VIENS DANS MON COMIC STRIP

Je me demandais justement ce que donnait cette nouvelle série de Garth Ennis. Content de voir que ça a de la gueule et du chien.

Plus précisément Spider-Man/Human Torch :wink:

[size=150]VIENS DANS MON COMIC STRIP : LE TITAN VERT PARDONNÉ[/size]

Ah ouais, ça a l’air bien ça … mais comment on fait pour les avoir en VF maintenant, hein ? Vilain Jim !

On dit plutôt « cette fois-ci », à moins que Jim n’ait eu une révélation mystique. :wink:

C’est surtout moi qui ai eu une révélation d’endormissement xD (merci c’est corrigé xD)

Cela dit, je suis tout à fait capable de faire des coquilles, hein. Si si, je peux le faire. Sauf que bizarrement, on ne les relève pas, mes coquilles. C’est à des détails comme ça que je finis par penser que mes chroniques sont si soporifiques que les gens s’endorment avant de tomber sur une faute !
:wink:

Jim

[size=50](Je relis quand même ta chro avant xD, et y’avait qu’une faute donc bon…)[/size]

Bah en même temps, suffit de se mettre à l’anglais, hein !
:wink:

Jim

J’ai déjà du mal avec le français …

Ça va mieux, quand même, hein…

:wink:

Jim

[size=150]VIENS DANS MON COMIC STRIP : BATMAN PAR GERRY CONWAY[/size]

3-collectededitions2

Franchement les trad font souffrir…

N’est-ce pas ?
Alors ne vous plaignez pas, les jeunes, et pensez à ce que subissaient vos aînés, il y a trente ans…

Jim

C’est limite ils font exprès de dévaloriser leurs produits… Même les trads des intégrales x-men sont exceptionnelles à côté…

Je trouve que remettre le nez dans les traductions de Sagédition, ça remet bien en perspective le boulot, d’une qualité moyenne plutôt bonne, qui était effectué chez Lug dans les mêmes années.

Jim

Ce qui m’étonne assez c’est qu’alors que la qualité du doublage et du sous-titrage diminue fortement d’année en d’année et ne vaux en rien le travail d’il y a 20 ou 30 ans, la traduction de BD semble au contraire avoir un parcours inverse. Alors du point de vue du traducteur je me doute que ca doit pas être la joie et je subodore tout de même des conditions plus difficile qu’avant.

Mais comme le dis Jim c’est limite le jour et la nuit avec aujourd’hui et je me demande qu’est ce qui pouvait expliquer ce travail.

(a part le j’men foutisme mais pour ma part ce n’est jamais une excuse)

Je pense que plusieurs facteurs peuvent expliquer l’évolution. Les deux principaux sont l’évolution technologiques (le lettrage informatique permet un corps de caractère plus petit mais qui reste lisible, et bien souvent des manipulations de bulle qui libèrent des contraintes de calibrages et tout et tout…), et le fait que le public est « averti », informé, et donc plus exigeant (notamment parce qu’il paie plus cher…). L’un dans l’autre, les éditeurs font plus gaffe, et on peut désormais traduire en restant fidèle au texte anglais.
(même si les outils modernes ne résolvent pas tout : la tendance actuelle est de traduire « long », et du coup, pour peu que le matériel soit aplati ou que le lettreur VF soit un peu inconséquent, le corps de texte est réduit pour faire rentrer dans la bulle, donnant l’impression que le personnage murmure. Ce qui, pour un œil exercé, est un agacement sans fin)

Je pense que c’était considéré comme un produit bas de gamme à faire rapidement. Et, sérieusement, j’ai la bonne impression que les traducteurs tournaient rapidement, et que, même d’un épisode sur l’autre, ce n’étaient pas les mêmes équipes. Je ne peux pas le garantir, hein, ce n’est qu’une sensation diffuse, mais d’un épisode à l’autre, je sens quand même des différences d’inspiration et d’investissement, qui me font dire que les mecs faisaient ça au kilomètre, et qu’une série n’était pas traduite par un même gars tout du long…
Mais ce n’est qu’une impression.

