TUMATXA : L'ÉMISSION !

Eh bien merci d’avoir vérifié tout de même, Tori !!

Il faut dire aussi que je n’ai découvert l’émission qu’à ton arrivée ici (je n’étais pas sur l’ancien superpouvoir).

Tori.

Ok. Merci d’avoir regardé quand même.

Très intéressant ! De Nicolas Roeg, je n’ai vu que les films les plus connus (donc Ne vous retournez pas, L’Homme qui venait d’ailleurs et Les Sorcières) et certains des ses travaux en tant que chef d’op’ (dont bien entendu Le Masque de la Mort Rouge chroniqué dans le ciné-club). Tu m’as donné envie de me pencher sur ses autres films des années 70/80 dès que j’en aurai l’occasion…

On se penche ensuite sur l’actualité ciné avec “The Predator”, réactivation par Shane Black d’une franchise mythique du genre hybride SF/horreur/action, pour un résultat pour le moins mitigé…

Oui, ce n’est pas souvent que tu parles d’un film qui ne t’as pas pleinement convaincu. C’est bien, ça change et ça permet d’évoquer une franchise qui n’a jamais su retrouver la puissance de ses débuts…

On termine avec l’évocation du dernier-né de la filmographie de Quentin Dupieux, avec l’étrange et très drôle “Au poste !”, surréaliste et inquiétant juste ce qu’il faut.

Là, j’avoue que je n’ai jamais été tenté par le cinéma de Quentin Dupieux. J’ai vu des extraits de Steak, de Rubber, mais sans jamais être tenté d’aller plus loin…

Et pour la sélection musicale, ça a bien commencé (très beau morceau de Crippled Black Phoenix), mais j’ai eu du mal à me laisser emporter par le Harvey Milk

Je viens seulement d’écouter cet épisode… Je voudrais ajouter deux petites précisions :

  1. Godzilla est sorti en 1954 et non en 1957 comme tu le dis plusieurs fois (et donc 9 ans après Hiroshima et Nagasaki et non 12 comme tu le dis…)… 1957 correspond à la sortie en France (avec un montage différent du montage américain et du montage japonais).
  2. Concernant Shinji Higuchi, tu parles de Sinking of Japan et tu le dis prophétique… Rendons à César ce qui est à César : ce film est une adaptation d’un roman japonais de 1973 (La submersion du Japon, en français), qui avait déjà connu une adaptation cinématographique à l’époque, et qui a aussi fait l’objet de plusieurs adaptations en mangas… L’une d’entre elle est arrivée jusque chez nous, mais seuls ses deux premiers tomes (sur quinze) sont sortis.
    C’est un roman assez connu au Japon. Il y a aussi eu une déclinaison en série TV, et des parodies ou références dans beaucoup de mangas ou films.

Tori.

Ah zut !!! Je confonds systématiquement…
J’aurais dû vérifier.
Concernant « Sinking Of Japan », j’avais lu effectivement que c’était l’adaptation d’un roman, que je ne connais pas… pas plus que ses déclinaisons ciné d’ailleurs.
Merci pour les correctifs !!

Le roman a aussi été parodié, il y a quelques années, dans « The World Sinks Except Japan ». Une parabole sur la xénophobie des japonais, visiblement. J’en ai entendu du bien mais je ne sais pas ce que ça vaut.

EPISODE 10 : L’ombre du casse-cou sur la Tamise

Retour à la formule classique pour cet épisode !!
Le programme cette semaine :

  • On ne l’a pas fait depuis un moment, mais j’avais envie cette semaine de revenir sur le cinéma patrimonial, avec l’évocation de « Ministry Of Fear/Espions sur la Tamise » du grand Fritz Lang, pas le plus connu mais pas le moins intéressant des films du cinéaste borgne.

  • Grosse madeleine de Proust cette semaine au rayon BD, puisqu’on se penche sur le « Daredevil par Ann Nocenti et John Romita Jr », run historique sur le perso, et très cher à mon coeur de fan…

  • Pour la littérature, on se penche sur un roman d’Edogawa Ranpo, sorte d’Arthur Conan Doyle japonais pourrait-on dire, avec le formidable « La Proie et l’Ombre ».

Et pour la musique, ce sera :
« A Lighthouse Reverie », signé Papa M alias David Pajo, « A Silhouette Of Doom », époustouflant morceau de bravoure signé Ennio Morricone pour la BO de « Navajo Joe » (et aussi celle du « Kill Bill » de Tarantino, « Scotland’s Shame », morceau des écossais de Mogwai extrait de « The Hawk Is Howling », et on termine avec les Belges de Wolvennest et leur « Ritual Lovers » extrait de leur album « Void »…!!

