REALISATEUR
Basil Dearden
SCENARISTE
T.E.B. Clarke
DISTRIBUTION
Benny Hill, Belinda Lee, David Kossoff, Garry Marsh…
INFOS
Long métrage britannique
Genre : comédie
Titre original : Who Done it ?
Année de production : 1956
De son vrai nom Alfred Hawthorn Hill, l’humoriste britannique Benny Hill a débuté sa carrière sur les planches à la fin des années 40. Il enchaîne ensuite les petits boulots à la radio et à la télévision jusqu’à ce qu’il décroche sa première émission en 1955 avec la première version du Benny Hill Show. Jusqu’en 1989, Benny Hill ne quittera presque jamais le petit écran, entre ses différentes émissions et téléfilms spéciaux. En France, les premiers épisodes du Benny Hill Show ont été diffusés sur l’ORTF en 1965 mais il faudra attendre les années 80 et les rendez-vous réguliers sur France 3 pour que Benny Hill (avec la voix de Roger Carel) devienne une star dans notre pays.
La popularité de Benny Hill s’est donc forgée à la télévision. Sa filmographie est nettement moins importante. Il a principalement eu des seconds rôles, dans des films comme Ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines (1965), Chitty Chitty Bang Bang (1968) et L’or se barre (1969), le Italian Job original avec Michael Caine. Au cinéma, Benny Hill a été la tête d’affiche d’un seul long métrage, la comédie Un détective très privé (Who done it ? en version originale) en 1956.
Un détective très privé est l’une des dernières productions des studios Ealing, structure à qui l’on doit les meilleures comédies anglaises des années 40/50, notamment les classiques avec Alec Guinness (Noblesse oblige, Tueurs de dames…). Derrière la caméra, on retrouve un des réalisateurs maison, Basil Dearden, bon artisan qui s’est par exemple illustré sur les quelques incursions de Ealing dans le fantastique comme L’Auberge Fantôme et l’excellent Au coeur de la nuit.
Dans cette histoire imaginée par le scénariste T.E.B. Clarke (autre régulier de la Ealing), Benny Hill est Hugo Dill, un balayeur de patinoire qui passe son temps plongé dans des histoires de détective. Un jour, Hugo gagne le concours de son magazine préféré, un prix qui consiste en un chèque de 100 £ et un limier. Il est bien décidé à se servir de cet argent (et de ce brave toutou) pour devenir détective privé…
Dès l’amusant numéro d’ouverture, Basil Dearden imprime un rythme enlevé à cette suite de gags taillés sur mesure pour le timing comique de Benny Hill. Les situations jouent sur le slapstick, les idées visuelles, les nombreux changements de costumes (une des marques de fabrique du comique) et les quiproquos qui s’enchaînent dès la première affaire de Hugo Dill et sa rencontre avec la belle Frankie (incarnée par Belinda Lee, vue dans Les Nuits de Lucrèce Borgia et Aphrodite, déesse de l’amour), beaucoup plus forte qu’elle en a l’air.
L’ambiance est bon enfant et les seconds rôles sont savoureux (la dynamique entre Hugo et l’inspecteur Hancock joué par Garry Marsh m’a bien fait rire) dans ce très chouette divertissement qui se termine sur une énergique course-poursuite.