Jim

Jim, je pense que vous avez raison. Dans les années 70-80 (mes années d’études), les comics étaient plus considéré comme de la lecture pour « ado boutonneux » que comme de la lecture adulte. C’était également plus réservé aux garçons et nous avions du mal en lire en tant que filles s’il n’y avait pas frères ou copains pour en prêter. Souvent, d’ailleurs, les garçons eux-même affirmaient que ce n’était pas une lecture pour nous. Les quelques comics que j’ai pu lire à cette époque étaient des parutions des X-men, mais à doses homéopathiques.

Pour l’amélioration de la traduction, ne pensez-vous pas que la pratique de plus en plus importante de l’anglais par la population française (surtout les jeunes) au niveau lecture, en particulier à cause d’internet, a permis une meilleure diffusion des parutions originales et obligé les traductions à se mettre à niveau?
Cela pourrait aussi expliquer la dégradation des doublages ou sous-titres puisque plus de gens vont voir les films en VO (au moins dans la tranche d’âge de mes fils 24 à 29 ans)… ou regardent des DVD en VO sous-titrée anglais (pour décrypter les accents).

Ginevra

Si les Français, jeunes ou vieux d’ailleurs, parlaient correctement l’anglais, je crois qu’on serait déjà au courant.

Qu’ils soient plus informés parce qu’ils surfent sur internet, je veux bien. Qu’ils maîtrisent la langue, ça me fait doucement sourire (au mieux). Si c’était le cas, il n’y aurait pas une telle profusion de traductions, puisqu’ils consommeraient directement à la source (tout le monde s’accorde pour dire que la VO est moins chère que la VF, et vu que les ventes en lignes sont conséquentes, s’ils lisaient l’anglais correctement, ils achèteraient Marvel, pas Panini).

La dégradation (toute relative, il faudrait plus que quelques échanges lapidaires pour creuser le sujet) des doublages ciné / télé s’explique à mon avis d’une autre manière :
d’une part il y a le problème des fastsubs / fansubs, qui tirent vers le bas toute forme d’exigence. Et à la décharge des professionnels qui « prennent leur temps » pour livrer des sous-titrages et des doublages commercialisés, il faut reconnaître que le sagouinage des fastsubeurs, préférant livrer un produit merdique plein d’incohérence, de contre-sens et de fautes d’orthographe, qu’attendre une semaine, ça donne pas envie de se casser le derche pour un public qui ne saisit pas la différence.
d’autre part, et c’est plus grave et plus insidieux, il y a désormais toute une génération qui a une approche plus littérale qui littéraire du doublage, cherchant jusqu’à l’obsession à coller au lipsync et au sens de la langue d’origine. Et qui stérilise toute forme d’invention, sous prétexte que ça confinerait à la réécriture.

(Je n’évoquerai pas ici les cas de contre-sens, faux sens, ambiguïté, références ratées, tout ça… C’est des erreurs de type professionnel qui dénotent surtout un manque de relecture plus que des tendances ou des choix éditoriaux. J’ai entendu dans un épisode d’une série Law & Order un « c’était comme les hip hop Beatles », là où il aurait fallu un « c’était une sorte de Beatles du hip hop » ou un truc du genre. Sérieux, des cas comme ça, j’ai tendance à être un peu plus conciliant, sans doute parce que j’ai fait mon lot d’âneries depuis quelques années…)

