UN ESPION DE TROP (Joseph Sargent)

Aventures/espionnage
Long métrage américain
Réalisé par Joseph Sargent
Scénarisé par Dean Hargrove
Avec Robert Vaughn, David McCallum, Rip Torn, Dorothy Provine, Yvonne Craig…
Titre original : One spy too many
Année de production : 1966

Après le succès de James Bond contre le Dr No en 1962, une vague de productions d’espionnage a déferlé sur le grand et le petit écran. Ian Fleming a d’ailleurs été appelé pour participer à l’élaboration des concepts de la série qui allait devenir The Man from U.N.C.L.E. (Des Agents très spéciaux en version française). C’est Fleming qui a créé le personnage de Napoleon Solo, en reprenant le nom d’un méchant de son roman Goldfinger (et c’est pour cela que le feuilleton n’a pu conserver le titre prévu à l’origine, Ian Fleming’s Solo, à cause d’une plainte des producteurs des films Bond).

Joué par Robert Vaughn (Les 7 Mercenaires), Napoleon Solo se rapproche de Bond par son charme et son côté homme à femmes. Mais il est tout de même moins brutal que l’agent 007, plus décontracté à la Cary Grant. Aux origines du projet, Solo devait donc être la star de la série mais l’agent soviétique Illya Kuryakin (David McCallum, vu l’année précédente dans La Grande Evasion), énigmatique et plus laconique que son partenaire, a tellement plu que son rôle a été étendu, faisant des deux agents de l’U.N.C.L.E. (United Network Command for Law and Enforcement) une véritable équipe.

Le ton des missions de Solo et Kuryakin est plus ironique que celles de Bond (tongue-in-cheek comme disent les américains). L’aspect comique a été renforcé pour la saison 3 (histoire de rivaliser avec le Batman d’Adam West), ce qui n’a pas plus aux fans et provoqué une chute d’audience et une annulation après une saison 4 raccourcie en 1968. Mais les premières années, la popularité des Agents très spéciaux fut telle que certains épisodes sont sortis au cinéma dans des versions modifiées avec des scènes supplémentaires.

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Après To Trap a Spy (1964) et Le Mystère de la Chambre Forte (1965), Un Espion de trop est le troisième long métrage des Agents très Spéciaux. Il est constitué des deux premiers épisodes de la saison 2, dans lesquels Solo et Kuryakin affrontent un illuminé qui veut conquérir le monde parce qu’il se prend pour la réincarnation d’Alexandre le Grand (Rip Torn, le futur patron des Men in Black). Dans la tradition de ces remontages pour le grand écran, certaines scènes ont été enlevées et un flirt entre Napoleon Solo et une opératrice de l’U.N.C.L.E. (campée par la mimi Yvonne Craig, qui sera ensuite Batgirl aux côtés de Adam West et Burt Ward) a été ajouté pour apporter une touche sexy à l’ensemble.

Ces modifications ne font pas oublier les racines télévisuelles du « film ». Les enchaînements typiques des coupures pub ont été conservés et le moment du cliffhanger de la première partie est assez flagrant. Mais malgré un rythme parfois un brin mollasson, la dynamique entre les deux têtes d’affiche fonctionne, les seconds rôles sont bons et cette aventure réalisée par Joseph Sargent (Gunsmoke, Les Envahisseurs, Star Trek…) réserve quelques rebondissements divertissants.