« I’ve killed a hell of a lot of people to get to this point.
But I have only one more. The last one, the one I’m driving to right now.
The only one left.
And when I arrive at my destination, I am gonna kill Bill. »

Episode 10

Ouf, juste quand je croyais être à jour dans mes écoutes !

Il me semble que ce n’est pas la première fois que tu évoques Dupieux… Je m’étais déjà fait la réflexion que j’entendais enfin quelqu’un d’autre que moi qui avait vu Steak et l’avait apprécié (la majorité des gens à qui j’en parle ne connaissent pas le film… Les autres l’ont trouvé nul)…
La bande-annonce d’Au poste! m’avait fait envie (pourtant, je ne suis pas très fan de Poelvoorde), mais je ne suis pas allé le voir (je ne sais plus pourquoi… Il n’a pas dû rester très longtemps à l’affiche, il faut dire).
Tu as réveillé cette envie !

Pour cet épisode 10, je suis curieux de voir ce que tu dis sur La proie et l’ombre

Tori.

Ah, cool. Hâte d’écouter ça. En attendant, je remets mon avis ici (l’un de mes rares 10 depuis que je chronique pour le site ^^) :

Non, ce n’est pas la première fois ; j’ai dû parler de « Rubber », « Wrong Cops » et peut-être « Réalité » mais pour ce dernier je ne suis pas sûr…
Pour « Steak », je constate la même chose que toi : le film est largement passé sous les radars, et la majorité de ceux qui l’ont vu l’ont trouvé affligeant. Pourtant, l’accueil critique avait été assez chaleureux à l’époque (même si le film n’a pas marché pour autant). Peut-être est-il temps, à l’aune de sa filmographie postérieure, de réévaluer un peu ce film…

Comme tu t’en doutes, je pense beaucoup de bien de « La Proie et l’Ombre ». Tu l’as lu ?

Ouais, j’avais vu ça. Et je partage, sans surprise, ton opinion sur ce petit chef-d’oeuvre des comics de ces quarante dernières années, trop peu souvent cité à mon goût…
D’ailleurs, je n’ai pas détaillé comme toi les pérégrinations qui ont amené Nocenti sur le titre (tout le bazar avec Steve Englehart), j’ai donc commis quelques approximations et autres raccourcis, sur ce coup.

Très chouette ce morceau de Papa M surtout la première partie qui m’a fait penser à du Steve Reich version guitare (surtout que j’écoute son « Music for 18 musicians » en boucle en ce moment). Je ne m’étais jamais demandé ce que devenait David Pajo alors que j’adore Slint et Tortoise. Comme tu dis, vraiment discret le bonhomme (et toujours aussi talentueux).

Ouaip, la première partie est vraiment très chouette, en effet.
Je ne connais pas Zwan, le groupe de Billy Corgan dans lequel il a joué brièvement ; par contre tu peux à mon avis allègrement passer ton chemin sur son groupe métal Dead Child, qui m’a vraiment pas emballé sur les deux trois morceaux que j’ai entendu…

Ben moi j’ai écouté Zwan et tu peux aussi passer ton chemin. :rofl: (je n’avais pas fait gaffe qu’il était dans le projet d’ailleurs).

Je l’ai lu il y a une bonne vingtaine d’années… J’en conserve de vagues souvenirs, mais plutôt bons.

Tori.

Bon, je m’auto-cite. Ca ne fait pas très humble mais je suis plutôt bien tombé.
En faisant quelques recherches hier soir, je suis tombé sur une liste des 12 albums favoris de David Pajo et on y trouve le « Music for 18 musicians » de Steve Reich. Dans le morceau de Papa M, il y a un motif identique sur quelques mesures. Ce n’est donc pas innocent! :grinning:
Sinon la liste est très bien et je pense que je vais jeter une oreille sur les albums que je ne connais pas.

Le lien de l’article est là: The Quietus | Features | Baker's Dozen | Post Global Music: David Pajo's Favourite Albums

Non, j’aime beaucoup « Steak » aussi. En fait, je trouve que ce film a une place intéressante dans la filmo de Dupieux. De toute évidence, il se situe comme le reste de ses films dans une vision semi-fantasmée semi-sarcastique de l’Amérique 80’s mais c’est le seul film, je trouve, où l’affection pour cet imaginaire l’emporte sur la distanciation ironique. Les films suivants de Dupieux sont objectivement meilleurs mais ils sont aussi un peu plus cyniques, je trouve. « Steak », c’est le film de l’innocence. Je trouve ça sympathique.