Moi, je suis assez fan du boulot effectué sur Doctor Who, par exemple. Parce que les voix sont bien choisies, parce que les acteurs sont compétents et expressifs, parce que les traducteurs réfléchissent à l’approche lipsync d’une manière astucieuse (traduire le « spoiler » de River Song par « c’est pas l’heure », c’est ingénieux, élégant, pour tout dire magistral). Mais ils n’hésitent pas à s’éloigner, à changer des trucs, aussi. Dans un épisode de la saison Eccleston, ils changent une référence anglaise (je sais plus laquelle) par une référence française (les Frères Bogdanoff), et ça fonctionne super bien.
Ça marche pas toujours. D’une part parce qu’il y a parfois de mauvais choix de casting. D’autre parce que parfois certaines sociétés de doublage font un boulot crasseux (qui pourrait s’expliquer par mille raisons, les délais trop courts, le personnel pas bon, le budget riquiqui, le mauvais goût du client…). J’ai zappé il y a deux jours sur un feuilleton sud-américain, un truc sur un cartel de la drogue, et c’est doublé avec le dos de la main, vraiment. C’est proprement « invoyable », comme on dit par chez moi.

Après, deux choses : l’aspect quali du doublage d’il y a vingt ou trente ans s’explique aussi par le fait qu’il y a des voix fortes et reconnaissables venant de la comédie ou du théâtre (Carel, Lax, Balutin, Paturel…), ainsi que des timbres épatants (Jean-Claude Michel…). Aujourd’hui, c’est tout de même vachement plus difficile. Adrien Antoine semble commencer à se faire un vrai nom, avec sa voix faussement plate et monocorde, qui est parfaite pour des héros en total contrôle (Batman, Spock, Superman…), mais dont je conseille la performance sur la VF d’Archer : ce qu’il fait est incroyable (mais bon, Archer, le boulot de doublage est succulent).
Mais il s’explique aussi par le fait que l’écriture de dialogues était un truc vraiment à part, qui n’était pas considéré comme une transcription du texte d’origine, mais comme une adaptation. Quitte à réécrire. C’est pas d’aujourd’hui, hein. C’est Barjavel qui a écrit les dialogues de Don Camillo (ou du Guépard de Visconti) en français. Mais bon, plus proche de nous, dans Le Bon, la Brute et le Truand, « when you want to shoot, shoot, don’t talk », qui devient « quand on veut tirer, on raconte pas sa vie », c’est assez éloquent de l’approche. Ou encore, dans Les Aventuriers de l’Arche Perdue, je ne sais plus ce qu’est la VO de « À côté de cet homme, nous ne sommes que des fillettes », mais c’est vachement moins bien. Il y a un film qui a été redoublé, c’est le premier Superman de Donner, et le nouveau doublage, avec nouvelle traduction, est immonde. Alors que le premier (« Otisburg!!! » par Lax, grand moment) est magistral !

Je pense que le doublage pâtit de deux tendances récentes, qui sont la fidélité sans réflexion au texte d’origine et le manque d’investissement créatif (peut-être motivé par des tarifs de merde et des délais à la con, ce que j’ai cru comprendre…).
Mais il faut voir aussi un truc, c’est que c’est un peu la même chose dans les VF de BD américaines. Ça se voit moins parce qu’on part de loin (voir les trucs Sagédition montrés plus haut), mais on assiste à cette tendance aussi dans la sphère éditorial : ne pas trop s’éloigner du texte (et si le scénariste américain fait parler tous ses personnages pareil parce qu’il écrit à la truelle, faut rien changer à ça…) et ne pas faire de vague formelle (d’où des lettrage assez plat, sans la rondeur des fonts américaines). Ce n’est pas partout, mais c’est repérable.

Là où je te rejoins, c’est que, justement, une génération de gens persuadés de parler anglais s’échine à tellement coller au texte de base qu’elle en gomme les aspérités au point de rendre un produit plat.
Il y a quinze ans, on recevait des lettres de lecteurs, crispés sur leur dictionnaire qu’ils devaient sans doute compulser jalousement à chaque bulle, et dont les critiques pouvaient presque se résumer à « il y a cinq mots dans la phrase américaine, vous en avez mis quatre, vos traducteurs sont nuls ». Il est possible que cette génération ait accédé à certains postes.

Et j’en reviens toujours à la même chose : un bon traducteur, plutôt que bien parler la langue d’origine, doit surtout bien parler la langue d’arrivée.

Jim