour ma part je ne l’évoque pas une seule fois durant ma chronique, donc t’es pas seul… Mais il me fait te dire qu’il ne nous lit pas de toutes façons, donc l’honneur est sauf. :wink:

Mais peut être que c’est un fidèle auditeur de Tumatxa… On ne sait jamais…

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En effet, on ne sait jamais !!! J’aimerais bien que Steve Harris le soit aussi d’ailleurs. :smile:

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Et puis, surtout dans Monster, il y a un sérieux compassé, là où, sur des séries plus récentes, il parvient (avec l’aide bien souvent de Nagasaki, effectivement, même s’il me semble que ce dernier n’est pas présent sur Asadora…) à mélanger un peu de comédie, de beaux portraits humains…
J’y vois peut-être une conséquence d’une certaine maturité d’écriture, qui le(s) pousse à une plus grande audace. Dans Billy Bat, le fait qu’il saute de ligne narrative en ligne narrative, d’époque en époque, aide sans doute à ajouter cette variété qui manque un peu à des intrigues plus vieilles.
Moi, en tout cas, je savoure de plus en plus et j’ai plus de plaisir à lire ses récentes que les plus anciennes.

Jim

Effectivement pour « Asadora! » (série que j’aime beaucoup pour le moment), Urasawa est seul aux commandes.

Et puis, même si la chanson est un peu anecdotique, je suis contractuellement obligé de citer leur « Wicker Man »

Ah mais oui, évidemment !!! :slight_smile:

Et, c’est plus une curiosité (un peu ratée, pour être honnête) mais un des projets de Dickinson, lorsqu’il s’était barré de Maiden, avait été la scénarisation de son film, « Chemical Wedding », qu’on peut décrire, simplement, comme l’invocation d’Aleister Crowley à la manière du « Cobaye »

Oui, je l’évoque en passant durant l’émission… Malgré mon fanboyisme aggravé pour ce que fait Dickinson, je ne l’ai pas vu (encore). Fut un temps où le Monty Python Terry Jones était attaché au projet !!