En ce sens, je trouve ça assez révélateur qu’un des roles principaux, le chef des Chivers, soit tenu par Kavinsky, c’est à dire un des musiciens qui allait définir l’esthétique synthwave (c’est lui qui a composé « Nightcall », la chanson principale du film « Drive »). En fait, si on cherchait les signes annonciateurs de ce mouvement musical, je rajouterais volontiers « Steak » à coté des habituels « Drive », « Kung Fury » et « Hotline Miami ». Il y a ce même rapport nostalgique, volontairement premier degré, au passé.

Aussi, il y a le meilleur one-liner de la carrière de Dupieux, lors de la course de bagnoles, prononcé par Kavinsky, justement: « Le dernier arrivé est fan de Phil Collins ! » Ca continue à me faire exploser de rire.

D’ailleurs, je suis allé voir la filmo de Kavinsky. Le monsieur a bon goût: « Aaltra » (le premier film de Delépine et Kervern), « Ultranova » (de Bouli Lanners), « Atomik Circus »… Que des films passionnants. Enfin, le dernier est objectivement raté mais j’ai quand même une grand sympathie pour le projet.

Oui, je ne connaissais pas du tout mais gros coup de cœur pour ce morceau. En fait, je ne suis pas tant familier que ça avec Slint, d’une manière générale. Enfin, je crois que j’ai écouté « Spiderland », une fois. Il va falloir que je me penche sur la carrière du monsieur.

Ah merci d’avoir précisé qu’un des samples de ton générique vient de Iron Monkey. J’avais reconnu celui de The Horrors (un peu par hasard) mais celui-là, je ne l’avais pas. Ça vient satisfaire ma curiosité. Les espèces de trilles qu’on entend à un moment, c’est « Psychose » ou ça ressemble juste ?

Juste un petit détail en passant: en parlant des films précédents de Lang, tu évoques « Cloak and Dagger », qui peut se traduire littéralement par « Manteau et dague », comme tu le dis. Mais c’est surtout une expression, aujourd’hui un peu désuète, pour désigner les récits d’espionnage. C’est probablement ce sens-là que Lang avait en tête.

Et sinon, tu vois, j’étais persuadé que « Espions sur la tamise » était une adaptation de Edgar Wallace, faisant du film un prédécesseur du Krimi et du Giallo (genres qui doivent, de toute façon, beaucoup à Lang… enfin, qui ne doit pas quelque chose à ce cinéaste ?). Du coup, je me trompais, probablement à cause du cadre londonien, de l’ambiguïté psychologique et du coté baroque de l’histoire. Mais je me demande quand même s’il n’y a pas des liens souterrains entre tout ça.

Waow, bien joué !! J’aurais bien été en peine de repérer cette référence directe, je ne connais que très très superficiellement le travail de Reich…
Je vais jeter un œil à cette liste moi aussi, ça a l’air intéressant.

Complètement d’accord avec cette appréciation, très juste il me semble. C’est un peu la limite de son cinéma pour moi. J’ai peur que le « transfert géographique » de ses récits du continent nord-américain vers la France (pour « Au poste ! » mais aussi « Le Daim », son prochain film, tourné en partie chez moi…) n’accentue ce travers d’ailleurs. Même si ce n’est pas rédhibitoire pour « Au poste ! »…

Et moi aussi, malgré ses énormes défauts, je conserve une affection particulière pour « Atomik Circus », que j’avais vu en salles à l’époque, d’ailleurs…

Non, ça y ressemble juste. Mais là, je suis incapable de te dire ce que c’est, en fait…!! Peut-être Eluvium ?

Oui, il y en a. Lang a eu une influence considérable sur le giallo (je ne peux me prononcer en ce qui concerne le krimi, mais c’est sûrement le cas aussi), au même titre que Hitchcock ou Powell. Je dirais même que c’est l’influence majeure d’un Argento, auquel on rattache souvent Hitchcock (et Argento lui-même a joué avec cette idée) mais ce sont en fait deux cinéastes très différents, presque « opposés ».
Alors qu’avec Lang, la filiation est évidente il me semble.
Si « Espions sur la Tamise » n’est pas un ancêtre ou un cousin du giallo, il partage avec le genre une espèce de folie narrative et d’inventivité visuelle dans la restitution de la notion d’instabilité mentale, je dirais.