Concernant le « réalisme » dont parle Soyouz, je conseille de regarder le documentaire « 8 jours et 8 nuits à Cancun ». C’est assez édifiant sur le sujet. J’y ai compris une chose: le peu de crédibilité qu’on accorde au « teen movies » les plus crétins a en fait une base réaliste.
C’en est d’ailleurs assez impressionnant, limite effrayant. Je le crois, les jeunes américains dans leurs rapports sociaux sont incroyablement violents dès le lycée. Y’a du clanisme, de la « répudiation » sociale et du mépris de classe comme aucun d’entre nous n’en a jamais connu durant sa période dans le secondaire. Je n’en dirais pas autant des gamins européens contemporains: la forte imprégnation d’une Amérique célébrant l’individu consommateur ayant fait son nid.
Pour revenir sur le cas Veronica Mars, dans le cadre de sa ville californienne imaginaire, on y retrouve tous ces ingrédients. A la charge de Veronica, petit détective privé débrouillarde, de démonter cancans et rumeurs. C’est bien ficelé, les personnages sont bien campés & attachants, et y’a palanquée de dialogues savoureux. ça été dit précédemment, oui, elle remet les garçons à leur place, par son intelligence et sa malice. Mais parfois, elle est bien embarrassée quand elle est confrontée à la force brute, que le coup de poing la menace. Toute la saveur de sa relation avec Logan est d’ailleurs basé la dessus. Il est fasciné par son indépendance mais veut être son homme, son protecteur. Elle s’y refuse, et de leurs frictions régulières naît l’un des intérêts de la série: travailler sur un féminisme non idéologisant, mais sans volonté de se déclarer, à son tour, comme un exemple. C’est assez subtil et ça n’est pas réductible en terme de conservatisme ou progressisme.